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Essayer maintenant
Jésus se retire à nouveau à l’extrême nord du pays ; il ne va pas à la rencontre d’une étrangère comme précédemment (15. 22), mais dans le même esprit, il va ouvrir un chemin de salut au-delà des limites d’Israël. Il interroge ses disciples sur ce que pensent de lui ceux de sa nation. Tout en posant la question, il se présente comme “le Fils de l’homme”, titre qu’il revendique si souvent dans cet évangile. Il est bien le second homme venu du ciel, pour hériter de tout ce que Dieu avait confié à l’homme dès le commencement, et dont le premier homme était déchu. Les écrits prophétiques le reconnaissent comme dominateur sur toutes les œuvres de DieuPsaume 8. 5-7, et seul digne de la royauté universelleDaniel 7. 13, 14. Mais l’héritage doit être racheté, aussi le Fils de l’homme devra-t-il goûter la mort pour toutHébreux 2. 6-9. Dès lors, nous verrons Jésus parler plus clairement des souffrances, de la mort, et de la résurrection du Fils de l’homme (verset 21 ; 17. 22 ; 20. 18).
Les disciples rapportent des appréciations diverses de la personne de Jésus : Jean le baptiseur, Élie, Jérémie, de grands hommes de Dieu, certes, mais des figures du passé. C’était faire preuve d’incrédulité au sujet de sa divinité, à laquelle Dieu lui-même avait rendu témoignage (3. 17). La voix du Père se fera entendre à nouveau, lorsque Pierre voudra placer le Fils de Dieu sur le même plan que Moïse et Élie (17. 5).
Dans nos pays christianisés, beaucoup continuent à raisonner comme ces foules : Jésus est un homme de bien, certes, initiateur d’une morale de haut niveau. C’est un grand réformateur, fondateur de la religion chrétienne à laquelle on doit la civilisation actuelle. La foi est absente de tous ces discours. Jésus pose alors à chacun de nous la question cruciale : “Et vous, qui dites-vous que je suis” ? La réponse de Pierre est non seulement dictée par la foi, mais par une intelligence spirituelle divinement éclairée. Le Fils de Dieu était venu révéler le Père (11. 27), mais ici le Père a révélé à Pierre cette gloire de Christ : le Fils du seul Dieu vivant et vrai (en contraste avec les dieux inertes des païens) celui qui possède la vie éternelle et peut la communiquer.
Simon était bienheureux d’avoir saisi cette gloire du Fils : l’homme naturel –
Le Seigneur peut alors parler de bâtir son assemblée ; il le fera sur le fondement de sa personne. Matthieu est le seul évangéliste qui parle de l’assemblée, car il nous conduit dans les voies de Dieu jusqu’à l’établissement de son royaume en gloire. Le Christ est rejeté d’Israël ; désormais, en attendant que Dieu reprenne ses relations avec son peuple, le Fils de Dieu bâtit son assemblée et l’introduit dans la partie céleste du royaume.
L’assemblée n’est pas mentionnée dans l’A.T., mais Dieu l’évoque sous des formes voilées. L’union de l’homme et de la femme en est uneÉphésiens 5. 31, 32 : il est dit que l’Éternel forma (litt. : bâtit) une femme de la côte qu’il avait prise de l’homme pendant son sommeilGenèse 2. 22. Christ bâtira ainsi son assemblée sur le fondement de sa mort et de sa résurrection1 Corinthiens 3. 11. Il est, lui “le Fils du Dieu vivant”, le roc sur lequel l’assemblée est posée. Il est cette maîtresse pierre du coin qui soutient l’édificeÉphésiens 2. 20-22 ; 1 Pierre 2. 4-6.
La maison de Dieu, assemblée du “Dieu vivant” 1 Timothée 3. 15 ; 2 Corinthiens 6. 16, est composée de pierres vivantes, c’est-à-dire de rachetés qui ont la vie de Dieu communiquée par l’Esprit du “Dieu vivant” 2 Corinthiens 3. 3. Tout parle de vie dans ce que Christ bâtit ; il n’en est pas de même dans ce qui est confié à l’homme. Jésus peut affirmer que son travail sera parfait et définitif ; “les portes du hadès (la mort) ne prévaudront pas” contre l’assemblée. Jésus descendra dans la mort pour la vaincre, puis montera au-dessus de tous les cieux en “emmenant captive la captivité”, cette mort qui nous tenait captifs. De là, il enverra l’Esprit Saint pour former l’assembléeÉphésiens 4. 8-12.
Le disciple bienheureux, qui donne à Jésus l’occasion de dévoiler le secret de ses desseins, n’est qu’une “pierre” de cet édifice divin. Il l’est au même titre que tous les rachetés, que le Seigneur dispose comme il l’entend en construisant son assemblée. Seul Christ est le roc qui donne sa stabilité et sa solidité à tout l’édifice.
L’assemblée vient d’être présentée en relation avec la personne et les gloires du Fils de Dieu. Le royaume des cieux dont Jésus parle maintenant se rapporte à la position céleste qu’il va occuper, et à l’autorité qu’il exercera du ciel. Des multitudes vont entrer dans ce royaume par la conversion et la nouvelle naissanceJean 3. 5 ; elles auront foi en un “Seigneur et Christ” crucifié par les hommes, mais ressuscité et glorifié par DieuActes 2. 36.
Pierre recevra les clefs du royaume pour introduire successivement les Juifs (Actes 2), les Samaritains (Actes 8), puis les nations (Actes 10) dans le royaume de Dieu. Le Seigneur revêtira Pierre de l’autorité nécessaire pour l’administration terrestre du royaume pendant son ministère. Il lui accordera dans ce service l’approbation du ciel (verset 19). L’homme a donc sa part lorsqu’il s’agit d’introduire dans le royaume et de l’administrer ; mais l’édification de l’assemblée formée de pierres vivantes est un travail divin.
A ce moment de la révélation, Jésus enjoint à ses disciples de ne plus dire à personne qu’il est le Christ (verset 20). Présenté comme tel à son peuple, il n’a pas été reçu ; ce qu’il vient de communiquer des desseins de Dieu pour l’avenir montre qu’une perspective plus glorieuse est devant lui, mais au prix de beaucoup de souffrances (verset 21).