Voici un cas difficile à traiter sur le plan juridique : le cadavre d’un homme est trouvé sans que l’on sache qui l’a tué. Le sang versé doit être vengé, mais comment faire si l’homicide est inconnu ? C’est une tache sur le pays de l’Éternel et la justice ne peut s’exercer.
Les anciens et les juges interviennent d’abord : la justice et le jugement doivent être maintenus avant que la voix de la grâce puisse se faire entendre. Ils mesurent alors quelle est la ville la plus rapprochée du lieu où gît le cadavre. Ses habitants sont alors considérés par les juges comme responsables présumés (verset 2). Si aucun coupable ne peut être identifié, les anciens de la ville amènent une génisse qui doit être sacrifiée. Elle est mise à mort dans une vallée inculte où coule un torrent qui ne tarit pas. Les anciens de la ville se lavent les mains au-dessus de la génisse, disant leur non-culpabilité et demandant à Dieu de pardonner à son peuple. Ce sacrifice et la présence des sacrificateurs leur permettent d’invoquer la grâce de Dieu.
Bien des siècles plus tard, mais non par des auteurs inconnus, Jésus, le Messie, a été mis à mort “hors de la porte”. La ville la plus rapprochée devant être déclarée coupable était JérusalemJean 19. 20 ; Matthieu 23. 37. Mais Dieu a offert le pardon à ses habitants : le sang de son Fils, parfait sacrifice pour le péché, aurait effacé cet horrible crime si les Juifs avaient confessé leur culpabilité et accepté Jésus comme Messie et SauveurActes 3. 17-19. Mais cela ne se produisit pas, de sorte que, après quarante ans de patience de la part de Dieu, Jérusalem fut détruite par les Romains1.
Les prisonniers n’avaient aucun droit. Ils étaient à la merci des vainqueurs et pouvaient être soumis à l’esclavage. Mais une femme belle de figure pouvait se trouver parmi les captifs, et un détail délicat est mentionné : “… et que tu t’attaches à elle”, ou que tu éprouves de l’affection pour elle (verset 11). Une femme, même captive de guerre, pouvait devenir l’épouse légitime d’un Israélite, mais elle devait abandonner tout ce qui la rattachait à son peuple (verset 13). Il est sous-entendu qu’il s’agissait d’autres peuples que les Cananéens, car ceux-ci étaient voués à la destruction (20. 17). Cette femme, même si elle pouvait être répudiée, ne devait en aucun cas être vendue comme esclave. Elle avait été humiliée et avait droit à la liberté. Dieu ne veut pas que celui qui a été racheté puisse retourner à l’esclavage. Satan n’a plus aucun droit sur lui.
Les droits du premier-né étaient inviolables : qu’il soit fils d’une femme aimée ou haïe (verset 15) ne changeait rien. Ces droits consistaient en une double part de l’héritage (verset 17), et une suprématie sur les autres frèresGenèse 27. 29.
Au temps des patriarches, cette règle n’avait pas encore été donnée, mais le principe était universellement reconnu. Joseph, premier fils de Rachel, la femme aimée de Jacob, mais onzième dans l’ordre de naissance, ne possédait pas les droits du premier-né. Il eut quand même ce privilège1 Chroniques 5. 1, 2, et pour deux raisons :
Le Seigneur Jésus est “le premier-né de toute la création” Colossiens 1. 15, non parce qu’il a été créé car, étant Dieu, il existe de tout temps, mais parce qu’il a la suprématie sur tout être créé et sur toutes choses, étant lui-même le CréateurColossiens 1. 16. Il est aussi le premier-né de droit dans la famille de la foiRomains 8. 29.
Combien est grande la culpabilité d’un fils “indocile et rebelle” qui ne tient aucun compte de l’enseignement et de l’autorité de ses parents ! Pensons au drame frappant le père et la mère de ce garçon rebelle : ils devaient l’amener devant les anciens de la ville, dénoncer publiquement ses mauvaises actions pour qu’il soit lapidé par ses concitoyens.
“Honore ton père et ta mère”, dit le cinquième commandement de la loi ; Paul le répète en précisant : “C’est le premier commandement avec promesse, afin que tu prospères et que tu vives longtemps sur la terre” Éphésiens 6. 2, 3. L’apôtre y ajoute une autre exhortation : “Et vous, pères, ne provoquez pas vos enfants” Éphésiens 6. 42.
Aujourd’hui, la grâce de Dieu et son pardon sont à la portée de tous les rebelles. Les bras de Dieu, comme ceux du père de l’enfant prodigueLuc 15. 29, sont ouverts pour accueillir quiconque se repent et vient à lui avec un cœur contrit et sincère. Le Seigneur Jésus, Fils unique parfaitement obéissant, s’est chargé de toutes nos fautes et a subi à notre place la condamnation de nos péchés1 Pierre 2. 22-24.
Celui qui était pendu parce qu’il méritait une telle mort se trouvait sous la malédiction de Dieu. Si son cadavre était resté suspendu plus d’une journée, il aurait profané le pays. Il fallait donc l’ensevelir avant la tombée de la nuit.
Christ ne méritait pas la mort ; il était le seul homme qui, ayant fait toute la volonté de Dieu, avait le droit de vivre. Mais pour nous racheter de la malédiction de la loi, il est devenu malédiction pour nous, car il est écrit : “Maudit est quiconque est pendu au bois” Galates 3. 13. Les Juifs, extérieurement attachés aux prescriptions de la loi, firent à Pilate la demande qu’on ôte les corps des crucifiés afin de ne pas les laisser sur la croix un jour de sabbatJean 19. 31. Et pourtant, eux-mêmes étaient dignes de mort pour avoir crucifié leur Messie !
L’ordonnance décrite en Deutéronome 21 nous montre aussi une figure éloquente de Jésus lui-même dans sa personne et dans son sacrifice :
L’absence du coupable ne dispensait personne de demander le pardon de Dieu. Prenons donc conscience de la culpabilité collective de l’humanité.