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Le cinquième livre de Moïse dit le Deutéronome
Sondez les Écritures - 5e année

Deutéronome 21

Divers commandements et cas particuliers

1. Meurtres dont l’auteur est inconnu : versets 1-9

Voici un cas difficile à traiter sur le plan juridique : le cadavre d’un homme est trouvé sans que l’on sache qui l’a tué. Le sang versé doit être vengé, mais comment faire si l’homicide est inconnu ? C’est une tache sur le pays de l’Éternel et la justice ne peut s’exercer.

Les anciens et les juges interviennent d’abord : la justice et le jugement doivent être maintenus avant que la voix de la grâce puisse se faire entendre. Ils mesurent alors quelle est la ville la plus rapprochée du lieu où gît le cadavre. Ses habitants sont alors considérés par les juges comme responsables présumés (verset 2). Si aucun coupable ne peut être identifié, les anciens de la ville amènent une génisse qui doit être sacrifiée. Elle est mise à mort dans une vallée inculte où coule un torrent qui ne tarit pas. Les anciens de la ville se lavent les mains au-dessus de la génisse, disant leur non-culpabilité et demandant à Dieu de pardonner à son peuple. Ce sacrifice et la présence des sacrificateurs leur permettent d’invoquer la grâce de Dieu.

Bien des siècles plus tard, mais non par des auteurs inconnus, Jésus, le Messie, a été mis à mort “hors de la porte”. La ville la plus rapprochée devant être déclarée coupable était JérusalemJean 19. 20 ; Matthieu 23. 37. Mais Dieu a offert le pardon à ses habitants : le sang de son Fils, parfait sacrifice pour le péché, aurait effacé cet horrible crime si les Juifs avaient confessé leur culpabilité et accepté Jésus comme Messie et SauveurActes 3. 17-19. Mais cela ne se produisit pas, de sorte que, après quarante ans de patience de la part de Dieu, Jérusalem fut détruite par les Romains1.

2. Femmes captives de guerre : versets 10-14

Les prisonniers n’avaient aucun droit. Ils étaient à la merci des vainqueurs et pouvaient être soumis à l’esclavage. Mais une femme belle de figure pouvait se trouver parmi les captifs, et un détail délicat est mentionné : “… et que tu t’attaches à elle”, ou que tu éprouves de l’affection pour elle (verset 11). Une femme, même captive de guerre, pouvait devenir l’épouse légitime d’un Israélite, mais elle devait abandonner tout ce qui la rattachait à son peuple (verset 13). Il est sous-entendu qu’il s’agissait d’autres peuples que les Cananéens, car ceux-ci étaient voués à la destruction (20. 17). Cette femme, même si elle pouvait être répudiée, ne devait en aucun cas être vendue comme esclave. Elle avait été humiliée et avait droit à la liberté. Dieu ne veut pas que celui qui a été racheté puisse retourner à l’esclavage. Satan n’a plus aucun droit sur lui.

3. Droits des premiers-nés : versets 15-17

Les droits du premier-né étaient inviolables : qu’il soit fils d’une femme aimée ou haïe (verset 15) ne changeait rien. Ces droits consistaient en une double part de l’héritage (verset 17), et une suprématie sur les autres frèresGenèse 27. 29.

Au temps des patriarches, cette règle n’avait pas encore été donnée, mais le principe était universellement reconnu. Joseph, premier fils de Rachel, la femme aimée de Jacob, mais onzième dans l’ordre de naissance, ne possédait pas les droits du premier-né. Il eut quand même ce privilège1 Chroniques 5. 1, 2, et pour deux raisons :

  • 1. Ruben, premier fils de Jacob, avait perdu ce titre à cause du grave péché qu’il avait commisGenèse 49. 3, 4.
  • 2. Dieu, connaissant les cœurs, est libre de changer l’ordre des choses sur la base d’une prééminence morale, c’est pourquoi Joseph passe avant tous ses autres frères.

Le Seigneur Jésus est “le premier-né de toute la création” Colossiens 1. 15, non parce qu’il a été créé car, étant Dieu, il existe de tout temps, mais parce qu’il a la suprématie sur tout être créé et sur toutes choses, étant lui-même le CréateurColossiens 1. 16. Il est aussi le premier-né de droit dans la famille de la foiRomains 8. 29.

4. Jugement des fils rebelles : versets 18-21

Combien est grande la culpabilité d’un fils “indocile et rebelle” qui ne tient aucun compte de l’enseignement et de l’autorité de ses parents ! Pensons au drame frappant le père et la mère de ce garçon rebelle : ils devaient l’amener devant les anciens de la ville, dénoncer publiquement ses mauvaises actions pour qu’il soit lapidé par ses concitoyens.

“Honore ton père et ta mère”, dit le cinquième commandement de la loi ; Paul le répète en précisant : “C’est le premier commandement avec promesse, afin que tu prospères et que tu vives longtemps sur la terre” Éphésiens 6. 2, 3. L’apôtre y ajoute une autre exhortation : “Et vous, pères, ne provoquez pas vos enfants” Éphésiens 6. 42.

Aujourd’hui, la grâce de Dieu et son pardon sont à la portée de tous les rebelles. Les bras de Dieu, comme ceux du père de l’enfant prodigueLuc 15. 29, sont ouverts pour accueillir quiconque se repent et vient à lui avec un cœur contrit et sincère. Le Seigneur Jésus, Fils unique parfaitement obéissant, s’est chargé de toutes nos fautes et a subi à notre place la condamnation de nos péchés1 Pierre 2. 22-24.

5. Loi sur la pendaison : versets 22, 23

Celui qui était pendu parce qu’il méritait une telle mort se trouvait sous la malédiction de Dieu. Si son cadavre était resté suspendu plus d’une journée, il aurait profané le pays. Il fallait donc l’ensevelir avant la tombée de la nuit.

Christ ne méritait pas la mort ; il était le seul homme qui, ayant fait toute la volonté de Dieu, avait le droit de vivre. Mais pour nous racheter de la malédiction de la loi, il est devenu malédiction pour nous, car il est écrit : “Maudit est quiconque est pendu au bois” Galates 3. 13. Les Juifs, extérieurement attachés aux prescriptions de la loi, firent à Pilate la demande qu’on ôte les corps des crucifiés afin de ne pas les laisser sur la croix un jour de sabbatJean 19. 31. Et pourtant, eux-mêmes étaient dignes de mort pour avoir crucifié leur Messie !

Notes

1

L’ordonnance décrite en Deutéronome 21 nous montre aussi une figure éloquente de Jésus lui-même dans sa personne et dans son sacrifice :

  • La génisse ne devait pas avoir porté le joug : Jésus n’a jamais été soumis au joug du péché.
  • La génisse était amenée dans une vallée inculte : Jésus est descendu dans un monde qui ne produisait aucun fruit pour Dieu.
  • Il s’y trouvait un torrent qui ne tarissait pas : la grâce n’a jamais cessé de se répandre pour quiconque y fait appel.
  • La génisse était mise à mort en ayant la nuque brisée : la mort de Jésus a été violente, mais aucun de ses os n’a été cassé.

L’absence du coupable ne dispensait personne de demander le pardon de Dieu. Prenons donc conscience de la culpabilité collective de l’humanité.

2L’adjonction de l’exhortation adressée aux pères correspond bien à la période actuelle caractérisée par la grâce. Cela ne diminue en rien l’autorité parentale. Celle-ci doit être à l’image de l’autorité divine qui allie parfaitement la grâce et la vérité, la justice et la bonté.

Deutéronome 21

1Quand on trouvera sur la terre que l’Éternel, ton Dieu, te donne pour la posséder, un homme tué, étendu dans les champs, sans qu’on sache qui l’a frappé, 2tes anciens et tes juges sortiront, et mesureront jusqu’aux villes qui sont autour de l’homme tué. 3Et [quand ils auront établi quelle est] la ville la plus rapprochée de l’homme tué, les anciens de cette ville prendront une génissea qui n’a pas servi et qui n’a pas tiré au joug, 4et les anciens de cette ville feront descendre la génisse dans une vallée [où coule un torrent] qui ne tarit pas, dans laquelle on ne travaille ni ne sème, et là, dans la vallée, ils briseront la nuque à la génisse. 5Et les sacrificateurs, fils de Lévi, s’approcheront ; car ce sont eux que l’Éternel, ton Dieu, a choisis pour faire son service et pour bénir au nom de l’Éternel ; et ce sont eux qui prononceront sur tout différend et sur toute blessure. 6Et tous les anciens de cette ville, qui sont les plus rapprochés de l’homme tué, laveront leurs mains sur la génisse à laquelle on aura brisé la nuque dans la vallée ; 7et ils prendront la parole et diront : Nos mains n’ont pas versé ce sang, et nos yeux ne l’ont pas vu. 8Pardonneb, ô Éternel, à ton peuple Israël que tu as racheté, et n’impute pas à ton peuple Israël le sang innocent. Et le sang leur sera pardonnéb. 9Et toi, tu ôteras le sang innocent du milieu de toi, quand tu auras fait ce qui est droit aux yeux de l’Éternel.

10Si tu sors pour faire la guerre contre tes ennemis, et que l’Éternel, ton Dieu, les livre en ta main, et que tu en emmènes des captifs, 11si tu vois parmi les captifs une femme belle de figure, et que tu t’attaches à elle, et que tu la prennes pour femme, 12tu l’introduiras dans l’intérieur de ta maison ; et elle rasera sa tête et se fera les ongles, 13et elle ôtera de dessus elle le vêtement de sa captivité ; et elle habitera dans ta maison, et pleurera son père et sa mère un mois entier ; et après cela tu viendras vers elle, et tu seras son mari, et elle sera ta femme. 14Et s’il arrive qu’elle ne te plaise pas, tu la renverras à son gré ; mais tu ne la vendras point pour de l’argent : tu ne la traiteras pas en esclave, parce que tu l’as humiliée.

15Si un homme a deux femmes, l’une aimée et l’autre haïe, et qu’elles lui aient enfanté des fils, tant celle qui est aimée que celle qui est haïe, et que le fils premier-né soit de celle qui est haïe, 16alors, le jour où il fera hériter à ses fils ce qui est à lui, il ne pourra pas faire premier-né le fils de celle qui est aimée, de préférence au fils de celle qui est haïe, lequel est le premier-né ; 17mais il reconnaîtra pour premier-né le fils de celle qui est haïe, pour lui donner double portion de tout ce qui se trouvera être à lui ; car il est le commencement de sa vigueur, le droit d’aînesse lui appartient.

18Si un homme a un fils indocile et rebelle, qui n’écoute pas la voix de son père ni la voix de sa mère, et qu’ils l’aient châtié, et qu’il ne les ait pas écoutés, 19alors son père et sa mère le prendront et l’amèneront aux anciens de sa ville, à la porte de son lieu ; 20et ils diront aux anciens de sa ville : Voici notre fils, il est indocile et rebelle, il n’écoute pas notre voix, il est débauchéc et ivrogne ; 21et tous les hommes de sa ville le lapideront avec des pierres, et il mourra ; et tu ôteras le mal du milieu de toi, et tout Israël l’entendra et craindra.

22Et si un homme a commis un péché digne de mortd, et qu’il ait été mis à mort, et que tu l’aies pendu à un bois, 23son cadavre ne passera pas la nuit sur le bois ; mais tu l’enterreras sans faute le jour même, car celui qui est pendu est malédiction de Dieu ; et tu ne rendras pas impure lae terre que l’Éternel, ton Dieu, te donne en héritage.

Notes

alitt. : une génisse du gros bétail.
bordin. : faire propitiation.
cou : gourmand.
dlitt. : [digne] d’un jugement de mort.
elitt. : ta.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)