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Le cinquième livre de Moïse dit le Deutéronome
Sondez les Écritures - 5e année

Deutéronome 25. 4-19

Bienséance dans le peuple de Dieu

7. Loi du lévirat et justice

Les droits des serviteurs de Dieu : verset 4

Cette disposition de la loi nous montre la compassion de Dieu qui s’étend jusqu’au bétailJonas 4. 11. De plus, l’apôtre Paul cite ce verset pour faire ressortir que celui qui annonce l’évangile doit pouvoir vivre de l’évangile1 Corinthiens 9. 14. Paul n’a pas fait valoir ce droit, mais il travaillait de ses mains pour n’être à charge à personne. Quand un don lui a été remis de la part des Philippiens, il en a rendu grâces à Dieu en disant à cette assemblée que c’était “un parfum de bonne odeur, un sacrifice acceptable, agréable à Dieu” Philippiens 4. 18.

La loi du lévirat : versets 5-10

La veuve qui n’avait pas eu d’enfant ne devait pas être abandonnée par la famille du mari défunt. Le frère de celui-ci devait prendre la veuve pour femme, afin d’assurer une postérité à son frère en vue de l’héritage. Le livre de Ruth fait connaître une application de cette loi, étendue même au plus proche parent du mari défuntRuth 4. 3-101. Refuser d’épouser sa belle-sœur veuve aurait attiré un mépris public pour attitude égoïste. Notons que dans le cas de Boaz, Ruth n’accomplit pas le geste de mépris envers le proche parent qui se désiste, mais celui-ci ôte lui-même sa sandale, montrant sa soumission à la Parole.

Épouser sa belle-sœur devenue veuve, c’était renoncer à accorder les droits légitimes à son propre premier-né, car ils étaient attribués au nom du frère défunt. C’était un réel sacrifice, mais en même temps un geste noble. Savons-nous renoncer à quelque intérêt personnel par amour pour notre frère ou notre sœur qui se trouverait privé de ressources ?

Cette loi illustre l’histoire d’Israël. La femme veuve, sans enfant, représente le peuple abandonné par Dieu à cause de son état de stérilité spirituelle. L’alliance contractée à Sinaï a été rompue et l’héritage perdu à cause de l’infidélité du peuple. Les scribes et les pharisiens, spécialistes de la tradition juive, ont démontré l’incapacité de la loi à produire quelque fruit. Le Seigneur Jésus est le véritable “proche parent” qui, par l’efficacité de son œuvre à la croix, donne naissance au peuple nouveau, véritable descendance d’Israël, qui un jour possédera le pays. Une nouvelle alliance sera établie pour Israël qui redeviendra le peuple béni de l’Éternel. Une promesse lui est donnée : “Ne crains pas… tu ne te souviendras plus de l’opprobre de ton veuvage. Car celui qui t’a faite est ton mari… ton rédempteur, le Saint d’Israël” Ésaïe 54. 4, 5.

Sévérité et justice de la loi : versets 11-16

La disposition légale des versets 11 et 12 nous surprend. La femme d’un des deux protagonistes, voulant défendre son mari, repousse l’adversaire par un geste dont l’indécence est condamnée. De toute manière, la sévérité du jugement montre le respect dû à ce qui touche la transmission de la vie.

Deux poids dans le sac et deux mesures dans la maison servaient à tromper son prochain. Cette façon de faire est estimée une iniquité, une abomination à l’Éternel. Le poids ne doit être ni petit ni grand, il doit être juste, l’instrument de mesure également. Ce passage n’est pas le seul à faire mention de la fraude commerciale. Outre la loi de MoïseLévitique 19. 35, 36, les prophètes y font allusion et formulent de sévères reproches au peuple trompeurOsée 12. 8 ; Michée 6. 11.

La justice pratique devrait toujours caractériser le chrétien, aussi bien dans ses transactions avec autrui que dans sa conduite à l’égard des autorités. Dans nos rapports fraternels également, ne courons-nous pas le risque de faire des différences d’appréciation en suivant nos sentiments personnels ? Nous jugeons facilement autrui selon des critères bien différents de ceux que nous utilisons pour nous-mêmes. La parabole de la paille et de la poutre nous enseigne à ce sujet, et le Seigneur nous avertit que de la mesure dont nous mesurons autrui, il nous sera mesuré en retourMatthieu 7. 1-5.

Un ennemi à détruire, Amalek : versets 17-19

Peu après la sortie d’Égypte, alors qu’Israël marchait péniblement à travers le désert, Amalek était tombé par-derrière sur les faibles et les traînards (verset 18). L’Éternel avait juré qu’il détruirait la mémoire d’AmalekExode 17. 14. Quarante ans plus tard, Moïse le rappelle en chargeant le peuple d’exécuter cette sentence quand il sera entré dans le pays (verset 19). Israël n’a pas exécuté ce jugement, car Amalek est encore mentionné dans l’histoire de GédéonJuges 6. 3 et dans celle de Saül1 Samuel 15. Ce dernier est même rejeté par Dieu pour ne pas avoir exécuté totalement le jugement qui lui était ordonné.

Il est dit d’Amalek que l’Éternel aura la guerre contre lui, de génération en générationExode 17. 16 et que sa fin sera la destructionNombres 24. 20. Amalek est le symbole d’un ennemi toujours présent pour nous arrêter dans la vie chrétienne et qui profite de nos moments de faiblesse et de la distance que nous laissons entre le Seigneur et nos âmes. Cet ennemi est double : Satan et la chair qui est en nous. Bien que le croyant ait “crucifié la chair avec les passions et les convoitises” Galates 5. 24, elle est toujours là, prête à se manifester. Satan le sait bien, aussi lui présente-t-il toutes sortes de séductions. Notre ressource réside dans l’intercession du Seigneur Jésus (à l’image de Moïse sur la montagne) et dans l’usage de l’armure complète de Dieu, dont la prière est la pièce fondamentale, bien que nommée en dernierÉphésiens 6. 10-18.

Notes

1Voir aussi le complément « “Goël” (Le) ou Rédempteur » SLE vol. 10.

Deutéronome 25

4Tu n’emmuselleras pas le bœuf, pendant qu’il foule [le grain].

5Quand des frères habiteront ensemble, et que l’un d’entre eux mourra, et qu’il n’aura pas de fils, la femme du mort n’ira pas s’allier dehors à un homme étranger ; son lévira viendra vers elle, et la prendra pour femme et s’acquittera envers elle de son devoir de lévir. 6Et il arrivera que le premier-né qu’elle enfantera succédera au nom du frère mort, et son nom ne sera pas effacé d’Israël. 7Et s’il ne plaît pas à l’homme de prendre sa belle-sœur, sa belle-sœur montera à la porte vers les anciens, et dira : Mon lévir refuse de relever le nom de son frère en Israël, il ne veut pas s’acquitter envers moi de son lévirat. 8Et les anciens de sa ville l’appelleront, et lui parleront ; et s’il tient ferme, et dit : Il ne me plaît pas de la prendre, 9alors sa belle-sœur s’approchera de lui devant les yeux des anciens, et lui ôtera la sandale de son pied, et lui crachera à la figure, et elle répondra et dira : C’est ainsi qu’il sera fait à l’homme qui ne bâtira pas la maison de son frère. 10Et son nom sera appelé en Israël la maison du déchaussé.

11Si des hommes ont une rixe l’un avec l’autre, et que la femme de l’un s’approche pour délivrer son mari de la main de celui qui le frappe, et qu’elle étende sa main et saisisse celui-ci par les parties honteuses, 12tu lui couperas la main : ton œil ne l’épargnera point.

13Tu n’auras pas dans ton sac deux poids différentsb, un grand et un petit ; 14tu n’auras pas dans ta maison deux éphas différents, un grand et un petit. 15Tu auras un poids exact et juste, tu auras un épha exact et juste, afin que tes jours soient prolongés sur la terre que l’Éternel, ton Dieu, te donne. 16Car quiconque fait ces choses, quiconque pratique l’iniquité, est en abomination à l’Éternel, ton Dieu.

17Souviens-toi de ce que t’a fait Amalek, en chemin, quand vous sortiez d’Égypte : 18comment il te rencontra dans le chemin, et tomba en queue sur toi, sur tous les faibles qui se traînaient après toi, lorsque tu étais las et harassé, et ne craignit pas Dieu. 19Et quand l’Éternel, ton Dieu, t’aura donné du repos de tous tes ennemis à l’entour, dans le pays que l’Éternel, ton Dieu, te donne en héritage pour le posséder, il arrivera que tu effaceras la mémoire d’Amalek de dessous les cieux : tu ne l’oublieras pas.

Notes

abeau-frère, dans ce cas particulier.
blitt. : pierre et pierre.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)