La patience de Dieu a un termeRomains 2. 4, 5. La parole de Dieu s’accomplit toujours, ses promesses comme ses jugements. Le jugement annoncé arrive. La gloire de Dieu quitte Jérusalem et cette ville dont le nom signifie “fondée sur la paix”, va être livrée aux mains des nations.
La puissante armée de Nebucadnetsar investit à nouveau la cité, le siège se poursuit au milieu d’indescriptibles souffrances. Mais les consciences sont endurcies. C’est une grande erreur de croire que le jugement produit nécessairement la repentance. Ainsi, au sujet de ceux qui ont rejeté Christ, la Parole déclare : “Celui qui désobéit au Fils ne verra pas la vie, mais la colère de Dieu demeure sur lui” Jean 3. 36. Sans repentance, il n’y a pas de salut possible.
Le neuvième jour du quatrième mois, la brèche est faite à la ville. C’est une date que Dieu a soigneusement consignée. Désormais, son héritage est entièrement aux mains des étrangers, les brebis de sa pâture sont livrées pour être mangées et dispersées parmi les nationsPsaume 44. 12.
Au même jour de l’année, en l’an 70 de notre ère, la ville sera à nouveau détruite et brûlée. Un plus grand que Jérémie, le Seigneur Jésus Christ, l’avait annoncé quarante ans auparavant.
Depuis lors, Jérusalem est foulée aux pieds par les nations. La parole prophétique nous parle de la grande tribulation finale qui balaiera le pays. Le peuple sera revenu, mais restera dans l’incrédulité. Une fois de plus, les armées des nations environneront Jérusalem.
Sédécias cherche à s’échapper de nuit avec ses guerriers (verset 4). Mais il est poursuivi et capturé dans les plaines de Jéricho (verset 5). Il est amené à Ribla, où Nebucadnetsar prononce son jugement. Ce jugement est proportionné à sa faute : Nebucadnetsar l’avait choisi comme roi en lui faisant prêter serment de fidélité sur le nom de Dieu2 Chroniques 36. 13. En s’alliant avec l’Égypte contre Babylone, il avait donc montré aux ennemis combien peu il attachait d’importance à ce nom. En méprisant Dieu ainsi, Sédécias attirait sur lui un jugement sévère qui demeure pour nous tous un sérieux avertissement. Paradoxalement, Nebucadnetsar – que Dieu appelait son “serviteur” – avait ce nom en grand respect. Le roi de Babylone égorgea les fils de Sédécias devant ses yeux, ainsi que tous les nobles de Juda. Ce sera la dernière vision de Sédécias, car aussitôt après Nebucadnetsar lui crèvera les yeux (verset 7). Lié de chaînes, il est amené à BabyloneÉzéchiel 12. 13-16.
La maison du roi et toutes celles du peuple sont brûlées. Les murailles sont démolies et le reste du peuple emmené captif. Le temple aussi est détruit (52. 13). Seuls ceux qui n’ont rien, les pauvres, sont autorisés à rester. Dieu se souvient d’eux : ils reçoivent des vignes et des champs (verset 10). En effet, la plupart d’entre eux en avaient été frustrés, les riches n’ayant pas obéi aux prescriptions de la loi concernant l’année de “relâche”, la septièmeDeutéronome 15. 1-4, 12. De plus, autant que nous sachions, chez ces pauvres gens sans ressources, il se trouvait de la piété. Ils avaient pleuré sur l’état des choses et crié à Dieu pour avoir du secours. Leur prière reçoit une réponseSophonie 3. 12.
Dieu permet aussi qu’on traite Jérémie avec une grande bonté. Le roi de Babylone commande au chef des gardes à son sujet : “Prends-le, et aie les yeux sur lui, et ne lui fais aucun mal ; mais selon ce qu’il te dira, ainsi agis avec lui” (verset 12). Alors Nebuzaradan et tous les chefs du roi de Babylone cherchent Jérémie, le trouvent dans la cour de la prison et le confient à Guedalia. Et Jérémie demeure au milieu du peuple, choisissant de se joindre aux plus déshérités (versets 13, 14).
Nebucadnetsar connaissait certainement une grande partie des faits et gestes qui s’étaient déroulés dans Jérusalem durant le siège. Peut-être même connaissait-il les grands messages le concernant. Mais c’est le Seigneur qui le conduisit à agir comme il le fit. Dieu suivait avec amour son serviteur Jérémie qui l’avait si fidèlement servi.
La parole de l’Éternel vient à Jérémie, alors qu’il était encore en prison. Mais celle qui concerne Ebed-Mélec n’est mentionnée qu’ici, alors que le jugement a déjà eu lieu. Quand les ennemis assiègent la ville, fidèles et infidèles souffrent ensemble, mais de plus, les fidèles sont exposés à la persécution par les infidèles. A la fin de ce temps d’épreuve, les infidèles tombent tandis que les fidèles sont épargnés et reçoivent leur récompense.
Dieu n’est jamais en reste envers les hommes de foi : il n’est pas injuste pour oublier leur œuvre et l’amour qu’ils ont montré pour son nom, en servant les saintsHébreux 6. 10. Parce qu’il avait retiré Jérémie de la fosse, Ebed-Mélec craignait les représailles des ennemis ; il avait besoin d’un message d’espérance : “Tu ne seras point livré en la main des hommes dont tu as peur ; car certainement je te sauverai…” Il reçoit alors la même promesse de récompense que Baruc (45. 5) : “Tu auras ta vie pour butin” (versets 17, 18).
“Car tu as eu confiance en moi” : c’est le secret de la bénédiction de cet homme. Sédécias s’appuyait sur des hommes, lui s’appuyait sur Dieu. Quoiqu’étranger aux promesses faites à Israël – comme Rahab ou Ruth – il s’était confié en DieuPsaume 32. 7 ; 17. 7, 8. La promesse qui lui est adressée ne rappelle pas ses actes, mais ses motifs, sa confiance en Dieu : c’est le plus important pour Dieu.