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Le premier livre de Moïse dit la Genèse
Sondez les Écritures - 1re année

Genèse 4. 16-26

La désobéissance aux commandements divins et ses conséquences

4. Le monde organisé sans Dieu depuis Caïn

L’errance de Caïn : verset 16

Caïn sort donc de devant l’Éternel pour devenir un vagabond (Nod) ; il habite un pays et s’y fixe sans pourtant jamais cesser d’être errant (verset 14) : aucun lieu de repos pour l’homme loin de Dieu. Caïn a suivi un chemin qui s’est éloigné de la lumière divine. Après lui, tous ceux qui ne connaissent pas Dieu et ne se soucient pas de lui suivront cette voie, même avec quelque apparence religieuse. Caïn ne connaît pas que la bonté de Dieu le pousse à la repentanceRomains 2. 4. Son chemin le conduit dans la nuit éternelle, avec d’autres à sa suite : “Malheur à eux, car ils ont marché dans le chemin de Caïn” Jude 11.

Ce meurtrier choisit d’habiter à l’orient d’Éden. Il reste symboliquement sous la lame de l’épée, sous le jugement divin qui atteint l’homme pécheur (3. 24). Mais Dieu épargne ceux qui s’éloignent de ce lieu, ceux qui entendent sa voix et n’endurcissent pas leur cœur ; ils ne sont plus errants mais viennent au berger qui, pour eux, a été frappé de l’épée (verset 12) 1 Pierre 2. 25 ; Zacharie 13. 7.

Le monde en germe : versets 17-22

Puis Caïn et sa descendance s’installent à leur aise dans un monde loin de Dieu. Une ville est bâtie ; dès ce jour les hommes fuiront la solitude et se rassembleront pour fonder une société organisée sans Dieu. Caïn appelle la première ville de ce monde du nom de son fils : c’est la gloire de l’homme qui prévaut ; il cherche à se perpétuer au-delà de la mort en marquant le monde de son empreinte : quelle vaine gloirePsaume 49. 12 ! Tous les noms d’hommes qui s’inscrivent sur la terre après leur passage ne sont que le sceau de leur vanité, car tout est vanité.

Caïn bâtit son monde avec les mains maculées du sang de son frère. Il semble vouloir oublier son crime avec le temps, mais Dieu ne l’oubliera pas. Le monde actuel tend la main aux chrétiens pour qu’ils bâtissent avec lui ; mais cette main aussi est tachée de sang, elle est rouge du sang de Jésus.

Lémec prend deux femmes et méprise ainsi l’ordre divin quant au mariage ; beaucoup l’imiteront par la suite. Le désordre familial né du monde de Caïn se perpétuera jusqu’à nos jours. Mais cette société veut malgré tout se rendre honorable, et croit pouvoir s’améliorer par les efforts de l’homme. Elle s’installe dans le confort, dans une recherche insatiable de choses nouvelles qui, à peine inventées, lui deviennent indispensables. C’est un monde industrieux, au génie inventif ; il manifeste l’intelligence de l’homme que Dieu a fait à sa ressemblance.

Mais, dans cette descendance de Caïn, que l’on soit nomade ou sédentaire, homme des champs ou homme de la ville, chacun s’étourdit fébrilement. Les activités pastorales, techniques, culturelles et artistiques se développent déjà (versets 20-22). L’homme y trouve manifestement une satisfaction passagère, et le moyen de se créer renommée et popularité, mais tout cela pour quelle fin ? Même les sons des instruments de musique ne peuvent couvrir le bruit des pas lugubres de la mort qui approche, pas plus que n’était couvert, au temps de Caïn, le cri du sang vengeur d’Abel.

Le monde ne changera ni dans son caractère ni dans sa recherche, mais le croyant en sera moralement retiré. Les raisonnements et les discours des conducteurs de ce siècle peuvent avoir l’effet apaisant du son de la harpe et de la flûte, mais ils sont trompeurs. En contraste, le croyant fidèle, à l’écoute de la douce voix de la grâce, s’en fait le messager autour de lui.

Lémec l’impie, et sa prophétie : versets 19, 23, 24

La société du monde de Caïn paraît donc très honorable, mais le fond ne change pas. Celui qui en assume la paternité, Lémec, est un meurtrier comme son ancêtre ; il est de plus un violent et un provocateur. Il tourne en dérision la Parole de Dieu (verset 15), mettant au-dessus d’elle sa propre parole. Il revendique l’impunité absolue, et son arrogance n’a pas de limite.

Malgré tout, comme de la bouche de l’impie Caïphe sortira une parole prophétiqueJean 11. 50-52, et de la bouche d’un Balaam corrompu une remarquable prophétieNombres 23, 24, nous ne pouvons qu’être frappés, en lisant ces versets 12 à 16 et 24, par l’évocation de ce que sera le peuple juif, coupable, puis meurtrier de son Messie. Il sera dispersé et errant sur la terre, mais gardera son identité. Il sera persécuté, mais non point détruit. Il sera promis à la tribulation suprême, avant la délivrance finale de tous ses ennemis dont il sera totalement vengé. Car celui qui le touche, touche la prunelle de son œilZacharie 2. 12. Cette histoire s’écrit depuis EstherEsther 9 jusqu’à nos jours, et jusqu’à ce but final de Dieu.

La lignée des adorateurs : versets 25, 26

Ève enfante encore un fils (verset 25), véritable don divin, celui que Dieu “assigne” pour être la vraie semence de la femme, dans l’ascendance du Messie. Il remplace Abel, cet enfant que “Caïn a tué”. Ce verset exprime les sentiments de reconnaissance d’une mère que Dieu vient enfin consoler. Nous discernons aussi la foi de cette femme ; elle avait mis toute sa confiance dans la promesse divine, et Seth, “assigné” pour cela, continue la lignée de la foi ouverte par Abel ; celle-ci sera conservée jusqu’au bout par la fidélité de Dieu : “Le fils de l’homme, quand il viendra, trouvera-t-il de la foi sur la terre ?” Luc 18. 8 Oui, répond le croyant en s’appuyant sur la Parole de Dieu.

Seth est donc un résidu conservé, une lignée mise à part, héritière selon les conseils de Dieu. Seth met l’homme à sa vraie place en appelant son fils Enosh “homme mortel”, et rend à Dieu l’honneur qui lui revient. Se reconnaître pécheur et perdu, est le premier pas de la foi. Invoquer le nom du Seigneur pour être sauvé, est le secondRomains 10. 13. L’invoquer parce qu’on a cruRomains 10. 14, fait d’un racheté un adorateur, dans la lignée d’un Seth, d’un Abraham à BéthelGenèse 12. 8, d’un David à Morija1 Chroniques 21. 26, d’un Élie au Carmel1 Rois 18. 24 ; tous ils invoqueront l’Éternel devant l’autel du sacrifice.

Genèse 4

16Et Caïn sortit de devant l’Éternel ; et il habita dans le pays de Noda, à l’orient d’Éden.

17Et Caïn connut sa femme, et elle conçut, et enfanta Hénoc ; et il bâtit une ville, et appela le nom de la ville d’après le nom de son fils Hénoc. 18Et à Hénoc naquit Irad ; et Irad engendra Mehujaël ; et Mehujaël engendra Methushaël ; et Methushaël engendra Lémec. 19Et Lémec prit deux femmes : le nom de l’une était Ada, et le nom de la seconde, Tsilla. 20Et Ada enfanta Jabal : lui, fut père de ceux qui habitent sous des tentes et ont du bétail. 21Et le nom de son frère fut Jubal : lui, fut père de tous ceux qui manient la harpe et la flûte. 22Et Tsilla, elle aussi, enfanta Tubal-Caïn, qui fut forgeur de tous les outils d’airain et de ferb. Et la sœur de Tubal-Caïn fut Naama. 23Et Lémec dit à ses femmes : Ada et Tsilla, écoutez ma voix ; femmes de Lémec, prêtez l’oreille à ma parole : Je tuerai un homme pour ma blessure, et un jeune homme pour ma meurtrissure ; 24si Caïn est vengé sept fois, Lémec le sera 77 fois.

25Et Adam connut encore sa femme ; et elle enfanta un fils, et appela son nom Sethc ; car, [dit-elle], Dieu m’a assigné une autre semence au lieu d’Abel ; car Caïn l’a tué. 26Et à Seth, à lui aussi, naquit un fils ; et il appela son nom Énoshd. Alors on commença à invoquer le nom de l’Éternel.

Notes

avagabond ; comp. v. 12.
bou : maître de tous ceux qui travaillent l’airain et le fer.
cmis, assigné.
dhomme, mortel.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)