Ces trois paraboles (versets 44-50), introduites par le mot : “encore”, ont un caractère différent des précédentes : le royaume des cieux n’y est pas considéré comme dégradé par l’homme responsable. Au milieu d’un état de choses déshonorant qui appelle le jugement de Dieu, Jésus relève ce qui a du prix pour son cœur.
La parabole du trésor nous place à nouveau dans le champ qui est le monde (verset 37). Jésus a caché son trésor, bien au-delà des limites d’Israël, dans les vastes étendues de la terre entière. Le monde appartient de droit à son Créateur ; mais il relèvera le champ ruiné par l’homme en l’achetant au prix de sa vie.
Ce qui donne sa valeur au champ, c’est le trésor caché. Jésus le considère selon les desseins éternels de Dieu ; lors de la fondation du monde, ses pensées étaient fixées sur le trésorProverbes 8. 31. Jésus le tient caché jusqu’à ce que le champ soit acheté. Depuis la venue du Saint Esprit ici-bas, le trésor devient visible au regard de la foi.
Notre Seigneur a tout vendu pour acheter ce champ et posséder ce trésor. Il s’est anéanti lui-même, il a donné sa vie, il a goûté la mort pour toutHébreux 2. 9, pour le champ comme pour le trésor. La joie qui était devant luiHébreux 12. 2 lui a permis d’endurer la croix. Assurément celle de posséder son trésor n’était pas la moindre de ses joies. Il la partagera bientôt avec ses serviteurs fidèles (25. 21).
Cette parabole implique le même renoncement et le même prix à payer. Ici, le marchand cherche de belles perles ; “une seule” retient son attention. Elle est unique, son prix est inestimable, car ce qui fait sa valeur, c’est sa beauté. Nous reconnaissons là celle qui a captivé le regard de Christ : son Église. Il l’aime plus que tout, et pour l’acquérir, il se livrera lui-même à la mortÉphésiens 5. 25-27. Il la veut sainte et irréprochable au jour des noces.
Pour elle aussi, il vend tout ce qu’il a : “étant riche, il a vécu dans la pauvreté pour nous”, afin que par sa pauvreté nous soyons enrichis2 Corinthiens 8. 9. Il s’en va (verset 44), il s’en alla (verset 46). Il était celui qui devait venir (11. 3) ; il est venu, mais son chemin d’obéissance le conduit à la mort. Il pourra dire : “Le Fils de l’homme s’en va, selon qu’il est écrit de lui” (26. 24). Au grand jour des propitiations, le bouc appelé “azazel” (le bouc qui s’en va), était conduit dans le désert, chargé des péchés du peupleLévitique 16. 8, 21. Ainsi s’en est allé, chargé de malédiction, celui qui a aimé son Assemblée. Elle sera à toujours “la femme de l’Agneau” Apocalypse 21. 9, unie à son Époux qui s’est sacrifié pour elle.
Ici le royaume des cieux est semblable à un filet jeté dans la mer. C’est le travail du Seigneur lui-même d’attirer les âmes à lui par la parole de l’évangile. Il consent à envoyer des serviteurs pour coopérer à ce service : “Venez après moi, et je vous ferai pêcheurs d’hommes” (4. 19). La mer symbolise ici les peuples ; la porte de la grâce est désormais ouverte à toutes les nations (28. 19).
Les “bons poissons”, aux yeux de Dieu, sont des croyants authentiques ; ils ont reçu le glorieux message de sa grâce. Le travail des serviteurs de Dieu est de les rassembler, comme les poissons dans les “vaisseaux” (ou récipients). La pensée de Dieu est de les faire croître ensemble dans sa connaissance, dans la séparation de toute influence de mal et de toute opposition à Jésus ChristActes 2. 44 ; 19. 9 ; 2 Timothée 2. 19, 22. Selon la loi, les bons poissons avaient des nageoires et des écaillesLévitique 11. 9. Ce qui distingue les croyants dans ce monde, c’est leur capacité de résister à son terrible courant et à la pénétration de ses influences nocives.
Cette parabole (comme celle de l’ivraie et du bon grain) s’achève par le jugement, à l’achèvement de ce présent siècle. Avant l’instauration du royaume en gloire, Dieu enverra ses anges (versets 39, 49) et opérera par eux cette séparation selon sa justice inflexible (25. 31-33, 41, 46). La fournaise de feu (verset 50) est l’affreuse et éternelle destinée de ceux qui n’auront pas obéi à l’évangile.
Avez-vous compris toutes ces choses ? demande le Seigneur à ses disciples. La suite montrera qu’ils n’étaient pas allés bien loin dans l’intelligence de ces révélations. Sa mort, évoquée dans deux de ces paraboles, restera longtemps un mystère pour eux (16. 21, 22 ; 17. 23) ; à plus forte raison sa résurrection et les pleins résultats de son œuvre à la croix. Mais l’Esprit Saint viendra leur enseigner ces nouvelles véritésJean 14. 26 ; 16. 12-14 pour nous les communiquer.
Aujourd’hui, nous sommes dans la période de la pleine révélation ; elle conserve une fraîcheur toujours renouvelée. Le disciple du Seigneur est celui qui est entré dans le royaume par la nouvelle naissanceJean 3. 5. Il possède désormais un “trésor” (verset 52), l’intelligence des pensées de Dieu, la capacité de les écrire comme un bon scribe sur les tablettes de son cœur, et de les produire.
Ces choses nouvelles, fruit de l’enseignement du Seigneur et des apôtres, bien qu’étant en première place, n’effacent pas pour autant les “choses vieilles” confiées autrefois à Israël par Moïse et les prophètes. Ces dernières sont éclairées par les premières d’un jour nouveau, et prennent dès lors une dimension spirituelle remarquable. Mais aussi l’enseignement nouveau est basé sur l’ancien et concrétisé par lui, comme en témoigne l’abondance des citations de l’Ancien dans le Nouveau Testament. En vérité, “toute Écriture est inspirée de Dieu” ; elle constitue dans son ensemble le