Sihon vaincu, il restait encore à déposséder Og, roi de Basan, et à conquérir son pays. De nombreuses villes s’y trouvaient, parmi lesquelles soixante cités fortifiées (verset 4). Og était un géant, un Rephaïm1, comme beaucoup d’autres hommes des peuples primitifs qui habitaient Canaan et la région Est du Jourdain. On peut imaginer la stature de ce géant d’après la dimension de son lit de fer, environ quatre mètres et demi (verset 11).
Avant le combat, Dieu avait dit à Moïse : “Ne le crains pas, car je l’ai livré en ta main, lui et tout son peuple” (verset 2) ; et il en arriva ainsi : “L’Éternel, notre Dieu livra aussi en notre main Og, le roi de Basan, et tout son peuple” (verset 3). Dieu est fidèle à ses promesses. Quand celles-ci sont sans condition, leur réalisation ne dépend que de lui, car “ce qu’il a promis, il est puissant aussi pour l’accomplir” Romains 4. 21. Il y a par contre des promesses liées à l’obéissance et à la foi, et Dieu ne peut les maintenir que si ces conditions sont remplies2. Dans ce cas, Israël a eu confiance et s’est appuyé sur l’Éternel ; le résultat ne pouvait être que la victoire.
Quelques géants, outre Goliath, existaient encore du temps de David, mais la Parole précise : “Ils tombèrent par la main de David et par la main de ses serviteurs” 2 Samuel 21. 22. Il n’y a en effet personne, si grand soit-il, qui puisse tenir tête à un homme de foi qui combat au nom de l’Éternel.
La domination que ces hommes puissants exerçaient sur les peuplades du Moyen Orient était souvent en relation avec leur stature. Leur pouvoir était imposé par la force. L’histoire contemporaine fournit d’autres exemples d’autorité despotique liée à la puissance des armes. Cependant, le croyant, bien que soumis à l’autorité, ne se laisse pas effrayer car sa foi se fonde sur Celui qui est plus puissant que le mondeJean 16. 33.
Sur l’ordre de Dieu, ces peuplades devaient être détruites (verset 6). Leur iniquité était parvenue à son point culminantGenèse 15. 16. Leurs “abominations” et pratiques sataniques attiraient sur elles un jugement sans appel (18. 9-14). Il n’appartient pas à l’homme de contester contre DieuRomains 9. 20.
Les tribus de Ruben, de Gad, et la demi tribu de Manassé s’étaient installées dans les territoires pris aux deux rois des Amoréens, car leur pays convenait pour leurs troupeaux (versets 12, 13). Moïse déclare leur avoir donné lui-même ces territoires, mais il précise aussi : “L’Éternel, votre Dieu, vous a donné ce pays” (verset 18). Il ne fait pas allusion aux problèmes suscités quand ces tribus ont demandé d’habiter ce lieu sans avoir besoin de traverser le Jourdain. La crainte de Moïse était que les guerriers de ces tribus renoncent à combattre avec les autres pour la conquête du vaste territoire au-delà du Jourdain. Ils s’étaient engagés à combattre avec leurs frèresNombres 32. 32, et la difficulté avait été provisoirement résolue3.
La victoire remportée sur les deux rois des Amoréens est une garantie pour la conquête du pays au-delà du Jourdain. Moïse le souligne à Josué dans le but de l’encourager (versets 21, 22). À plusieurs reprises encore, Moïse et l’Éternel lui-même vont le répéter. Dieu a soin de stimuler son serviteur en lui renouvelant ses promesses.
On a comparé les deux tribus et demie aux croyants qui se contentent de savoir qu’ils sont sauvés. Ils jouissent de la miséricorde et de l’aide de Dieu dans les circonstances de la vie, en famille et au travail ; cela semble leur suffire. Ils préfèrent apparemment des succès terrestres et passagers plutôt qu’une connaissance profonde du Seigneur, la joie de le servir et la jouissance des bénédictions spirituelles. Aimons-nous le “beau pays promis”, notre patrie céleste, où sont concentrés tous nos vrais biens ? Désirons-nous y entrer ? Souhaitons-nous jouir dès maintenant des fruits merveilleux préparés pour nous ? “Cherchez les choses qui sont en haut où le Christ est assis à la droite de Dieu. Pensez aux choses qui sont en haut, et non pas à celles qui sont sur la terre” Colossiens 3. 1, 2. “Les choses qui se voient sont pour un temps, mais celles qui ne se voient pas sont éternelles” 2 Corinthiens 4. 18.