Dans ces versets, l’évangéliste confirme ce que Jésus avait dit précédemment (versets 11-17) ; les foules entendent les
Les trois premières paraboles du royaume des cieux présentent l’apparence extérieure du royaume en l’absence du roi. Elles sont exposées devant les foules, mais la première sera expliquée aux disciples “dans la maison” (verset 36).
L’homme qui a semé la bonne semence n’est plus seulement le fils de David, mais le Fils de l’homme ; son champ est devenu très vaste : c’est le monde entier (verset 37). La bonne semence produit du bon grain, le froment, fruit du “grain de blé tombé en terre” Jean 12. 24. L’ennemi, le diable (verset 39), n’a pas tardé à passer derrière le semeur pour répandre l’ivraie (plante vénéneuse provoquant l’ivresse). Il a commencé son travail insidieux et pernicieux dès le temps des apôtres. Le “mystère d’iniquité” 2 Thessaloniciens 2. 7 a opéré très tôt et a pris une rapide extension dans le monde christianisé, car il n’est pas question du monde païen dans ces paraboles. Les professants sans vie se sont confondus avec les vrais croyants comme les tiges d’ivraie avec celles de froment, jusqu’à ce que les fruits paraissent (verset 26). Dès lors, il était trop tard pour les séparer. Jésus en attribue la faute à ces hommes qui dormaient pendant que l’ennemi semait sa mauvaise graine. C’est une culpabilité qui nous concerne encore ; c’est pourquoi l’apôtre s’écrie à l’adresse de chacun de nous : “Réveille-toi, toi qui dors…” Seule la lumière du Christ sur les siens peut éloigner l’ennemi, le prince des ténèbresÉphésiens 5. 11-14.
Les esclaves du Seigneur n’ont pas été vigilants et n’ont pas su discerner à temps le travail de l’ennemi. Ils ne sont donc pas qualifiés pour ôter l’ivraie, pour juger les “fils du méchant” (verset 38). Le Fils de l’homme s’en chargera lui-même plus tard en envoyant d’autres serviteurs : les anges (verset 39). Ceux qui, au cours des siècles, ont prétendu ôter l’ivraie, n’ont fait que “déraciner le froment”. Les croyants ne sont pas chargés de nettoyer le vaste champ religieux où Dieu les place ; ils doivent par contre se séparer du mal. L’ivraie prend de l’extension ; elle se forme “en bottes”, en groupements divers, en associations et sectes multiples qui seront bientôt liées ensemble au temps du jugement.
Le temps de “la consommation du siècle” (versets 39, 40) approcheApocalypse 14. 14-16. Le présent siècle, qualifié de mauvais, a commencé après le rejet et la mort du Sauveur ; il se terminera avec l’apparition en gloire de Christ. Le diable, “dieu de ce siècle”, a pris le commandement de ce monde, mais il sera bientôt lié, comme l’ivraie. La descendance qu’il a suscitée (“les fils du méchants” verset 38), connaîtra une “subite destruction”. Aux temps de la fin, ceux qui auront causé des scandales comme ceux qui auront trébuché par leur faute, seront “cueillis”, puis jetés dans le feu éternel : issue terrifiante !
Alors les justes, les “fils du royaume” (versets 38, 43), fruits de la bonne semence, resplendiront comme le soleil dans le royaume de leur Père. Le Seigneur Jésus, “soleil de justice”, fera briller les siens de sa gloireMalachie 3. 20 ; Jean 17. 22.
Le grain de moutarde est petit ; ainsi, la forme prise à l’origine par le royaume des cieux était humble et méconnue. Lorsque l’arbuste “a pris sa croissance”, il a changé d’aspect. Plus il a pris de l’apparence aux yeux des hommes, plus il a perdu son caractère initial. L’esprit du monde a envahi le royaume, et chacun de ceux qui se disent chrétiens a pu y prendre place à sa guise. Cela est devenu évident à partir du moment où le christianisme a été reconnu comme religion d’état par l’empereur Constantin en l’an 313.
Le grand arbre, dans l’Écriture, symbolise en général une puissance que Dieu abat un jour : l’Égypte et l’AssyrieÉzéchiel 31, BabyloneDaniel 4. 7, la fausse Église, Babylone futureApocalypse 18. 2. Dans l’arbre chrétien nichent et pullulent les oiseaux du ciel, “oiseaux immondes” qui symbolisent les esprits célestes maléfiques : ils corrompent les hommes qui renient Jésus Christ dans leurs voies ; aussi la cognée est-elle déjà mise à la racine de l’arbre pour l’abattre (3. 10).
Le levain, dans l’Écriture, symbolise toujours un mal qui se propage et fait “enfler” 1 Corinthiens 4. 6, 18. Il peut être moral1 Corinthiens 5. 6-8 ou doctrinalGalates 5. 9, et souvent les deux à la fois. Jésus relève l’effet du levain chez les pharisiens et les sadducéens : fausses doctrines (16. 11) et hypocrisieLuc. 12. 1, et chez les Hérodiens : mondanité et corruptionMarc. 8. 15.
Le levain de la tradition, de la philosophie et de l’esprit mondain, n’a pas tardé à pénétrer dans la chrétienté. Jésus compare cette activité à l’action secrète d’une femme dans sa maison ; elle prend volontairement du levain pour l’inclure à trois mesures de farine. Nous discernons, dans cet exemple, l’action néfaste de responsables qui ont infiltré le christianisme de fausses doctrines et d’éléments moraux subversifs. Ces enseignements ont pénétré la masse et ont conduit à la ruine actuelle. Les vrais croyants se reconnaissent par leur diligence à ôter le levain, pour être une nouvelle pâte qui ne lève pas et n’enfle pas1 Corinthiens 5. 7.