Si la Parole ne signale plus rien de particulier au sujet de Matthieu durant le ministère du Seigneur ou dans la période que relatent les Actes, elle donne, par contre, quelques détails concernant le jour de son appel. Lui, le percepteur d’impôts, va faire preuve de libéralité de façon spontanée, ne craignant pas de remplir sa maison d’une foule disparate de publicains et de pécheurs. Il vient de recevoir la grâce dont Jésus est le porteur, aussi désire-t-il que beaucoup d’autres puissent en profiter. D’emblée, il devient vrai disciple de Jésus, le Serviteur parfait qui “n’est pas venu pour être servi, mais pour servir et pour donner sa vie en rançon pour beaucoup” (10. 45).
Imitateur du Seigneur, Lévi est un exemple pour tout chrétien. Nous sommes exhortés à exercer l’hospitalité : “N’oubliez pas l’hospitalité ; car par elle quelques-uns, à leur insu, ont logé des anges” Hébreux 13. 2 ; “… étant hospitaliers les uns envers les autres, sans murmures” 1 Pierre 4. 9 nous dit encore l’apôtre Pierre. Cette hospitalité, qui était un devoir sacré en Orient, doit être spontanée et directe. Envers des non-croyants, elle est aussi un témoignage puissant. Elle ressemble peu à celle que nous programmons avec soin, cherchant à mériter la réciprocité. Le Seigneur l’a dit ouvertement chez un certain
Cette troupe de convives dérange fort les scribes et les pharisiens qui interrogent les disciples sans oser encore faire un reproche direct à Jésus. Mais le Seigneur ne laisse pas les siens dans l’embarras et il répond lui-même, laissant ses contradicteurs sans réplique. La propre justice de ces derniers les place en dehors du salut que Jésus apporte. Hélas, n’en est-il pas souvent ainsi parmi les hommes ? Accepter le salut suppose que l’on se reconnaisse perdu, sans autre ressource que la grâce de Dieu.
Dans ces premiers temps du ministère du Seigneur, il y avait encore des disciples de Jean-Baptiste restés attachés à son enseignement, bien qu’il ne fût que transitoire. Il s’en trouvera encore plus tard qui, tout en ayant reçu l’évangile de Jésus Christ, ne connaîtront que le baptême de Jean. Apollos est l’un d’eux, de même que plusieurs autres mentionnés dans les ActesActes 18. 25 ; 19. 3. Associés aux pharisiens à cette occasion, ils sont désireux de savoir pourquoi les disciples de Jésus ne pratiquaient pas le jeûne rituel comme eux-mêmes. C’est alors l’occasion de montrer le profond changement survenu depuis que le Seigneur Jésus est venu sur la terre. Les versets 19 à 22 nous donnent cet enseignement qu’il vaut la peine de considérer avec plus d’attention. Une note complémentaire à la fin du volume 3 renseigne le lecteur sur le thème des
Le jeûne était pratiqué de façon rituelle par les Juifs orthodoxes. Il n’avait toutefois pas été ordonné par la loi, sinon peut-être dans l’ordonnance de la fête des propitiations où il est dit : “Vous affligerez vos âmes” Lévitique 16. 29. Au lieu de réaliser un vrai repentir avec deuil et humiliation, le peuple avait préféré instituer la tradition du jeûne. Et pour mieux s’attirer la faveur divine, les occasions avaient été multipliéesZacharie 7. 5 ; 8. 19, mais l’état des cœurs ne correspondait pas à la réelle signification du jeûneÉsaïe 58. 3-7. Le jeûne des disciples de Jean était sûrement plus sincère, mais le Seigneur souligne que la joie caractérise celui qui jouit de sa présence. “Ta face est un rassasiement de joie, il y a des plaisirs à ta droite pour toujours” Psaume 16. 11. Que cela soit déjà goûté par chaque croyant, même faiblement, dans l’attente de la perfection dans la demeure céleste !
Cette joie procurée par notre relation avec le Seigneur est représentée par un habit neuf ou par un vin nouveau. Le mélange qu’occasionnerait le maintien des anciennes coutumes est exclu : “Les choses vieilles sont passées ; voici toutes choses sont faites nouvelles” 2 Corinthiens 5. 17.
Combien de fois le Seigneur n’a-t-il pas été contredit par les chefs religieux du peuple ! Ils l’épiaient dans toutes ses paroles et dans tous ses actes. Saisissant toutes les occasions, les pharisiens se font forts d’accuser les disciples de ne pas respecter le sabbat. En effet, interprétant l’ordonnance de façon excessive, ils assimilent à un travail le fait de froisser les épis pour se nourrir des grains. C’est ainsi que l’homme religieux, qui cherche à gagner la faveur divine, accumule scrupuleusement les exigences légalistes, car la liberté que donne la grâce lui est étrangère.
En répondant, Jésus prend la défense des siens et donne trois raisons : Premièrement, il cite un épisode de l’histoire de David qui montre que des circonstances particulières – dans ce cas l’inimitié contre l’oint de l’Éternel – peuvent dicter un comportement spécifique. Deuxièmement, il montre que le sabbat est dû à la bonté de Dieu qui l’a donné à l’homme comme une grâce, et non comme un fardeau. Enfin, il conclut en disant que le Fils de l’homme est Seigneur du sabbat. Ayant lui-même apporté une grâce combien plus grande que le repos hebdomadaire, il est au-dessus du sabbat et il en dispose sans y être assujetti.