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Évangile selon Matthieu
Sondez les Écritures - 2e année

Matthieu 13. 53 - 14. 12

Le royaume en mystère, l’assemblée et le royaume en gloire

4. Jésus dans son pays. La mort de Jean le baptiseur

“Aucun prophète n’est reçu dans son pays” : versets 53-58

Au début de ce chapitre, Jésus était sorti de la maison d’Israël pour porter l’évangile au-delà. Il revient maintenant au milieu de son peuple ; il y exercera jusqu’à la fin son ministère de grâce, malgré l’incrédulité de la nation. Il lui tient à cœur de visiter son “pays” d’origine, la contrée de Nazareth, et d’enseigner la vérité dans la synagogue. Les paroles de sagesse et de grâce qui sortent de sa bouche sont confirmées par les miracles qu’il opère dans cette localité (verset 54). Il est véritablement “Christ, la puissance de Dieu et la sagesse de Dieu”, mais “aux Juifs occasion de chute” 1 Corinthiens 1. 23, 24 : “ils étaient scandalisés en lui” (verset 57).

Comment se fait-il que ceux qui avaient été si proches de lui pendant si longtemps n’aient pas discerné sa divinité, cachée sous le voile de son humanité ? Une seule réponse : l’incrédulité (verset 58). Le cœur endurci est imperméable aux choses divines : la sagesse de Dieu est taxée de folie ; elle est supplantée par celle des hommes qui n’est que vanité. Les miracles évidents sont attribués à une autre puissance qu’à celle de Dieu (9. 34) ; des questions se posent et restent sans réponse, parce que l’on ne veut pas reconnaître en Jésus le Fils de Dieu.

Les habitants de Nazareth connaissent fort bien la famille de Jésus, et sont capables de donner le nom de chacun. Ils se souviennent d’avoir vu ce fils de charpentier travailler avec son pèreMarc 6. 3 ; mais ce qu’il a le pouvoir d’accomplir maintenant les frappe de stupeur. Ils persistent à ne vouloir connaître Christ que “selon la chair” 2 Corinthiens 5. 16 ; ils restent donc totalement ignorants de sa personne.

Ainsi en est-il aujourd’hui de ces raisonneurs qui refusent de voir en Jésus “Dieu manifesté en chair”. Ils interprètent ses paroles et ses miracles à la manière de l’homme en les dénaturant ; ils profanent sa personne, ses œuvres et sa croix. Le Seigneur reste pour eux un certain Jésus mort depuis longtemps, bien qu’on ait affirmé sa résurrectionActes 25. 19. Tel est l’aveuglement de ces incrédules par le dieu de ce siècle2 Corinthiens 4. 4.

Jésus ne fera pas beaucoup de miracles à Nazareth ; l’incrédulité ferme la porte à la puissance divine. Dans nos pays imprégnés depuis longtemps de christianisme, Christ n’est pas plus honoré. L’évangile est porté plus loin, mais pour “ceux qui ont été une fois éclairés”, qui ont goûté la bonne parole, vu les miracles, et qui ont refusé de croire, la chute est sans remèdeHébreux 6. 4-6.

Les tourments d’Hérode : 14. 1-5

Hérode le tétrarque règne sur la Galilée, quatrième partie de la terre d’Israël. Il apparaît moins cruel que son père, mais sans doute plus dépravé. Le Seigneur parle à son sujet du levain d’HérodeMarc. 8. 15, cette mondanité contagieuse dont les disciples doivent se préserver.

Hérode avait accompli beaucoup d’actions méchantes, et Jean les avait dénoncéesLuc 3. 19. Il avait comblé la mesure en faisant lier et emprisonner Jean, après que ce dernier lui eut reproché sa conduite, lorsqu’il avait épousé sa belle-sœur répudiéeMarc 6. 17. Matthieu lui attribue le désir de faire mourir Jean, mais Hérode est en cela sous la terrible influence d’Hérodias, qui ne pardonnera jamais à Jean le baptiseur ses accusationsMarc 6. 19, 20.

Hérode, au contraire, semble avoir une conscience tourmentée. Il tient Jean pour un homme “juste et saint” ; il prend conseil de lui, et accepte d’agir en écoutant sa voix ; mais il ne le libère pas, car Hérodias est là. Il ne le fait pas mourir non plus, car il craint la foule qui tient Jean pour un prophète. Cependant son cœur reste fermé, et il acceptera finalement de le faire décapiter.

La renommée de Jésus parvient maintenant aux oreilles d’Hérode (verset 1). Christ qui était “sans honneur dans son pays” est désormais connu au loin comme celui qui opère de nombreux miracles ; la nouvelle en parvient à Hérode qui s’interroge à ce sujet. Ce roi coupable du meurtre de Jean, poursuivi dans sa conscience par son crime, se persuade alors d’une chose insensée : cet homme investi d’une telle puissance ne peut être que Jean le baptiseur ressuscité des morts. La résurrection était une suggestion incroyable pour cet incrédule, mais sa conscience tourmentée le plonge certainement dans l’angoisse. Cependant tous ces remords ne l’empêcheront pas de se rendre complice d’un autre crime, la mort de Jésus, car son cœur s’est fermé à la repentanceLuc 13. 31 ; 23. 11, 12.

La mort de Jean le baptiseur : versets 6-12

La haine d’Hérodias pour Jean, même prisonnier, n’a fait que croître ; elle veut maintenant sa mort. La haine de la vérité et la haine pour ceux qui la proclament vont toujours de pair. Voyant Hérode sous l’influence de Jean, elle n’attend qu’un jour favorable pour exercer sa vengeanceMarc 6. 21. Ce jour est maintenant venu : c’est l’anniversaire d’Hérode, et tout le palais est en fête. Le repas est accompagné de chants et de danses païennes.

Un crime abominable va être commis à l’occasion des divertissements royaux. La mort du juste est l’affreux salaire du plaisir que s’offre le méchantJacques 5. 5, 6. La fille d’Hérodias danse devant tous, et plaît à Hérode ; les sens de cet homme sont attisés. Il profère alors un serment public insensé qu’il est obligé de tenir ; Satan connaît bien son homme. Cela conduit à cette scène épouvantable et diabolique : une jeune fille qui vient de danser offre à sa mère la tête d’un prisonnier sur un plat !

Jean vient d’achever sa courseActes 13. 25 ; l’épée du bourreau le fait entrer dans le lieu du repos. Il est enseveli pieusement par ses disciples qui viennent ensuite à Jésus. La “lampe ardente et brillante” Jean 5. 35 vient de s’éteindre ; ils se tournent maintenant vers la “vraie lumière”, pour leur consolation.

Matthieu 13

53Et il arriva que, quand Jésus eut achevé ces paraboles, il se retira de là. 54Et étant venu dans son pays, il les enseignait dans leur synagogue, en sorte qu’ils étaient étonnés et disaient : D’où viennent à celui-ci cette sagesse et ces miracles ? 55Celui-ci n’est-il pas le fils du charpentier ? Sa mère ne s’appelle-t-elle pas Marie ? et ses frères, Jacques, et Josesa, et Simon, et Jude ? 56Et ses sœurs ne sont-elles pas toutes auprès de nous ? D’où donc viennent à celui-ci toutes ces choses ? 57Et ils étaient scandalisésb en lui. Et Jésus leur dit : Un prophète n’est pas sans honneur, si ce n’est dans son pays et dans sa maison. 58Et il ne fit pas là beaucoup de miracles, à cause de leur incrédulité.

Matthieu 14

1En ce temps-là, Hérode le tétrarque entendit parler de la renommée de Jésus ; 2et il dit à ses serviteurs : C’est Jean le baptiseur ; il est ressuscité des morts, et c’est pourquoi les miracles s’opèrent par lui. 3Car Hérode, ayant fait prendre Jean, l’avait fait lier et mettre en prison, à cause d’Hérodias, la femme de Philippe son frère ; 4car Jean lui disait : Il ne t’est pas permis de l’avoir. 5Et tout en ayant le désir de le faire mourir, il craignait la foule, parce qu’ils le tenaient pour prophète. 6Mais lorsqu’on célébrait l’anniversaire de la naissance d’Hérode, la fille d’Hérodias dansa devant tous, et plut à Hérode : 7sur quoi il lui promit avec serment de lui donner tout ce qu’elle demanderait. 8Et elle, poussée par sa mère : Donne-moi ici, dit-elle, dans un plat, la tête de Jean le baptiseur. 9Et le roi en fut affligé ; mais, à cause des serments et de ceux qui étaient à table avec lui, il donna l’ordre qu’on la lui donne. 10Et il envoya décapiter Jean dans la prison. 11Et sa tête fut apportée dans un plat et donnée à la jeune fille ; et elle la porta à sa mère. 12Et ses disciples vinrent et enlevèrent le corps et l’ensevelirent ; et s’en allant, ils rapportèrent à Jésus [ce qui était arrivé].

Notes

apl. : Joseph.
bscandale, ailleurs : occasion de chute ; c’est propr. : trébuchet, ou crochet de détente d’un piège.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)