Adam est placé en Éden pour cultiver le jardin, activité heureuse et exempte de peine au milieu d’une nature pleine de fraîcheur ; mais il doit aussi le garder ; il manquera de vigilance quand il laissera s’approcher le serpent rusé.
Deux arbres sont mis en évidence en Éden : l’arbre de vie, et l’arbre de la connaissance du bien et du mal. Ils sont tous deux au milieu du jardin (2. 9 ; 3. 3), donc près l’un de l’autre, semble-t-il, réellement et symboliquement. Adam peut goûter de tout arbre du jardin ; l’arbre de vie peut permettre de perpétuer dans l’innocence une vie heureuse. Mais défense est faite de manger du fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal.
Cette question du bien et du mal a déjà touché les sphères angéliques. Dieu seul peut la résoudre. Le devoir de l’homme est de faire confiance à Dieu et d’obéir à son commandement. N’est-il pas déjà abondamment béni en Éden ?
Au verset 19, l’homme est invité par Dieu à donner, dans un acte d’autorité, un nom à chaque être vivant. Adam s’en acquitte, mais parmi l’ensemble des êtres créés, aucun ne correspond à ses facultés supérieures, et ne répond aux besoins intimes de ses affections. Aussi reste-t-il seul et cela n’est pas bon. Alors Dieu va tirer de l’homme lui-même la femme qui pourra partager avec lui pensées, sentiments et activités. Elle sera une aide, pas une servante, sans doute créée à cause de l’homme, procédant de lui, n’ayant pas la même autorité, mais recevant la prérogative de donner naissance1 Corinthiens 11. 7-12. Pour la période chrétienne, l’Écriture enseignera qu’ils sont égaux dans le Seigneur.
Dieu forma (littéralement “bâtit”) une femme de la côte qu’il avait prise de l’homme. Elle est tirée non de la tête (autorité), ni du pied (servitude), mais d’une partie du corps qui symbolise tout à la fois la protection (sous le bras) et l’affection (près du cœur). Telle devra être sa vraie place comme aide de l’homme. Adam, à son réveil, la reçoit de la main de Dieu avec émerveillement et reconnaissance : “Celle-ci est os de mes os et chair de ma chair” (verset 23). Il peut jouir dès cet instant d’une pleine satisfaction, dans une communion d’amour avec son épouse qui lui correspond en tous points. Il en est ainsi lorsqu’un croyant attend patiemment le moment de Dieu, et dépend de lui pour s’unir à celle qu’il aimera d’un amour inconnu jusque-là, étant une seule chair avec elle. Ainsi l’homme s’attache à sa femme, et mesure l’intimité du privilège de lui être joint.
Jésus Christ devra connaître le profond et douloureux sommeil de la mort, pour acquérir son épouse à la résurrection. Il se fera reconnaître de ses disciples par les marques des blessures inscrites dans sa chair (verset 21) Luc 24. 39, 40 ; Jean 20. 27.
Le verset 24 pose les bases du mariage et en précise trois aspects qui resteront valables pour tous les temps :
La véritable unité d’un couple est dans le respect de ces trois points, sinon rien n’est solide.
Cette unité nouvelle du couple, “une seule chair”, est liée, non pas à une identité de conformation mais à une complémentarité, l’un apportant à l’autre ce qui peut l’enrichir. Le vrai bonheur est dans l’union des cœurs et des corps sans le moindre égoïsme. Dans la période chrétienne, le croyant en trouvera sa source “dans le Seigneur” 1 Corinthiens 7. 39 ; 11. 11.
Le verset 24 est cité trois fois dans le N.T., et nous conduit dans ces passages à trois pensées capitales :
L’homme quittera son père et sa mère : ces liens de dépendance ont leur fin dans le mariage. Cela doit être réalisé en pratique, bien que l’honneur dû à son père et à sa mère ne puisse jamais être mis en question jusqu’à la fin de la vie.
Au verset 25, l’homme et la femme sont nus dans l’état d’innocence, et ils n’en ont pas honte. L’innocence et la nudité ne dureront pas. Mais la transparence dans tous les détails et tous les moments de la vie d’un couple doit permettre aux époux de n’avoir jamais honte l’un de l’autre. Ceci est la condition du bonheur conjugal.