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Évangile selon Marc
Sondez les Écritures - 3e année

Marc 12. 1-27

La contradiction des pécheurs contre Jésus

1. La parabole des vignerons : versets 1-12

Des nombreuses paraboles rapportées par Matthieu, seules quelques-unes le sont aussi par Marc. Celle que nous considérons maintenant se trouve dans les trois premiers évangiles. Elle a un caractère particulier en ce qu’elle est la dernière adressée aux Juifs et qu’elle signifie la condamnation de ce peuple. Elle fait suite à la contestation des principaux du peuple concernant l’autorité de Jésus.

L’image d’une vigne pour représenter Israël est fréquente dans la ParolePsaume 80. 8-16 ; Ésaïe 5. 1-7 ; Jérémie 2. 21. Chaque fois, Dieu doit constater avec douleur que le fruit attendu n’a pas été produit, ou alors, comme dans cette parabole, qu’il lui a été ravi. Il faut attendre Jean 15 pour apprendre que le Seigneur est lui-même le vrai cep dont les fruits apparaîtront après l’œuvre de la croix.

Cette parabole des vignerons fait connaître plusieurs choses :

  • 1. La vigne plantée et protégée, c’est Israël choisi par Dieu et introduit dans la terre de la promesse (verset 1).
  • 2. Cette vigne est louée à des cultivateurs, c’est-à-dire qu’elle est confiée aux soins des chefs du peuple (verset 1).
  • 3. Les esclaves envoyés tour à tour sont les prophètes, mais leur témoignage n’a pas été reçu (versets 2-5).
  • 4. L’unique fils bien-aimé1, envoyé le dernier, c’est Jésus lui-même, héritier divin, mis à mort en dehors des murs de Jérusalem (versets 6-8).
  • 5. La vigne transférée en d’autres mains, c’est le témoignage de Dieu sur la terre, confié maintenant à l’Église de Dieu, c’est-à-dire l’ensemble des croyants de toutes les nations (verset 9).
  • 6. La pierre rejetée par les bâtisseurs, devenue la maîtresse pierre du coin, c’est Christ, sûr fondement de l’Église, maison de Dieu (versets 10, 11).

En entendant cette parabole, les chefs du peuple se rendent compte qu’elle les condamne ; aussi cherchent-ils d’emblée à se saisir de Jésus. Mais pour l’instant, ils craignent la foule, et l’exécution de leur dessein est renvoyée à plus tard. Quand leur heure sera venue, et le pouvoir des ténèbres qui les subjugueLuc 22. 53, aucun scrupule ne les retiendra plus.

2. Les pièces de monnaie de César : versets 13-17

Lorsque le mal est décidé par les chefs, toutes les actions iniques leur semblent bonnes pour arriver à leurs fins. Peu importe l’anomalie des alliances conclues, entre pharisiens et hérodiens par exemple, pourvu qu’on réussisse à faire tomber celui dont on veut la chute. C’est bien ce que ces versets nous montrent. Le psalmiste avait déjà dit cela : “Tout le jour, ils tordent mes paroles ; toutes leurs pensées sont contre moi en mal. Ils s’assemblent, ils se cachent, ils observent mes pas, car ils guettent mon âme” Psaume 56. 6, 7. Mais aucun piège ne pourra faire tomber le Seigneur ; au contraire, ce seront ses ennemis qui tomberont dans leurs propres filetsPsaume 7. 16 ; 9. 16.

Avec toute la fausseté dont l’homme est capable, ces ennemis de Jésus cherchent à le surprendre dans ses paroles. Pensant que le piège est sans faille, ils sont sûrs de pouvoir le condamner. Qu’il réponde soit oui, soit non, ils auront en main un chef d’accusation irréfutable : si oui, Jésus soutient les oppresseurs, il est donc condamné pour collaboration avec l’ennemi et ne peut donc être le Messie ; si non, il est condamné pour rébellion à l’autorité civile. Mais voici que Jésus, avec une sagesse infinie, utilise leur propre pièce à conviction pour les réduire au silence. Leur asservissement à la puissance romaine est démontré, anticipant ce qu’ils diront eux-mêmes : “Nous n’avons pas d’autre roi que César” Jean 19. 15. Devenue une maxime populaire, la réponse de Jésus a plusieurs applications. La partie la plus importante est le deuxième élément de cette réponse, lequel est souvent passé sous silence. Les “choses de César” se rapportent aux diverses obligations civiles, mais les “choses de Dieu” impliquent notre entière soumission à la parole de Dieu.

3. Débat sur le sujet de la résurrection : versets 18-27

L’ennemi ne se tient jamais pour battu. Il a essayé de tendre un piège au Seigneur par l’entremise des pharisiens et des hérodiens, maintenant il utilise les sadducéens. Ce parti religieux est caractérisé par l’incrédulité, c’est-à-dire ce que l’on appelle aujourd’hui le rationalisme. Pour étayer leur raisonnement, ces contradicteurs se basent sur la parole de Dieu, ce qui n’est pas rare aujourd’hui encore. S’appuyant sur la loi du “lévirat” Deutéronome 25. 5, ils échafaudent toute une argumentation, peu plausible d’ailleurs, pour chercher à démontrer le non-sens de la doctrine de la résurrection.

Encore une fois, le Seigneur les confond par une réponse pertinente, leur disant : “N’est-ce pas à cause de ceci que vous errez, c’est que vous ne connaissez pas les Écritures, ni la puissance de Dieu ?” (verset 24). En effet, celui qui voudrait essayer de réfuter la parole de Dieu devrait premièrement la lire humblement et attentivement. Plusieurs l’ont fait avec droiture et ont été convaincus de leur folie. Pour le croyant aussi, lorsqu’une chose lui paraît obscure, le premier mouvement doit être de rechercher dans la Parole elle-même ce qui est dit sur ce sujet en demandant à Dieu de l’éclairer par son Esprit. Réalisant aussi que nous ne connaissons qu’en partie, nous laisserons Dieu nous éclairer plus tard s’il le juge bon.

Les relations humaines, en particulier familiales, sont pour la terre. Ce qui aura été produit par grâce dans ces relations subsistera, mais les relations elles-mêmes ne seront plus ce qu’elles étaient ici-bas. Précaires et vulnérables, elles feront place à ce qui est indestructible. Par contre, notre relation personnelle avec Dieu demeurera éternellement, parfaite et glorieuse. C’est la signification de la conclusion du Seigneur qui dit : “Moi je suis le Dieu d’Abraham, et le Dieu d’Isaac, et le Dieu de Jacob… il n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants” (verset 26). Il est précieux de pouvoir dire : Jésus est mon Sauveur, je lui appartiens personnellement, pour l’éternité.

Notes

1L’expression “un unique fils bien-aimé” est spécifique à Marc. Même si cet évangile dépeint Jésus comme le “Serviteur”, il se plaît à relever ici et là un des caractères de sa divinité. Celui souligné par cette expression est particulièrement touchant, et met en évidence tout l’amour du Père pour le Fils. C’est alors l’évangile selon Jean qui développera ce thème.

Marc 12

1Et il se mit à leur dire en paraboles : Un homme planta une vigne, et l’environna d’une clôture, et y creusa une fosse pour un pressoir, et y bâtit une tour ; et il la loua à des cultivateurs et s’en alla hors du pays. 2Et en la saison, il envoya un esclave aux cultivateurs pour recevoir des cultivateurs du fruit de la vigne ; 3mais eux, le prenant, le battirent et le renvoyèrent à vide. 4Et il leur envoya encore un autre esclave ; et à celui-là ils lui meurtrirent la tête, et le couvrirent d’outrages. 5Et il en envoya un autre, et celui-là ils le tuèrent ; et plusieurs autres, battant les uns, et tuant les autres. 6Ayant donc encore un unique fils bien-aimé, il le leur envoya, lui aussi, le dernier, disant : Ils auront du respect pour mon fils. 7Mais ces cultivateurs-là dirent entre eux : Celui-ci est l’héritier ; venez, tuons-le, et l’héritage sera à nous. 8Et l’ayant pris, ils le tuèrent et le jetèrent hors de la vigne. 9Que fera donc le maître de la vigne ? Il viendra et fera périr les cultivateurs et donnera la vigne à d’autres. 10Et n’avez-vous pas même lu cette écriture : “La pierre que ceux qui bâtissaient ont rejetée, celle-là est devenue la maîtresse pierre du coin ; 11celle-cia est de par le ✷Seigneur, et est merveilleuse devant nos yeux”b ? 12Et ils cherchaient à se saisir de lui ; et ils craignirent la foule, car ils connurent qu’il avait dit cette parabole contre eux ; et le laissant, ils s’en allèrent.

13Et ils lui envoient quelques-uns des pharisiens et des hérodiens pour le surprendre dans [ses] paroles. 14Et étant venus, ils lui disent : Maître, nous savons que tu es vrai, et que tu ne t’embarrasses de personne ; car tu ne regardes pas à l’apparence des hommes, mais tu enseignes la voie de Dieu avec vérité. Est-il permis de payer le tribut à César, ou non ? Paierons-nous, ou ne paierons-nous pas ? 15Et lui, connaissant leur hypocrisie, leur dit : Pourquoi me tentez-vous ? Apportez-moi un denier, que je le voie. 16Et ils le lui apportèrent. Et il leur dit : De qui est cette image et cette inscription ? Et ils lui dirent : De César. 17Et Jésus, répondant, leur dit : Rendez les choses de César à César, et les choses de Dieu à Dieu ! Et ils étaient dans l’étonnement à son sujet.

18Et les sadducéens, qui disent qu’il n’y a pas de résurrection, viennent à lui ; et ils l’interrogèrent, disant : 19Maître ! Moïse nous a écrit que si le frère de quelqu’un meurt et laisse une femme, et ne laisse pas d’enfants, son frère prenne sa femme et suscite de la postéritéc à son frèred. 20Il y avait sept frères ; et le premier prit une femme, et en mourant ne laissa pas de postérité ; 21et le second la prit et mourut ; et lui non plus ne laissa pas de postérité ; et le troisième de même ; 22et les sept la prirent et ne laissèrent pas de postérité. La dernière de tous, la femme aussi mourut. 23Dans la résurrection, quand ils ressusciteront, duquel d’entre eux sera-t-elle la femme, car les sept l’ont eue pour femme ? 24Et Jésus, répondant, leur dit : N’est-ce pas à cause de ceci que vous errez, c’est que vous ne connaissez pas les écritures, ni la puissance de Dieu ? 25Car, quand on ressuscite d’entre les morts, on ne se marie, ni on n’est donné en mariage, mais on est comme des anges dans les cieux. 26Et quant aux morts [et] à ce qu’ils ressuscitent, n’avez-vous pas lu dans le livre de Moïse, au [titre] : «Du buisson», comment Dieu lui parla, disant : “Moi, je suis le Dieu d’Abraham, et le Dieu d’Isaac, et le Dieu de Jacob”e ? 27Il n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants. Vous êtes donc dans une grande erreur.

Notes

aou : ceci.
bPsaume 118. 22-23.
clitt. : semence.
dvoir Deutéronome 25. 5.
eExode 3. 6.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)