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Évangile selon Matthieu
Sondez les Écritures - 2e année

Matthieu 13. 24-43

Le royaume en mystère, l’assemblée et le royaume en gloire

2. Les trois premières paraboles du royaume des cieux

Le royaume des cieux en mystère : versets 34, 35

Dans ces versets, l’évangéliste confirme ce que Jésus avait dit précédemment (versets 11-17) ; les foules entendent les paraboles par lesquelles le Seigneur leur présente les mystères du royaume des cieux, mais l’interprétation n’en est donnée qu’aux disciples. “Dès la fondation du monde”, Dieu avait en vue l’établissement du royaume ; il voulait en confier la domination au Fils de l’homme et à ses cohéritiers (25. 34). Les prophètes en avaient parlé ; mais les événements qui allaient se passer entre l’ascension de Christ et sa venue en gloire leur restaient cachés ; maintenant Jésus en parle à l’avance.

La parabole du froment et de l’ivraie : versets 24-30, 36-43

Les trois premières paraboles du royaume des cieux présentent l’apparence extérieure du royaume en l’absence du roi. Elles sont exposées devant les foules, mais la première sera expliquée aux disciples “dans la maison” (verset 36).

L’homme qui a semé la bonne semence n’est plus seulement le fils de David, mais le Fils de l’homme ; son champ est devenu très vaste : c’est le monde entier (verset 37). La bonne semence produit du bon grain, le froment, fruit du “grain de blé tombé en terre” Jean 12. 24. L’ennemi, le diable (verset 39), n’a pas tardé à passer derrière le semeur pour répandre l’ivraie (plante vénéneuse provoquant l’ivresse). Il a commencé son travail insidieux et pernicieux dès le temps des apôtres. Le “mystère d’iniquité” 2 Thessaloniciens 2. 7 a opéré très tôt et a pris une rapide extension dans le monde christianisé, car il n’est pas question du monde païen dans ces paraboles. Les professants sans vie se sont confondus avec les vrais croyants comme les tiges d’ivraie avec celles de froment, jusqu’à ce que les fruits paraissent (verset 26). Dès lors, il était trop tard pour les séparer. Jésus en attribue la faute à ces hommes qui dormaient pendant que l’ennemi semait sa mauvaise graine. C’est une culpabilité qui nous concerne encore ; c’est pourquoi l’apôtre s’écrie à l’adresse de chacun de nous : “Réveille-toi, toi qui dors…” Seule la lumière du Christ sur les siens peut éloigner l’ennemi, le prince des ténèbresÉphésiens 5. 11-14.

Les esclaves du Seigneur n’ont pas été vigilants et n’ont pas su discerner à temps le travail de l’ennemi. Ils ne sont donc pas qualifiés pour ôter l’ivraie, pour juger les “fils du méchant” (verset 38). Le Fils de l’homme s’en chargera lui-même plus tard en envoyant d’autres serviteurs : les anges (verset 39). Ceux qui, au cours des siècles, ont prétendu ôter l’ivraie, n’ont fait que “déraciner le froment”. Les croyants ne sont pas chargés de nettoyer le vaste champ religieux où Dieu les place ; ils doivent par contre se séparer du mal. L’ivraie prend de l’extension ; elle se forme “en bottes”, en groupements divers, en associations et sectes multiples qui seront bientôt liées ensemble au temps du jugement.

Le temps de “la consommation du siècle” (versets 39, 40) approcheApocalypse 14. 14-16. Le présent siècle, qualifié de mauvais, a commencé après le rejet et la mort du Sauveur ; il se terminera avec l’apparition en gloire de Christ. Le diable, “dieu de ce siècle”, a pris le commandement de ce monde, mais il sera bientôt lié, comme l’ivraie. La descendance qu’il a suscitée (“les fils du méchants” verset 38), connaîtra une “subite destruction”. Aux temps de la fin, ceux qui auront causé des scandales comme ceux qui auront trébuché par leur faute, seront “cueillis”, puis jetés dans le feu éternel : issue terrifiante !

Alors les justes, les “fils du royaume” (versets 38, 43), fruits de la bonne semence, resplendiront comme le soleil dans le royaume de leur Père. Le Seigneur Jésus, “soleil de justice”, fera briller les siens de sa gloireMalachie 3. 20 ; Jean 17. 22.

La parabole du grain de moutarde : versets 31, 32

Le grain de moutarde est petit ; ainsi, la forme prise à l’origine par le royaume des cieux était humble et méconnue. Lorsque l’arbuste “a pris sa croissance”, il a changé d’aspect. Plus il a pris de l’apparence aux yeux des hommes, plus il a perdu son caractère initial. L’esprit du monde a envahi le royaume, et chacun de ceux qui se disent chrétiens a pu y prendre place à sa guise. Cela est devenu évident à partir du moment où le christianisme a été reconnu comme religion d’état par l’empereur Constantin en l’an 313.

Le grand arbre, dans l’Écriture, symbolise en général une puissance que Dieu abat un jour : l’Égypte et l’AssyrieÉzéchiel 31, BabyloneDaniel 4. 7, la fausse Église, Babylone futureApocalypse 18. 2. Dans l’arbre chrétien nichent et pullulent les oiseaux du ciel, “oiseaux immondes” qui symbolisent les esprits célestes maléfiques : ils corrompent les hommes qui renient Jésus Christ dans leurs voies ; aussi la cognée est-elle déjà mise à la racine de l’arbre pour l’abattre (3. 10).

La parabole du levain dans la farine : verset 33

Le levain, dans l’Écriture, symbolise toujours un mal qui se propage et fait “enfler” 1 Corinthiens 4. 6, 18. Il peut être moral1 Corinthiens 5. 6-8 ou doctrinalGalates 5. 9, et souvent les deux à la fois. Jésus relève l’effet du levain chez les pharisiens et les sadducéens : fausses doctrines (16. 11) et hypocrisieLuc. 12. 1, et chez les Hérodiens : mondanité et corruptionMarc. 8. 15.

Le levain de la tradition, de la philosophie et de l’esprit mondain, n’a pas tardé à pénétrer dans la chrétienté. Jésus compare cette activité à l’action secrète d’une femme dans sa maison ; elle prend volontairement du levain pour l’inclure à trois mesures de farine. Nous discernons, dans cet exemple, l’action néfaste de responsables qui ont infiltré le christianisme de fausses doctrines et d’éléments moraux subversifs. Ces enseignements ont pénétré la masse et ont conduit à la ruine actuelle. Les vrais croyants se reconnaissent par leur diligence à ôter le levain, pour être une nouvelle pâte qui ne lève pas et n’enfle pas1 Corinthiens 5. 7.

Matthieu 13

24Il leur proposa une autre parabole, disant : Le royaume des cieux a été fait semblable à un homme qui semait de bonne semence dans son champ. 25Mais pendant que les hommes dormaient, son ennemi vint et sema de l’ivraie parmi le froment, et s’en alla. 26Et lorsque la tige monta et produisit du fruit, alors l’ivraie aussi parut. 27Et les esclaves du maître de la maison, s’approchant, lui dirent : Seigneur, n’as-tu pas semé de bonne semence dans ton champ ? D’où vient donc qu’il a l’ivraie ? 28Et il leur dit : Un ennemi a fait cela. Et les esclaves lui dirent : Veux-tu donc que nous allions et que nous la cueillions ? 29Et il dit : Non, de peur qu’en cueillant l’ivraie, vous ne déraciniez le froment avec elle. 30Laissez-les croître tous deux ensemble jusqu’à la moisson ; et au temps de la moisson, je dirai aux moissonneurs : Cueillez premièrement l’ivraie, et liez-la en bottes pour la brûler, mais assemblez le froment dans mon grenier.

31Il leur proposa une autre parabole, disant : Le royaume des cieux est semblable à un grain de moutarde qu’un homme prit et sema dans son champ : 32lequel est, il est vrai, plus petit que toutes les semences ; mais quand il a pris sa croissance, il est plus grand que les herbes et devient un arbre, de sorte que les oiseaux du ciel viennent et demeurent dans ses branches.

33Il leur dit une autre parabole : Le royaume des cieux est semblable à du levain qu’une femme prit et qu’elle cacha parmi trois mesures de farine, jusqu’à ce que tout soit levé.

34Jésus dit toutes ces choses aux foules en paraboles, et sans parabole il ne leur disait rien ; 35en sorte que fût accompli ce qui a été dit par le prophète, disant : “J’ouvrirai ma bouche en paraboles, je proférerai des choses qui ont été cachées dès la fondation du monde”a.

36Alors, ayant congédié les foules, il entra dans la maison ; et ses disciples vinrent à lui, disant : Expose-nous la parabole de l’ivraie du champ. 37Et lui, répondant, leur dit : Celui qui sème la bonne semence, c’est le fils de l’homme ; 38et le champ, c’est le monde ; et la bonne semence, ce sont les fils du royaume ; et l’ivraie, ce sont les fils du méchant ; 39et l’ennemi qui l’a semée, c’est le diable ; et la moisson, c’est la consommation du siècle ; et les moissonneurs sont des anges. 40Comme donc l’ivraie est cueillie et brûlée au feu, il en sera de même à la consommation du siècle. 41Le fils de l’homme enverra ses anges, et ils cueilleront de son royaume tous les scandalesb et ceux qui commettent l’iniquitéc, 42et ils les jetteront dans la fournaise de feu : là seront les pleurs et les grincements de dents. 43Alors les justes resplendiront comme le soleil dans le royaume de leur Père. Qui a des oreilles pour entendre, qu’il entende.

Notes

aPsaume 78. 2.
bscandale, ailleurs : occasion de chute ; c’est propr. : trébuchet, ou crochet de détente d’un piège.
cici : marche sans loi, sans frein.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)