L’évangile selon Marc, plus bref que les autres, présente une grande ressemblance avec celui de Matthieu. Les caractéristiques qui l’en distinguent sont cependant fort nombreuses. Tout d’abord, la naissance de Jésus n’est pas mentionnée, ni sa généalogie. D’emblée, le Seigneur nous est montré dans l’accomplissement de son service d’amour. Cette particularité provient du fait que, dans son évangile, Marc nous dépeint le Seigneur Jésus sous son caractère de serviteur. Or ce qui qualifie un serviteur n’est pas sa naissance, ni son rang social ou son ascendance, mais sa fidélité dans l’exécution du service à accomplir. “Ce qui est requis dans des administrateurs, c’est qu’un homme soit trouvé fidèle” 1 Corinthiens 4. 2. Une autre particularité de cet évangile, c’est le petit nombre de discours du Seigneur. A part quelques paraboles et le discours prophétique du chapitre 13, Marc ne rapporte que les actes du Seigneur. Le serviteur est apprécié par son travail, avant toute autre chose.
Le peuple d’Israël était considéré autrefois comme le serviteur de l’ÉternelÉsaïe 41. 8, mais il n’a pas été fidèle à son Dieu. L’Éternel annonce alors par le prophète qu’un serviteur fidèle sera suscité pour ramener le peuple à l’Éternel et pour être une lumière des nations et le salut de Dieu jusqu’au bout de la terreÉsaïe 49. 6. Ce serviteur, toutefois, sera haï et méprisé par son peuple, mais il restera ferme dans sa détermination à accomplir jusqu’au bout la tâche qui lui est assignéeÉsaïe 50. 7. Le but de ce service est indiqué au chapitre 53 d’Ésaïe ; c’est le don de sa vie sur la croix où il a porté nos péchés : “Il a été blessé pour nos transgressions, il a été meurtri pour nos iniquités… L’Éternel a fait tomber sur lui l’iniquité de nous tous… Mon serviteur juste enseignera la justice à plusieurs, et lui, il portera leurs iniquités” Ésaïe 53. 5, 6, 11. De telles déclarations ont trouvé leur réalisation en Jésus Christ tel que nous le présente l’évangile selon Marc.
La narration de Marc est plus homogène que celle des autres évangélistes. Les divers commentateurs s’accordent à dire que c’est l’évangile où l’ordre chronologique des faits est respecté le plus scrupuleusement. Ceci n’est pas étonnant, vu qu’il s’agit de rendre compte des actes d’un serviteur fidèle. La disponibilité constante de Jésus et son empressement se manifestent dès le début du récit. Rien n’arrête notre Sauveur, ni la renommée ni l’opposition rencontrées. L’expression “aussitôt” revient constamment sous la plume de Marc, nous montrant ainsi qu’aucune hésitation ne pouvait freiner l’activité du Serviteur obéissant. La brièveté même du récit correspond au caractère sous lequel l’Esprit de Dieu veut nous présenter Jésus.
La seule personne dénommée Marc dans la parole de Dieu est celui que nous trouvons pour la première fois au chapitre 12 des Actes. Fils d’une sœur nommée Marie, neveu de Barnabas, il se dénomme Jean mais il est surnommé Marc. Jeune encore, il a accompagné Paul et Barnabas lors du premier voyage missionnaire, mais a abandonné le service dès la deuxième étape. Plus tard, cependant, l’apôtre Paul recommande Marc aux frères de ColossesColossiens 4. 10 et demande même à Timothée de l’amener avec lui, car, dit-il, “il m’est utile pour le service” 2 Timothée 4. 11. Nous apprenons donc, au sujet de Marc, qu’une défaillance initiale n’empêche nullement une pleine restauration. Ceci est d’autant plus remarquable que l’Esprit de Dieu a utilisé cet homme pour écrire l’évangile du parfait Serviteur.
Il est généralement admis que l’apôtre Pierre était le père spirituel de Marc, selon qu’il l’exprime à la fin de sa première épître1 Pierre 5. 13. C’est aussi probablement en collaboration avec Pierre que cet évangile a été rédigé, mais nous ne retenons comme certain que le seul fait de l’inspiration divine de cet écrit sacré.