L’ardent désir de l’Éternel est de trouver un motif pour pardonner. Autrefois il avait dit à Abraham au sujet de Sodome : “Je verrai s’ils ont fait entièrement selon le cri qui en est venu jusqu’à moi. Et sinon, je le saurai”. Il avait ainsi donné occasion à Abraham d’intercéder pour la ville coupable et promis de ne pas la détruire s’il y trouvait dix justesGenèse 18. 21-32. Ici, il va plus loin : “S’il y a quelqu’un qui fasse ce qui est droit, qui cherche la fidélité, je pardonnerai à la ville” (verset 1). Mais c’est en vain. Même les châtiments déjà exercés pour les corriger n’ont pas eu d’effet : “ils ont refusé de revenir” (verset 3). Mais l’Éternel cherche encore : peut-être les grands, les plus instruits, les plus responsables, écouteront-ils ? Ils sont encore plus rebelles, “leurs infidélités se sont renforcées” (verset 6) et le tableau de leurs égarements appelle cette question : “Ne punirai-je pas de telles choses ?” (versets 9, 29 ; 8. 9).
La patience de Dieu – qui pousse à la repentance et attend, avant de punir, que la rébellion soit sans remède – sert souvent de prétexte pour faire douter de son intervention. Nous lisons en Ecclésiaste 8. 11 : “Parce que la sentence contre les mauvaises œuvres ne s’exécute pas immédiatement, à cause de cela le cœur des hommes est au-dedans d’eux plein d’envie de faire le mal.” Il ne sert à rien de dire : “le mal ne viendra pas sur nous” (verset 12), lorsque l’Éternel l’a ordonné. Le jour est proche pour le peuple où l’ennemi qui vient du nord fondra sur lui, le détruira par l’épée ou l’emmènera en captivité. Mais l’Éternel ne lui permettra pas de détruire entièrement. Quand il fait tomber un châtiment sur son peuple, Dieu se réserve toujours un reste, un résidu pour accomplir ses promesses inconditionnelles. Quand il discipline les siens, que ce soit pour corriger ou pour mettre à l’épreuve, l’instrument que Dieu emploie ne peut pas outrepasser la limite qu’il lui fixeJob 1. 12 ; 2. 6 ; 38. 11.
L’Éternel est le Créateur, celui à qui la mer même obéit. Tout homme devrait le craindre ! Comment le peuple que l’Éternel a voulu s’attacher pour être son Dieu peut-il ne pas le respecter ? Lorsqu’ils se détournent de la crainte de Dieu, les hommes religieux perdent tout sentiment moral et s’adonnent sans retenue à leurs penchants. “Il se trouve des méchants parmi mon peuple” (verset 26). Les prophètes menteurs et les sacrificateurs qui dominent par leur moyen portent ce caractère. Mais le peuple tout entier favorise cet état de choses.
La conduite de Pashkhur (chapitre 20), celle des sacrificateurs et des prophètes (26. 7-11), comme celle de Hanania (chapitre 28) illustrent bien ces déclarations.
Qu’en est-il actuellement dans la chrétienté ? Là où la crainte de Dieu est abandonnée, les mêmes effets apparaissent. Pour être gardés d’un tel égarement, cherchons humblement à marcher dans la droiture de cœur devant Dieu et dans la confiance en luiÉsaïe 50. 10. “Unis mon cœur à la crainte de ton nom” Psaume 86. 11.