Dieu a mis toutes choses en évidence ; il va maintenant prononcer ses sentences. Il commence par le serpent : c’est son ennemi. La controverse est entre Dieu et le serpent, bien que l’homme soit l’enjeu du conflit. La malédiction tombe sans réserve sur lui, non pas sur l’homme ; mais chose terrible et insondable, la justice divine frappera plus tard l’homme qui, élevé sur la croix comme le serpent l’avait été dans le désert, sera frappé pour nous de malédictionJean 3. 14 ; Galates 3. 13.
Satan (verset 15) sera l’ennemi héréditaire de la race humaine. Deux semences (ou descendances) sont reconnues de Dieu :
La tête du serpent est le siège de la puissance du mal, venin redoutable qu’il vient d’inoculer à l’homme, et celui-ci est devenu pécheur et mortel. A la croix, la descendance de la femme, Christ, brisera la tête du serpent et la puissance du mal, mais au prix du talon brisé, une vie “ôtée de la terre” Actes 8. 33 : glorieuse victoire acquise sur Satan par le Fils de Dieu devenu Fils de l’homme pour résoudre définitivement le problème du bien et du mal. L’homme contemple la grandeur de ce sacrifice et se réjouit de ses résultats. Il dit en lui-même : “Qu’est-ce que Dieu a fait ?” Nombres 23. 23 Il croit et adore.
Dieu se tourne maintenant vers la femme, trompée et tombée la première1 Timothée 2. 13-15. La descendance sera assurée dans la souffrance. Mais au moment de l’enfantement la foi trouvera toujours le soutien d’un Dieu de miséricorde qui donne la vie ; d’autre part le salut de Dieu s’opérera à travers la vraie descendance de la femme, Christ lui-même. Enfin cette discipline supportée avec humilité et patience produira son fruit paisible dans la lignée des femmes de foi.
Maintenant (verset 16) la femme devient une aide subordonnée à son chef ; cette position de dépendance n’est pas moins heureuse et sécurisante pour elle, et ses affections se tournent naturellement vers l’homme. Un jour, il en sera de même pour l’épouse terrestre, Israël, qui attendra la venue de son Messie, l’objet du désir des femmesDaniel 11. 37 ; de même aussi l’épouse céleste, l’Église, attendra celui que son cœur désireApocalypse 22. 17.
Au verset 17, un jugement plus solennel tombe sur l’homme ; il entraîne la malédiction du sol. Ce n’est plus Éden ; le travail devient pénible, et la nature est marquée par le sceau du péché : ronces, épines, il faudra lutter, lutter toujours. L’homme devient mercenaire, et sa fin est la mort : jugement terrible et irrévocable limitant la durée de vie sur la terre ! Mais pour l’homme qui accepte la sentence divine, le travail peut devenir source de satisfaction et conduire, une fois la tâche accomplie, à un repos bienfaisant.
Fuir le travail ou le négliger, c’est désobéir à Dieu2 Thessaloniciens 3. 6-15. Un jour l’envoyé de Dieu viendra en courbant la tête, et devra dire : “Je suis un homme qui laboure la terre” Zacharie 13. 5. “J’ai travaillé en vain… toutefois mon œuvre est par-devers mon Dieu” Ésaïe 49. 4. Et c’est à la fin d’un tel service que les hommes oseront placer sur sa tête sainte les épines de la malédiction. Mais aussi par la valeur de son sacrifice, toute trace de ce que le péché avait introduit sera un jour ôtéeApocalypse 21. 4.
L’homme, tiré de la poussière, devra donc inexorablement retourner à la poussière (verset 19) Ecclésiaste 3. 20 ; 12. 7 ; mais Adam semble regarder plus haut et plus loin. Il donne le nom d’Ève (vivre) à sa femme, dans l’espérance d’une semence de vie, fondée sans doute sur ce que Dieu a dit au serpent (verset 15). Il a foi en cette parole ; Dieu y répond en revêtant l’homme et la femme de vêtements de peau ; lui seul peut couvrir la nudité de l’homme, mais ce qu’il donne nécessite un sacrifice sanglant, annonçant celui de son Fils lui-même au temps assigné.
Comme Adam et Ève reçoivent de Dieu les vêtements qui couvrent leur nudité, le racheté est revêtu des vêtements du salut et couvert de la robe de justiceÉsaïe 61. 10, grâce au sacrifice de Christ.
L’homme est donc chassé d’Éden ; le sol qui assurera sa subsistance n’est plus celui du jardin fertile ; il faut le cultiver péniblement jour après jour. Le retour au paradis terrestre est à tout jamais proscrit ; la lame de l’épée des chérubins tournoie et barre tout accès à l’arbre de vie (verset 24). C’est une grâce de Dieu pour éviter que la vie de l’homme ne se perpétue dans le péché et la misère.
L’histoire montrera que l’homme espérera toujours se frayer un chemin vers cet arbre de vie en forgeant une morale humaine, en ajoutant quelques actes méritoires, un esprit de contrition, l’appel à l’indulgence divine etc… mais la lame de l’épée se lève, menaçante, et ce chemin-là reste fermé. Un jour, pour l’homme repentant s’ouvrira pourtant un autre chemin, merveilleux, qui conduira au paradis de DieuApocalypse 2. 7 ; il sera frayé par la mort et la résurrection de Jésus Christ le Sauveur.