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Évangile selon Marc
Sondez les Écritures - 3e année

Marc 15. 22-32

Notre Sauveur mis à mort par des mains iniques

1. La crucifixion de notre Seigneur : versets 22-28

Emmené par les soldats, notre Sauveur arrive au lieu du supplice, dénommé Golgotha qui signifie “lieu du crâne”. Ce nom a donné le mot Calvaire d’origine latine. Gardons-nous d’en galvauder le sens par une utilisation abusive. Ce qu’évoque ce nom est à tel point sacré, qu’il est bienséant de le réserver à la souffrance indicible du Seigneur Jésus.

Plusieurs prophéties s’accomplissent durant les six heures que dure le supplice. Le premier acte des soldats (verset 23) est déjà la réalisation du psaume 69 : “Ils ont mis du fiel dans ma nourriture” Psaume 69. 22. Cet acte était destiné à provoquer un léger engourdissement qui amoindrissait les réactions du supplicié. Jésus a participé au sang et à la chair, ce qui signifie que son corps était semblable à celui de tout hommeHébreux 2. 14. Il refuse donc que sa sensibilité soit émoussée et que les souffrances physiques qui allaient l’assaillir soient diminuées.

Le deuxième acte des soldats est encore l’accomplissement d’une parole des psaumes : “Ils partagent entre eux mes vêtements, et sur ma robe, ils jettent le sort” Psaume 22. 19. Que signifie ce geste pour notre Sauveur ? Exposé à l’opprobre devant une foule haineuse, dépouillé des attributs les plus élémentaires de la dignité humaine, le Fils de Dieu devenu homme est rabaissé au point que se réalise une autre parole du Psaume 22 : “Mais moi, je suis un ver, et non point un homme” Psaume 22. 7.

La rapidité des actions nous surprend, car la troisième heure mentionnée au verset 25 correspond à neuf heures du matin. Le chant du coq avait eu lieu vers cinq heures, et depuis, Jésus a comparu devant Pilate, devant Hérode, de nouveau devant Pilate, puis a été conduit au Calvaire. L’Ennemi sait faire précipiter les choses. Il fallait aussi que tout puisse se dérouler durant cette journée, et même avant six heures du soir, pour permettre l’ensevelissement du Seigneur et son embaumement avant que le sabbat ne débute.

Les quatre évangiles font mention de l’écriteau placé sur la croix. Le texte inscrit est rapporté de façon plus ou moins abrégée, mais chaque fois l’indication “le roi des Juifs” est bien spécifiée1. De la part de Pilate qui, selon Jean, n’a rien voulu modifier, cette assertion est une accusation vis-à-vis du peuple juif. Là se trouve la réalisation de la parabole présentée par le Seigneur : “Nous ne voulons pas que celui-ci règne sur nous” Luc 19. 14.

Deux brigands sont crucifiés aux côtés de Jésus : ce fait est souligné par Marc comme étant la réalisation d’une autre prophétie : “Il a été compté parmi les transgresseurs” Ésaïe 53. 12. A sa naissance, Jésus n’a eu qu’une étable pour berceau à Bethléem. A sa mort, c’est une croix dressée entre deux criminels.

Cette place donnée à Jésus au milieu de deux brigands, dans la honte et le mépris, est en contraste avec la position centrale qu’il occupe maintenant dans la gloire et que nous devons aussi lui réserver dans le rassemblement des croyants. Cependant même là, entre les deux malfaiteurs, Jésus devient un centre d’attrait pour la foi, selon qu’il a dit lui-même : “Et moi, si je suis élevé de la terre, j’attirerai tous les hommes à moi-même” Jean 12. 32. En portant nos regards sur lui, nous le voyons en même temps dans ce qu’il a été pour nous sur la croix et dans ce qu’il est maintenant pour nous dans le ciel. Quand nous le verrons au milieu du trône, il portera encore les marques de son immolationApocalypse 5. 6. Cela rappellera éternellement ce que notre adorable Sauveur a enduré quand il a souffert pour nous.

2. Le déchaînement de la haine des foules : versets 29-32

Parmi les foules qui ont suivi Jésus, il y avait des personnes sensibles dont la sincérité ne fait pas de doute. Luc signale des femmes qui pleuraient et auxquelles Jésus s’adresseLuc 23. 27-31. Marc n’en parle pas, mais, comme Matthieu, il relève le fait que la foule présente devant la croix injurie le divin crucifié. Ce sont “ceux qui passaient par là” (verset 29) ; tout un chacun aurait pu s’y trouver. Cela aurait pu être moi…

Parmi cet ensemble hétéroclite de spectateurs, toutes les classes de la population se trouvent représentées. Chacune d’elles apporte son injure, chacune son mépris. En considérant les évangiles qui relatent ces circonstances, nous entendons sept paroles injurieuses prononcées par les hommes. Il y en a deux dans la bouche de la foule, trois sur les lèvres des chefs, une de la part d’un des malfaiteurs et enfin une dans la bouche des soldats. De ces sept paroles rapportées dans les trois premiers évangiles, une seule s’y trouve chaque fois, elle est significative : “Il a sauvé les autres, il ne peut se sauver lui-même” (verset 31). Ce sont les chefs qui parlent ainsi, ce qui augmente leur responsabilité. Cet aveu est la reconnaissance implicite des délivrances opérées par le Seigneur. En ajoutant qu’il ne peut se sauver lui-même, ces chefs disent involontairement une grande vérité. En effet, pour pouvoir sauver les autres d’un salut éternel, il était impossible que Jésus se délivre lui-même. Ce ne sont pas les clous qui retenaient notre Sauveur, mais la puissance de son amour pour les coupables qu’il voulait sauver.

Dans les paroles des sacrificateurs et des scribes, il y a comme un défi et aussi un semblant de justificatif pour leur incrédulité : “… afin que nous voyions et que nous croyions” (verset 32). Aucun des nombreux miracles de Jésus ne les avait convaincus, car la foi est d’abord une disposition du cœur. Or leur cœur était volontairement fermé : “Vous ne voulez pas venir à moi pour avoir la vie”, leur avait dit JésusJean 5. 40. A ce sinistre concert d’injures, les malfaiteurs joignent aussi leur voix. L’un d’entre eux se ravisera ensuite, pour son salut éternelLuc 23. 40-43. Près de la croix, il y avait donc “ceux qui passaient par là”, fortuitement pour les uns, volontairement ou obligatoirement pour les autres. Maintenant encore, tandis que nous poursuivons le chemin de notre vie, chacun est placé, à un moment ou un autre, devant l’appel de l’évangile. Quelle est notre attitude ? Ne pas y répondre, c’est le mépriser. Jérémie nous interpelle sérieusement en disant : “N’est-ce rien pour vous tous qui passez par le chemin ? Contemplez et voyez s’il est une douleur comme ma douleur…” Lamentations de Jérémie 1. 12

Notes

1Voir Complément : “Le titre de la croix de Christ” (volume 4, p. 486, 487).

Marc 15

22Et ils le mènent au lieu [appelé] Golgotha, ce qui, interprété, est : lieu du crâne. 23Et ils lui donnèrent à boire du vin mixtionné de myrrhe ; mais il ne le prit pas. 24Et l’ayant crucifié, ils partagent ses vêtements, en tirant au sort [pour savoir] ce que chacun en prendrait. 25Et c’était la troisième heure, et ils le crucifièrent. 26Et l’écriteau concernant le sujet de son accusation portait écrit : Le roi des Juifs. 27Et, avec lui, ils crucifient deux brigands, un à sa droite, et un à sa gauche. 28 [Et l’écriture fut accomplie, qui dit : “Et il a été compté parmi les iniques”a].

29Et ceux qui passaient par là, l’injuriaient, hochant la tête et disant : Hé ! toi qui détruis le templeb et qui le bâtis en trois jours, 30sauve-toi toi-même, et descends de la croix ! 31Pareillement aussi les principaux sacrificateurs, se moquant entre eux avec les scribes, disaient : Il a sauvé les autres, il ne peut se sauver lui-même. 32Que le Christ, le roi d’Israël, descende maintenant de la croix, afin que nous voyions et que nous croyions ! Ceux aussi qui étaient crucifiés avec lui l’insultaient.

Notes

aÉsaïe 53. 12.
bla maison même.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)