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Évangile selon Matthieu
Sondez les Écritures - 2e année

Matthieu 16. 21-28

Le royaume en mystère, l’assemblée et le royaume en gloire

10. Les souffrances et les gloires de Christ

Le chemin de souffrance : verset 21

Jésus commence à parler à ses disciples de ses souffrances, de sa mort et de sa résurrection. Il le fait, car dès ce moment-là son rejet est consommé, mais il en parle aussi parce que les vérités glorieuses qu’il vient d’introduire concernant le royaume et l’assemblée ne peuvent être établies que sur la base de son sacrifice. Il présente celui-ci comme une nécessité. Son chemin le conduit désormais à Jérusalem, non pour recevoir la couronne, mais pour y être mis à mort.

Les chefs religieux se trouvent à Jérusalem ; mais au lieu de lui rendre honneur et gloire, ils feront souffrir Jésus et le condamneront à mort. Jésus attribuera aussi la responsabilité de sa mort aux hommes dans leur ensemble (17. 22). Enfin, il dénoncera la culpabilité non seulement des Juifs mais aussi des nations dans les sévices qui lui seront infligés (20. 18). Cependant chaque fois, après ses souffrances et sa mort, Jésus évoque sa résurrection au troisième jour.

Pierre en scandale : versets 22, 23

Pierre prend alors Jésus à part ; a-t-il une observation personnelle importante à lui faire ? Dans le cas présent, il adresse à son Seigneur une apostrophe suggérée par Satan. La gravité en est double :

  • Tout d’abord, les pensées du disciple sont aux “choses des hommes” ; elles ne sont pas mauvaises en apparence, mais opposées aux choses de Dieu. Pierre refuse de croire que la mort du Seigneur est inéluctable. Il a mis son espérance dans les bénédictions du royaume ; la mort de Jésus ne peut que mettre fin à son espoir. Il ne retient pas la dernière parole de Jésus, celle de sa résurrection d’entre les morts. L’amour de Pierre pour son Maître n’est donc pas la seule source de ses paroles.
  • Mais ensuite, par la bouche de Pierre, Satan suggère au Seigneur un autre chemin que celui du sacrifice. Là réside vraiment le scandale. Toutes “les choses de Dieu”, ses pensées à l’égard du Fils de l’homme, l’accomplissement de ses desseins éternels deviennent vains sans la croix. Satan se présente comme un “ange de lumière” redoutable en suggérant à Jésus, par la voix de son disciple, de se détourner du but assigné.

Le renoncement pour Christ : versets 24-26

Le Seigneur dit : “Si quelqu’un veut venir après moi” : il faut pour cela être déjà venu à lui (11. 28). Il ouvre alors pour celui qui s’attache à lui un même chemin que le sien, un chemin de renoncement et de souffrance, mais qui conduit à la gloire. L’enseignement du Seigneur est constant et bien propre à éloigner toute âme indécise. Dans un discours précédent (10. 37-39), il avait mis ses disciples en garde contre les obstacles familiaux ou sentimentaux, et avait déjà évoqué la nécessité du renoncement à soi-même ; il met en garde maintenant contre un autre écueil : le monde et ce qu’il offre.

  • “Qu’il se renonce soi-même” : la recherche constante de l’homme naturel est de se satisfaire dans un égoïsme plus souvent secret qu’affiché. Le croyant fidèle applique la croix aux satisfactions terrestres ; il vit pour Christ : “Je suis crucifié avec Christ… Christ vit en moi” Galates 2. 20.
  • “Qu’il prenne sa croix et me suive” : il n’est pas question là des épreuves diverses qu’il faut endurer, car c’est le lot commun des incrédules comme des croyants. Prendre sa croix, c’est en avoir fini avec une vie tournée vers soi ; c’est réaliser ce que signifie pour nous la croix de Christ. Jésus a enduré des souffrances indicibles, non seulement pour expier nos péchés, mais pour nous délivrer de l’égoïsme et des passions du vieil homme. Celui-ci a reçu sa sentence judiciaire à la croix ; nous sommes désormais morts avec Christ, et vivants à Dieu dans le nouvel homme, pour plaire à Jésus et le suivre. Le croyant offre désormais sa vie à son Sauveur, quitte à la perdre s’il le faut ; il “la trouvera” dans la gloire, car elle est éternelle. Par contre, celui qui voudra “sauver” sa vie présente en refusant tout renoncement, la perdra pour toujours.
  • Le monde avec ses richesses est aussi un piège de Satan pour ravir les âmes (verset 26) Apocalypse 18. 13. L’insensé échange son âme contre un vain profit temporel ; il le fait ouvertement. Qui dénombrera aussi la multitude de chrétiens de nom, mais “ennemis de la croix du Christ” Philippiens 3. 18, 19, qui courent après les choses de la terre ? Leur fin est la perdition, dit l’apôtre. Les croyants fidèles réalisent qu’ils sont crucifiés au mondeGalates 6. 14 ; celui-ci n’a plus d’attrait pour eux.

La venue en gloire du Fils de l’homme : versets 27, 28

Suivre le Seigneur conduit donc à renoncer à soi-même, et à ne point convoiter des avantages dans ce monde. Jésus évoque alors le jour des rémunérations dans l’avenir ; il viendra “pour rendre à chacun selon que sera son œuvre” Apocalypse 22. 12. Il mettra en lumière ce qui aura motivé les actions de chacun ; les mobiles en seront pesés à la balance divine en ce jour-là.

Dans cette évocation, Jésus fixe l’attention des disciples sur la gloire future du Fils de l’homme. La prédiction de ses souffrances avait sans doute rempli les disciples de tristesse. Il les encourage maintenant par une vision de gloire, dont quelques-uns d’entre eux auront un aperçu concret six jours après (verset 28 ; 17. 1-8). Les gloires du Fils de l’homme venant dans son royaume succéderont aux souffrances de la croix. Son règne de justice et de paix sera instauré par le jugement dont les anges seront les instruments (verset 27 ; 25. 31) ; ils accompagneront le Seigneur lorsqu’il viendra “dans la gloire de son Père”. En ce jour-là, le Fils de l’homme jugera en justice toute la terre habitéeJean 5. 27 ; Actes 17. 31 ; tout genou se ploiera devant lui. Le croyant fidèle vit et sert aujourd’hui dans la perspective de ce jour à venir.

Matthieu 16

21Dès lors Jésus commença à montrer à ses disciples qu’il fallait qu’il aille à Jérusalem, et qu’il souffre beaucoup de la part des anciens et des principaux sacrificateurs et des scribes, et qu’il soit mis à mort, et qu’il soit ressuscité le troisième jour. 22Et Pierre, le prenant à part, se mit à le reprendre, disant : Seigneur, Dieu t’en préservea, cela ne t’arrivera point ! 23Mais lui, se retournant, dit à Pierre : Va arrière de moi, Satan, tu m’es en scandale ; car tes pensées ne sont pas aux choses de Dieu, mais à celles des hommes. 24Alors Jésus dit à ses disciples : Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il se renonce soi-même, et qu’il prenne sa croix, et me suive : 25car quiconque voudra sauver sa vieb la perdra ; et quiconque perdra sa vieb pour l’amour de moi, la trouvera. 26Car que profitera-t-il à un homme s’il gagne le monde entier, et qu’il fasse la perte de son âmeb ; ou que donnera un homme en échange de son âmeb ? 27Car le fils de l’homme viendra dans la gloire de son Père, avec ses anges, et alors il rendra à chacun selon sa conduite. 28En vérité, je vous dis : Il y en a quelques-uns de ceux qui sont ici présents, qui ne goûteront point la mort jusqu’à ce qu’ils aient vu le fils de l’homme venant dans son royaume.

Notes

alitt. : Seigneur, propice pour toi !
bvie et âme.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)