L’Écriture est silencieuse à l’égard de Jérémie, après les événements relatés dans le chapitre précédent. Mais dans ces temps de ruine générale, il est consolant de constater que “le Seigneur connaît ceux qui sont siens” 2 Timothée 2. 19. Et c’est ainsi que tout ce court chapitre est adressé maintenant à Baruc, le fidèle secrétaire de Jérémie, dont il partage les épreuves et les tristesses.
Baruc était justement en train d’écrire, sans doute pour la seconde fois, sous la dictée de Jérémie, les prophéties que Jehoïakim venait de brûler (chapitre 36). Soudain, l’Éternel s’adresse à lui.
Quelle douleur pour Baruc de voir Jérusalem abaissée et humiliée ! Quel désappointement ce fut certainement pour lui d’entendre que ce qu’il avait écrit à grand peine à la main – et ce n’était certes pas un petit travail – était parti en fumée (36. 23) 1 ! Pourtant, il fut de ceux qui ont “gardé la parole” de la patience de Dieu et qui seront bientôt gardés de l’heure de l’épreuveApocalypse 3. 10.
Quand nous avons l’impression que notre travail et notre témoignage restent sans fruit, rappelons-nous qui nous servonsColossiens 3. 24. Le travail de Baruc n’a-t-il pourtant pas été, depuis lors, “béni” – c’est d’ailleurs la signification de son nom.
Baruc, qui appartenait à une famille influente – son frère était chambellan du roi (51. 59) – aurait pu avoir une vie beaucoup plus aisée ; mais il avait choisi de s’identifier avec l’homme le plus impopulaire du pays (20. 7, 8). Pourquoi avait-il agi ainsi ? Parce qu’il avait mis sa confiance en Dieu et se reposait sur sa Parole. Quel réconfort pour le cœur de Jérémie : ce Baruc n’était-il pas pour lui ce qu’Onésiphore a été pour Paul2 Timothée 1. 16-18 ?
D’ailleurs, le Seigneur rappelle à son serviteur qu’il éprouve, lui, une douleur encore plus vive. Il est obligé de châtier son peuple, qu’il aurait tant voulu bénir (verset 4 ; 12. 7).
Comme serviteur de Dieu, Baruc avait connu des jours difficiles. Il avait compris que tout serait bientôt en ruines. Dieu avait vu germer dans le cœur de Baruc un désir dangereux : “Et toi, tu chercherais pour toi de grandes choses ? Ne les cherche pas” (verset 5). S’il n’avait pas été si lié avec Jérémie, quelle place importante Baruc aurait pu occuper dans ce monde ! Mais pour quel profit ? C’est l’homme naturel qui recherche ces grandes choses. Sa langue, d’ailleurs, sait ensuite très bien s’en vanterJacques 3. 5 ; Apocalypse 13. 5 !
De notre part aussi, le Seigneur n’attend pas non plus de grandes choses, mais il apprécie hautement la fidélité dans ce qui est “peu de chose” Matthieu 25. 21 ; Luc 19. 17.
Supposons que Baruc soit devenu un grand dans le royaume. Que serait-il advenu de lui, lors de la prise de Jérusalem ? Mais il aura la vie sauve dans tous les lieux où il ira, y compris en Égypte. On prendra soin de lui, à cause de sa relation avec Jérémie.
Cherchons à faire des progrès spirituels1 Timothée 4. 15, sans qu’il ne s’y mêle une quelconque ambition. Si Dieu veut accomplir de grandes choses par ses serviteurs, il prendra soin d’eux pour les garder petits à leurs propre estimationLuc 17. 10. Et prions le Seigneur qu’il nous montre toujours plus quelle est la véritable grandeur.