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Évangile selon Matthieu
Sondez les Écritures - 2e année

Matthieu 14. 13-23

Le royaume en mystère, l’assemblée et le royaume en gloire

5. Les miracles entre Capernaüm et Génésareth (1)

Les compassions de Jésus : versets 13-16

Jésus, après avoir appris la nouvelle de la mort de Jean le baptiseur, se retire à l’écart des foules. Dans le silence d’un lieu désert, il porte dans son cœur le deuil de son précurseur. Lui seul avait pu apprécier la fidélité d’un tel serviteur dans l’accomplissement de son ministère. Il savait que la fin tragique de ce grand prophète laissait présager la sienne. Son rejet allait se confirmer, ouvrant pour lui un chemin de souffrance jusqu’à la croix (17. 12, 13).

Les foules cherchent à tout prix à suivre Jésus ; elles s’informent du lieu de sa retraite et le retrouvent. Elles sont visiblement comme des brebis qui n’ont pas de bergerMarc 6. 34. Elles ne connaissent pas leurs vrais besoinsJean 6. 26, 27, mais elles ont le sentiment que celui qui les enseigne avec tant de grâce, a le cœur plein de compassion. Il est celui qui peut guérir, et il le fait.

Mais ces foules ont-elles bien profité de ce ministère d’amour ? Symboliquement (verset 15), c’est la fin d’un jour où le Seigneur, présenté à son peuple, n’a pas été reçu. La nuit vient, le lieu est désert, l’heure est passée : Israël “a laissé passer le temps” Jérémie 46. 17. Il en est de même aujourd’hui : c’est “la dernière heure” du jour de la grâce.

“Renvoie les foules”, disent les disciples à Jésus. Comme ils connaissent peu leur Maître ! Celui qui vient de manifester tant de compassion va-t-il renvoyer à vide les foules affamées ? Celui qui vient d’accomplir tant de miracles sous leurs yeux, ne peut-il pas leur donner à manger en abondance ? N’était-ce pas lui qui avait nourri six cent mille hommes avec leurs familles dans le désert pendant quarante ans ? Il n’était donc pas nécessaire que les foules s’en aillent ; tout ce dont elles avaient besoin était là sur place dans la personne de Christ, mais – admirable condescendance – ce sont les disciples qui devront les nourrir.

La multiplication des pains : versets 17-21

Les disciples avaient pu évangéliser et opérer des miracles au nom du Seigneur. Donner à manger est encore autre chose : ils devront prendre sur leurs propres réserves. De plus, ils constatent rapidement qu’elles sont insuffisantes. Mais Jésus avait dit : “Vous, donnez-leur à manger” ; l’obéissance à cette parole devient donc une question de foi. Les disciples auraient dû se rappeler que dans le temps passé, les provisions s’étaient déjà multipliées par la grâce de Dieu1 Rois 17. 16 ; 2 Rois 4. 6. Dans une circonstance semblable, quelques pains avaient suffi à nourrir cent hommes, et il y en avait eu de reste2 Rois 4. 43, 44.

La puissance divine demeure la même au jour des disciples, malgré la faiblesse apparente du moment, car Dieu est au milieu de son peuple dans la personne de Jésus. Il est le Messie, l’Oint de l’Éternel qui vient bénir et rassasier son peuplePsaume 132. 15, 17, 18. Si son droit à la couronne ne doit être reconnu que dans un temps futur, il va montrer qu’il est bien celui qui devait venir.

Cinq pains et deux poissons : qu’est-ce pour tant de monde ? Mais le Seigneur qui dispose de toutes choses veut se servir de ces faibles ressources et les faire fructifier : “Apportez-les moi” ! Jésus regarde maintenant vers le ciel (verset 19) ; nous admirons l’attitude de l’homme dépendant, qui est pourtant “Dieu sur toutes choses béni éternellement”. Il portera à nouveau ses regards en haut en priant, au jour de la résurrection de Lazare, avant d’exercer sa puissance divineJean 11, 41. Il rend grâces à Dieu et montre ainsi aux disciples où est la source des bénédictions qu’ils vont administrer ; car c’est à eux qu’il donne le pain rompu et multiplié, pour le distribuer aux foules.

Le Seigneur nous laisse donc ce précieux enseignement : rassembler nos ressources, les lui apporter par la prière, reconnaître que la bénédiction vient de lui seul, et distribuer diligemment afin que tous mangent et soient rassasiés. “Apportez-les moi ici” ! Sans nul doute, le Seigneur fixe des rendez-vous particuliers aux siens (18. 20) pour que la nourriture soit sanctifiée et distribuée en sa présence.

Sur ordre de JésusJean 6. 12, les disciples ramassent les morceaux qui sont de reste ; les serviteurs ont leur part à l’abondance de nourriture, ici un panier plein pour chaque disciple1. Le Seigneur ajoute : “afin que rien ne soit perdu” ; s’il doit en être ainsi du pain quotidien pour lequel nous rendons grâce, il est nécessaire que nous soyons aussi exercés à l’égard des biens spirituels que Dieu nous accorde. “Tout ce qui nous est donné de bon vient d’en haut” et doit être utilisé pour sa gloire.

Jésus sur la montagne : versets 22, 23

Le Seigneur vient d’accomplir le seul miracle qui soit rapporté par les quatre évangélistes : c’est dire son importance. Mais il connaît la foule et va maintenant la renvoyer. Moralement, il reste séparé de ce peuple à cause de son incrédulité. Il contraint aussi ses disciples à s’éloigner, mais pour le précéder à l’autre rive. Il va les éprouver d’une autre manière, afin de leur ouvrir peu à peu l’intelligence (16. 9-11) Marc 6. 52. Il reste seul pour prier sur la montagne, quand le soir est venu. Il ne perd de vue aucun des siens à cette heure où tout s’obscurcit.

Le soir était venu quand Jésus accomplissait son ministère d’amour, et guérissait tous ceux qui se portaient mal (8. 16). Il était tard aussi lorsqu’il nourrissait les foules mais demeurait bien seul (versets 15, 23). La nuit descendra lorsqu’il instituera pour ceux qui l’aiment le repas du souvenir (26. 20). Lorsque le disciple choisi par Dieu portera en terre le corps de notre Seigneur, la nuit tombera sur ce monde (27. 57) et ne le quittera plus.

Notes

1Dans cette scène, cinq pains ont été multipliés pour cinq mille hommes, et douze corbeilles sont de reste. Le nombre cinq est celui de la faiblesse humaine, et douze, celui de l’administration divine confiée à l’homme (douze tribus en Israël, douze disciples).

Matthieu 14

13Et Jésus, l’ayant entendu, se retira de là dans un bateau en un lieu désert, à l’écart ; et les foules, l’ayant appris, le suivirent à pied, des [différentes] villes. 14Et étant sorti, il vit une grande foule ; et il fut ému de compassion envers eux, et il guérit leurs infirmes. 15Et le soir étant venu, ses disciples vinrent à lui, disant : Le lieu est désert, et l’heure est déjà passée ; renvoie les foules, afin qu’elles s’en aillent aux villages et qu’elles s’achètent des vivres. 16Mais Jésus leur dit : Il n’est pas nécessaire qu’elles s’en aillent ; vous, donnez-leur à manger. 17Mais ils lui disent : Nous n’avons ici que cinq pains et deux poissons. 18Et il dit : Apportez-les-moi ici. 19Et ayant donné l’ordre aux foules de s’asseoir sur l’herbe, ayant pris les cinq pains et les deux poissons, il regarda vers le ciel et bénit ; et ayant rompu les pains, il les donna aux disciples, et les disciples aux foules. 20Et ils mangèrent tous et furent rassasiés. Et ils ramassèrent, des morceaux qui étaient de reste, douze paniers pleins. 21Or ceux qui avaient mangé étaient environ 5 000 hommes, outre les femmes et les enfants.

22Et aussitôt il contraignit les disciples de monter dans le bateau et de le précéder à l’autre rive, jusqu’à ce qu’il ait renvoyé les foules. 23Et quand il eut renvoyé les foules, il monta sur une montagne à l’écart pour prier ; et le soir étant venu, il était là seul.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)