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Jérémie appartenait à une famille de sacrificateurs qui habitait à Anathoth (1. 1 ; 11. 21 ; 32. 7), ville de la tribu de BenjaminJosué 21. 18. Elle était proche de Jérusalem où le prophète a accompli la plus grande partie de son service.
Jérémie a prophétisé plus de 40 ans pendant les règnes de Josias et de ses fils. Il était donc très jeune quand la parole de l’Éternel est venue à lui pour la première fois. Il dit alors : “je suis un enfant” (verset 6).
L’Éternel déclare à Jérémie que, dès avant sa naissance, il l’avait connu, sanctifié, établi. Un serviteur ne se met pas de lui-même à l’œuvre, pas plus qu’il n’est qualifié ou envoyé par des hommes ; il l’est par la volonté, par l’appel de DieuJean 15. 16 ; Galates 1. 1. “Comment prêcheront-ils, à moins qu’ils ne soient envoyés ?” Romains 10. 15
“Je t’ai connu” : cette parole sonde le cœur. Le Psaume 139 nous montre la profondeur de cette connaissance qui me pénètre tout entier. Elle donne aussi de la confiance. Dieu a choisi son serviteur et il a la puissance pour le soutenir.
“Je t’ai sanctifié”, c’est-à-dire mis à part. Jérémie était Israélite, de la tribu de Lévi, de la famille d’Aaron. Mais c’est l’appel de Dieu – et non pas ses avantages naturels – qui le qualifiait pour un service spécial. D’autres qui avaient les mêmes avantages l’ont haï et persécuté (20. 1, 2).
“Je t’ai établi prophète pour les nations”. Le prophète parle de la part de Dieu, non pas nécessairement pour annoncer l’avenir. Dieu a envoyé des prophètes quand les rois et les sacrificateurs ont failli à leur rôle. Nous verrons que Jérémie a surtout adressé au peuple des avertissements et des appels à retourner vers Dieu. Il a aussi prophétisé au sujet des nations qui sont en relation avec Israël (25. 15). La parole de l’Éternel : “Prophète pour les nations” (verset 5) paraît annoncer que l’Éternel est sur le point de rejeter son peuple et de ne plus le distinguer des autres nations.
La réponse de Jérémie montre qu’il sent sa faiblesse : “Je ne sais pas parler ; car je suis un enfant” (verset 6). L’appel de Dieu ne produit pas la force ni le sentiment d’être capable d’y répondre. Nous le voyons aussi chez MoïseExode 4. 10.
Un serviteur de Dieu a écrit : « Lorsqu’il y a un véritable appel, on sent ce qui retient le cœur ». Le sentiment de notre propre incapacité est utile, mais il ne doit pas nous entraîner à manquer de foi. Dieu se charge d’encourager et de fortifier celui qu’il envoie tout en lui enseignant qu’il ne peut être tenu debout que par le secours qui vient de DieuActes 26. 22.
Ce qui doit caractériser Jérémie, c’est l’obéissance : “Pour tout ce pour quoi je t’enverrai, tu iras, et tout ce que je te commanderai, tu le diras” (verset 7), et la confiance : “Ne les crains point ; car je suis avec toi pour te délivrer” (verset 8). Le secret de tout service utile est là : obéissance et confiance en Dieu.
Dieu n’envoie pas un serviteur sans lui donner ce qui est nécessaire pour accomplir son service. La capacité pour remplir un service, tout comme la mission, viennent de lui. “L’Éternel étendit sa main et toucha ma bouche. Et l’Éternel me dit : Voici, j’ai mis mes paroles dans ta bouche” (verset 9). Il lui donne la capacité adaptée au service qu’il lui confie.
Il s’agissait là d’un service exceptionnel. Tout croyant est appelé à servir. Il ne peut accomplir un service, si humble soit-il, avec ses propres forces. Il doit obéir, être confiant et employer la capacité que Dieu donne. “Si quelqu’un sert, qu’il serve comme par la force que Dieu fournit” 1 Pierre 4. 11.
Le message de Jérémie consiste principalement à annoncer le jugement. Ce message suscitera contre lui l’opposition de ses proches et des chefs du peuple. Il doit annoncer fidèlement ce que l’Éternel lui a commandé sans craindre l’isolement, la contradiction ; il connaîtra l’emprisonnement et même la torture.
Dieu l’a établi “pour arracher, et pour démolir, et pour détruire, et pour renverser”, mais aussi “pour bâtir et pour planter” (verset 10), car Dieu se propose toujours de bénir à la fin ceux qui écoutent sa voix.