Plusieurs milliers de pages accessibles en format adapté aux lecteurs dyslexiques. Essayer maintenant
Bannière
Évangile selon Matthieu
Sondez les Écritures - 2e année

Matthieu 17. 14-27

Le royaume en mystère, l’assemblée et le royaume en gloire

12. Les miracles de Jésus

L’enfant délivré du démon : versets 14-18

Les trois disciples ont été les témoins de la gloire du Seigneur sur la “sainte montagne”. Ils descendent maintenant dans la plaine, et se trouvent en face de la puissance de Satan ; mais Jésus est avec eux. Le croyant peut connaître aussi d’heureux sommets spirituels ; ils seront inévitablement suivis de confrontations avec l’agitation et la détresse de ce monde. Ce qui importe, c’est d’être en toutes circonstances avec Jésus.

Le père d’un enfant malade se jette à genoux devant le Seigneur. Dans sa profonde affliction, il ressent plus que d’autres les terribles conséquences du péché du monde, et la totale incapacité de l’homme pour en être délivré. Son fils lunatique1 est tourmenté par un démon. Dans cette famille, l’épreuve s’est prolongée, cruelle, insoutenable. Qui délivrera cet enfant du feu qui consume et de l’eau qui submerge ? Celui qui est descendu de la montagne le pourra. L’Éternel avait été le sauveur de son peuple autrefois, dans des épreuves semblables ; il le sera encore dans un temps futurÉsaïe 43. 2, 3 ; 51. 10. Il est maintenant descendu dans la personne de Jésus, pour délivrer cet enfant de sa misère et de la puissance du diable.

Le père a d’abord conduit son fils vers les disciples restés au pied de la montagne. Ceux-ci avaient reçu le pouvoir de chasser les démons (10. 8), mais ils n’ont rien pu faire pour cet enfant. Le père, profondément déçu, reprend espoir lorsqu’il s’approche de Jésus. Il le reconnaît comme Seigneur ; peut-être pourra-t-il faire un miracle ?

Jésus prend alors la parole ; il commence par souligner l’incrédulité de cette génération : celle de la nation sans doute, mais celle des disciples aussi, et il va les en blâmer (verset 20). Celle du père, enfin, qui est aussi la nôtre quelquefois : les médecins n’ont rien pu, les serviteurs du Maître sont restés impuissants, le Seigneur pourra-t-il quelque chose ? Marc 9. 22 Jésus s’indigne ; cependant, il fortifie la faible foi de cet homme qui s’est confié en lui, puis il exauce sa supplication. Un ordre impératif suffit, et Jésus chasse le démon.

La foi comme un grain de moutarde : versets 19-23

Les disciples sont bien humiliés de n’avoir pu exercer le pouvoir conféré par le Maître. Ils ont cependant la sagesse d’en demander la raison. C’est l’occasion pour Jésus de donner un enseignement applicable aux croyants de tous les siècles. Le miracle ne s’est pas produit : “à cause de votre incrédulité” (ou de votre peu de foi), dit-il. Il ne faut pourtant pas beaucoup de foi pour remuer des montagnes, pour se servir de la puissance que le Seigneur met à la disposition des siens ; un grain de moutarde, cette minuscule semence, est l’exemple dont Jésus se sert pour montrer ce que Dieu peut multiplier.

Il convient toutefois que l’état spirituel soit en harmonie avec un tel privilège. Ces disciples, qui n’avaient pas joui de la communion avec les personnes divines sur la montagne, s’étaient sans doute confiés en leurs propres capacités. S’ils avaient prié, comme Jésus leur en avait souvent donné l’exemple, Dieu aurait répondu, car il exauce la prière faite avec foi. Le Seigneur évoque aussi en figure le jeûne, privation de nourriture pour le corps. Dieu accorde sa force et ses ressources à l’homme spirituel, à celui qui ne nourrit pas l’homme naturel en lui.

Puis Jésus rappelle à nouveau sa mort prochaine (16. 21). Les disciples en sont fort attristés, car ils avaient placé en lui leurs espérances terrestres. Mais ils se réjouiront plus tard “d’une joie ineffable et glorieuse” 1 Pierre 1. 8, quand l’Esprit Saint leur aura révélé que toute la gloire à venir est fondée sur la mort et la résurrection du Seigneur.

Les didrachmes, impôt du temple : versets 24-27

Jésus et ses disciples rejoignent Capernaüm ; dans cette ville, les receveurs des didrachmes collectent un impôt pour l’entretien et le service du temple de JérusalemExode 30. 11-16 ; Néhémie 10. 32, 33. Ils interpellent Pierre : “Votre maître ne paye-t-il pas les didrachmes” ? Question insidieuse ! Ils n’interrogent pas le disciple sur sa propre contribution, mais son Maître va-t-il se soumettre à cette ordonnance ? Nous retrouvons là une similitude avec les insinuations des pharisiens. Mon maître est un bon Juif, semble répondre le disciple, pourquoi en doutez-vous ? Était-ce là le seul témoignage que Pierre avait à rendre ? Avait-il oublié que Jésus est le Seigneur du temple ? (12. 6)

Jésus va reprendre Pierre avec douceur, dans le secret de la maison. Avant que le disciple ne prenne la parole, le Maître le prévient, et lui fait comprendre qu’il a tout entendu sans être présent : prérogative divine. Il rappelle ensuite sa relation avec le Dieu du temple, le Père dont lui, Jésus, est le Fils. Pierre ne venait-il pas de l’affirmer ? (16. 16) A-t-on jamais vu un fils de roi payer des impôts à son propre père ? Le Seigneur paiera cependant, pour ne pas scandaliser, car il n’est pas encore reconnu comme tel. Mais il le fera en déployant un autre côté de sa gloire divine : celui qui sait toutes choses peut aussi toutes choses. Le Créateur du ciel et de la terre commandera à l’une de ses créatures de venir sous le hameçon de Pierre, pour lui apporter un statère. Cette pièce de monnaie représente exactement deux didrachmes (quatre drachmes), la somme nécessaire pour payer l’impôt pour deux personnes. “Prends-le, et donne-le leur pour moi et pour toi”, dit Jésus.

Le Fils de Dieu était venu se soumettre à tout ce qu’impliquait sa condition humaine, car c’est ce que le Père avait trouvé bon devant lui. Tout en conservant sa prééminence (il ne dit pas : pour nous), Jésus associe Pierre à son geste ; il rappelle ainsi le devoir de se soumettre aux autorités terrestres, tout en jouissant des privilèges de fils du royaume (verset 26). Cet enseignement divin est toujours actuel.

Notes

1Lunatique, c’est-à-dire secoué d’une agitation cyclique, comme les phases de la lune.

Matthieu 17

14Et quand ils furent venus auprès de la foule, un homme s’approcha de lui, se jetant à genoux devant lui, 15et disant : Seigneur, aie pitié de mon fils, car il est lunatique et souffre cruellement, car souvent il tombe dans le feu, et souvent dans l’eau ; 16et je l’ai apporté à tes disciples, et ils n’ont pu le guérir. 17Et Jésus, répondant, dit : Ô génération incrédule et perverse, jusques à quand serai-je avec vous ; jusques à quand vous supporterai-je ? Amenez-le-moi ici. 18Et Jésus le tança ; et le démon sortit de lui ; et le jeune garçon fut guéri dès cette heure-là.

19Alors les disciples, venant à Jésus à l’écart, dirent : Pourquoi n’avons-nous pu le chasser ? 20Et Jésus leur dit : À cause de votre incrédulité ; car, en vérité, je vous dis : si vous aviez de la foi comme un grain de moutarde, vous diriez à cette montagne : Transporte-toi d’ici là, et elle se transporterait ; et rien ne vous serait impossible. 21Mais cette sorte ne sort que par la prière et par le jeûne.

22Et comme ils séjournaient en Galilée, Jésus leur dit : Le fils de l’homme va être livré entre les mains des hommes ; 23et ils le feront mourir ; et le troisième jour il sera ressuscitéa. Et ils furent fort attristés.

24Et lorsqu’ils furent venus à Capernaüm, les receveurs des didrachmesb vinrent à Pierre, et dirent : Votre maîtrec ne paie-t-il pas les didrachmesb ? 25Il dit : Oui. Et quand il fut entré dans la maison, Jésus le prévint, disant : Que t’en semble, Simon ? Les rois de la terre, de qui reçoivent-ils des tributs ou des impôts, de leurs fils ou des étrangers ? 26Pierre lui dit : Des étrangers. Jésus lui dit : Les fils en sont donc exempts. 27Mais, afin que nous ne les scandalisions pas, va-t’en à la mer, jette un hameçon, et prends le premier poisson qui montera ; et quand tu lui auras ouvert la bouche, tu y trouveras un statère ; prends-le, et donne-le-leur pour moi et pour toi.

Notes

aou : ressuscitera.
bimpôt juif personnel de deux drachmes (moitié d’un statère) ; voir Exode 30. 11-16 ; et comp. Néhémie 10. 33-34.
cqui enseigne.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)