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Essayer maintenant
Jérémie avait reçu dès le début de son service cette exhortation de la part de l’Éternel : “Ne… crains point : car je suis avec toi pour te délivrer” (1. 8). Mais Dieu avait ajouté un sérieux avertissement : “Ne sois point effrayé d’eux, de peur que moi je ne t’épouvante devant eux” (1. 17).
Choisi, appelé, assuré de la présence de Celui qui l’avait envoyé, le prophète rendait fidèlement témoignage. Mais il rencontrait une hostilité croissante de la part de ce peuple désobéissant et contredisantRomains 10. 21. Pashkhur, fils d’Immer, en l’entendant prophétiser, avait osé le frapper. Jérémie avait ensuite été exposé comme un criminel, immobilisé dans un instrument de supplice, à la porte de la maison de l’Éternel, objet de la risée du public. Oserait-il encore parler au nom de son Dieu (20. 2, 9) ?
Nous sommes, comme au chapitre 7, au début du règne de Jéhoïakim. Ce fut sans doute le plus mauvais des rois de Juda, sans piété envers Dieu, et corrompu dans ses actions vis-à-vis des hommes (22. 17). Il n’hésitera pas à jeter la parole de Dieu dans un brasier (36. 23). Mais celui qui méprise la Parole, sera lié par elleProverbes 13. 13.
Pourtant, l’Éternel attend encore que Juda se repente et il recommande à son serviteur de rapporter soigneusement le message qu’il lui confie : “N’en retranche pas une parole” Deutéronome 4. 2 (verset 2). La parole de Dieu n’est-elle pas comme un marteau capable de briser le roc (23. 29) ? Le verset 3 est touchant et plein de sollicitude : “Peut-être qu’ils écouteront”. Dieu connaît d’avance l’accueil que nous réservons à ses appels, mais il exprime ici encore son vœu le plus cher. Dans son amour immuable, il a compassion de son peuple et de sa demeure et il presse Juda de se repentir. S’il multiplie ses appels à notre égard, attendrons-nous, comme Juda le fit, qu’il n’y ait plus de remède2 Chroniques 36. 15, 16 ?
Il n’est pas toujours facile de dire toute la véritéActes 20. 27 ; 2 Timothée 4. 1-4. Elle déplaît au cœur naturel. Jérémie devait reconnaître : “Toutes les fois que je parle, je crie, je proclame la violence et la dévastation” (20. 8). Aussi la parole de l’Éternel entraînait pour lui opprobre et moquerieÉsaïe 30. 9, 10 !
Ici, l’Éternel avertissait : “Je rendrai cette maison comme Silo, et je livrerai cette ville pour être une malédiction à toutes les nations de la terre” (verset 6).
Pour délivrer ce message, le prophète doit se tenir sur le parvis de la maison de Dieu, au centre même de l’activité religieuse de ce peuple. Ceux auxquels il va s’adresser sont venus de toutes les villes pour se prosterner dans la maison de l’Éternel. Cette attitude de révérence laisse augurer qu’ils sont tout disposés à accepter le message de Dieu et à se repentir. Hélas, il n’en sera rien. Plus tard, le Seigneur s’écriera à Jérusalem : “Hypocrites… ce peuple m’honore des lèvres, mais leur cœur est fort éloigné de moi” Matthieu 15. 7, 8. Prenons garde : si la conscience s’endurcit, une profession extérieure peut subsister. Mais il n’y a plus que vide et fausseté dans le cœur, au lieu de l’amour pour Christ. C’est un terrain, hélas, très favorable pour les entreprises de Satan.
Le rappel de la destruction de SiloPsaume 78. 58-60, et la prophétie au sujet de Jérusalem qui devrait, faute de vraie repentance, connaître le même sort, étaient particulièrement irritants pour ces hommes de Juda. Ils mettaient leur confiance dans des paroles de mensonge et répétaient avec orgueil : “C’est ici le temple de l’Éternel, le temple de l’Éternel, le temple de l’Éternel” (7. 4). C’était oublier que si l’homme regarde à l’apparence extérieure, l’Éternel, lui, regarde au cœur1 Samuel 16. 7. Silo avait été pendant 300 ans environ le centre de l’adoration. L’arche s’y trouvait, mais devant l’idolâtrie grandissante, au temps d’Éli, Dieu était intervenu. Prise par les Philistins, l’arche ne devait pas retourner à Silo.
Les prophètes ont entendu Jérémie. Mais ils prophétisaient avec mensonge, associés aux sacrificateurs qui dominaient par leur moyen (5. 31) ! Alors ils ameutent aussitôt le peuple contre l’envoyé de l’Éternel. Ils se saisissent de lui et s’écrient, furieux : “Tu mourras certainement” (verset 8).
Nous avons de plus grands privilèges que ce peuple. Toute l’Écriture est entre nos mains et nous avons reçu le Saint Esprit pour la comprendre. Quelle est notre attitude, quand Dieu, dans son amour, nous reprend ? La colère ou la soumission ? Dans ce dernier cas seulement, la discipline rendra le fruit paisible de la justiceHébreux 12. 11.
Les princes de Juda ont appris ce qui se passe. Ils quittent la maison royale et viennent s’asseoir à l’entrée de la porte neuve de l’Éternel (verset 10). Jérémie est à nouveau avec véhémence accusé devant eux. Combien de fois de telles accusations ont été proférées contre les vrais témoins du Seigneur, tout au long de l’histoire de l’Église !
Ses accusateurs sont indignés. Comment a-t-il pu oser leur parler ainsi ! Ils ne sont pas des mécréants, ils n’ont pas abandonné le Temple, ils s’estiment fidèles à leurs devoirs religieux… Oui, mais Dieu a en horreur ceux qui ont la forme de la piété et en ont renié la puissance2 Timothée 3. 5.