Jésus commence à parler à ses disciples de ses souffrances, de sa mort et de sa résurrection. Il le fait, car dès ce moment-là son rejet est consommé, mais il en parle aussi parce que les vérités glorieuses qu’il vient d’introduire concernant le royaume et l’assemblée ne peuvent être établies que sur la base de son sacrifice. Il présente celui-ci comme une nécessité. Son chemin le conduit désormais à Jérusalem, non pour recevoir la couronne, mais pour y être mis à mort.
Les chefs religieux se trouvent à Jérusalem ; mais au lieu de lui rendre honneur et gloire, ils feront souffrir Jésus et le condamneront à mort. Jésus attribuera aussi la responsabilité de sa mort aux hommes dans leur ensemble (17. 22). Enfin, il dénoncera la culpabilité non seulement des Juifs mais aussi des nations dans les sévices qui lui seront infligés (20. 18). Cependant chaque fois, après ses souffrances et sa mort, Jésus évoque sa résurrection au troisième jour.
Pierre prend alors Jésus à part ; a-t-il une observation personnelle importante à lui faire ? Dans le cas présent, il adresse à son Seigneur une apostrophe suggérée par Satan. La gravité en est double :
Le Seigneur dit : “Si quelqu’un veut venir après moi” : il faut pour cela être déjà venu à lui (11. 28). Il ouvre alors pour celui qui s’attache à lui un même chemin que le sien, un chemin de renoncement et de souffrance, mais qui conduit à la gloire. L’enseignement du Seigneur est constant et bien propre à éloigner toute âme indécise. Dans un discours précédent (10. 37-39), il avait mis ses disciples en garde contre les obstacles familiaux ou sentimentaux, et avait déjà évoqué la nécessité du renoncement à soi-même ; il met en garde maintenant contre un autre écueil : le monde et ce qu’il offre.
Suivre le Seigneur conduit donc à renoncer à soi-même, et à ne point convoiter des avantages dans ce monde. Jésus évoque alors le jour des rémunérations dans l’avenir ; il viendra “pour rendre à chacun selon que sera son œuvre” Apocalypse 22. 12. Il mettra en lumière ce qui aura motivé les actions de chacun ; les mobiles en seront pesés à la balance divine en ce jour-là.
Dans cette évocation, Jésus fixe l’attention des disciples sur la gloire future du Fils de l’homme. La prédiction de ses souffrances avait sans doute rempli les disciples de tristesse. Il les encourage maintenant par une vision de gloire, dont quelques-uns d’entre eux auront un aperçu concret six jours après (verset 28 ; 17. 1-8). Les gloires du Fils de l’homme venant dans son royaume succéderont aux souffrances de la croix. Son règne de justice et de paix sera instauré par le jugement dont les anges seront les instruments (verset 27 ; 25. 31) ; ils accompagneront le Seigneur lorsqu’il viendra “dans la gloire de son Père”. En ce jour-là, le Fils de l’homme jugera en justice toute la terre habitéeJean 5. 27 ; Actes 17. 31 ; tout genou se ploiera devant lui. Le croyant fidèle vit et sert aujourd’hui dans la perspective de ce jour à venir.