Le péché de Juda, l’idolâtrie, était gravé dans leur cœur “avec un style de fer, avec une pointe de diamant” (verset 1). Et les cornes de leurs autels, que le sang des sacrifices prescrits par Dieu aurait dû couvrir, étaient souillées par le sang des victimes offertes aux idoles. Ainsi personne ne pouvait plus douter de leur péché, il s’affichait ouvertement.
Quelques années auparavant, ils avaient détruit leurs ashères, sous l’impulsion du roi Josias2 Chroniques 34. 3-7. Repentance sans lendemain ! Leurs fils se souvenaient de ces pratiques abominables, et ils y revenaient, sur les hauts lieux. Puisqu’ils abandonnaient ainsi l’Éternel, ils seront privés de l’héritage qu’il leur avait donné. Il leur déclare : “Vous avez allumé un feu dans ma colère ; il brûlera à toujours” (verset 4).
La malédiction est prononcée sur l’homme qui se confie en l’homme. Son cœur se retire de l’Éternel, il n’y a plus d’espérance pour lui. Tout ce à quoi il pourrait se fier, habileté ou puissance humaine, n’y changera rien. Il sera comme un homme dénué de tout dans le désert. L’histoire d’Israël, et celle de l’homme en général, sont là pour nous enseigner cette leçon des plus nécessaires : que nous n’ayons aucune confiance en la chair (l’homme naturel avec ses capacités, sa volonté, ses ressources), en la nôtre en particulierPhilippiens 3. 3.
En contraste, la bénédiction est préparée pour celui qui se confie en l’Éternel. Il est comparé ici à un arbre planté près des eaux, qui ne cesse de porter du fruit pour Dieu. Même pendant l’année de la sécheresse, et il y en a dans notre vie, il étend ses racines vers le courant et sa feuille reste toujours verte. C’est d’un tel homme que nous parle le Psaume 1 aux versets 2 et 3. Plusieurs qui s’étaient confiés en l’Éternel pendant un certain temps, s’étaient ensuite détournés et ne s’appuyaient plus que sur un bras humain, l’Égypte, espérant y trouver une protection contre l’ennemi du nord. Quelle était la source de cet égarement ? Leur cœur, ce cœur de l’homme, trompeur et incurable, que Dieu seul connaît à fond. Il l’a sondé, il en a mesuré les abîmes de méchanceté et il en déclare l’état pour notre instruction.
Nous avons ici l’un des témoignages les plus saisissants de l’Écriture. Voilà le résultat de l’épreuve que Dieu a faite du cœur de l’homme. Beaucoup ont voulu essayer de se convaincre que les hommes sont naturellement bons, mais qu’ils ont été gâtés par la société ; d’autres, après beaucoup d’illusions perdues, en sont arrivés à de sévères jugements. Mais celui qui croit la parole de Dieu et accepte son jugement sans appel, est amené à une crainte salutaire. Car Dieu ne formule pas seulement une appréciation de l’homme en général, il sonde le cœur de chacun, “pour rendre à chacun selon ses voies, selon le fruit de ses actions” (verset 10).
Cette rétribution comporte deux phases. Elle peut avoir lieu déjà sur la terre : que d’hommes se voient dépouillés de richesses acquises sans droiture, avant la fin de leur vie ! Combien plus terrible est le sort de ceux qui devront, après la mortHébreux 9. 27, rencontrer Dieu pour répondre des œuvres qu’ils auront faitesApocalypse 20. 12.
Mais, dans sa grâce souveraine, alors qu’il voyait l’état irrémédiable de nos cœurs, Dieu nous a aimés tels que nous étions et a voulu nous sauver. “Lorsque nous étions encore pécheurs, Christ est mort pour nous” Romains 5. 8. Et le Seigneur Jésus a déclaré : “Celui qui entend ma parole et qui croit celui qui m’a envoyé, a la vie éternelle et ne vient pas en jugement” Jean 5. 24.
Le peuple d’Israël avait été mis à part pour la bénédiction, rassemblé autour du sanctuaire de l’Éternel. “Ceux qui se retirent de moi seront écrits sur la terre” (verset 13), dit l’Éternel. Cette sentence est une condamnation. Lorsqu’on a demandé au Seigneur Jésus de juger une femme surprise en adultère, “s’étant baissé, il écrivait avec le doigt sur la terre”. Puis, connaissant parfaitement leurs cœurs, il déclare, devant leur insistance : “Que celui de vous qui est sans péché, jette le premier la pierre contre elle” Jean 8. 7. Et scribes et pharisiens se retirent un à un devant cette lumière qui les sonde, laissant la pécheresse seule avec son Sauveur. Se sont-ils souvenus de cette écriture de Jérémie ? Quel contraste avec la déclaration de Jésus aux disciples, à ceux qui croient en lui : “Réjouissez-vous parce que vos noms sont écrits dans les cieux” Luc 10. 20.
Jérémie sait où trouver du secours. Il se présente comme le porte-parole du peuple, pour implorer l’Éternel en reconnaissant ses fautes et son impérieux besoin de guérison et de salut. Mais, hélas, l’entourage de Jérémie se moquait de lui en disant : “Où est la parole de l’Éternel ? Qu’elle vienne donc !” (verset 15). Va-t-il se décourager ? Non, le prophète se repose paisiblement sur Dieu. Quelle que soit l’opposition qu’il rencontre, il n’abandonne pas son service ; il s’identifie encore à ceux qu’il aime. Il ne désire pas le jour du châtiment qui doit s’abattre sur eux. Au milieu de tant de souffrances, Jérémie sent sa faiblesse et fait monter cette prière : “Que je n’aie pas peur” (verset 18).
Le dernier paragraphe du chapitre 17 traite du sabbat, consacré à l’ÉternelLévitique 23. 3. Par ce jour solennel, l’Éternel voulait faire participer son peuple à son repos. Rappel constant de l’alliance conclue, son observance était un test de l’état spirituel d’Israël. Jérémie devait se tenir à la porte – là où le jugement était généralement rendu – et avertir fidèlement tous ceux qui entraient dans la ville, que ce soit le roi ou les habitants de Jérusalem. S’ils désiraient vraiment revenir à lui, ils le montreraient en gardant le sabbat, habituellement négligé.
Cette ordonnance, signe de l’alliance entre l’Éternel et IsraëlExode 31. 12-17, ne concerne pas le chrétien. Sous la grâce, notre joie est de nous souvenir de la résurrection du Seigneur Jésus, le premier jour de la semaine et d’être occupés de lui. Mais faisons le point sur notre vie. Cet exemple de l’éloignement d’Israël n’a-t-il pas une portée très actuelle ? Où sont nos affections pour Christ ? Qu’en est-il de notre attachement personnel à sa Parole ?