La loi procurait des conditions d’existence plus favorables à l’Israélite qu’à l’étranger. Mais il n’y avait aucune différence dans le versement du salaire dû à l’un ou à l’autre. Le statut du travailleur n’était pas enviable. Son salaire journalier suffisait tout juste à sa nourriture et à la couverture de ses besoins les plus élémentaires. Ce salaire devait lui être donné le jour même, “car il est pauvre et il lui tarde de le recevoir” (verset 15 de la version Segond). En cas de frustration, sa ressource était de crier à l’Éternel qui ne pouvait manquer de défendre sa cause.
L’apôtre Jacques s’élève avec virulence contre ceux qui ne rétribuent pas correctement leurs ouvriers et il dit que leurs cris sont parvenus aux oreilles du SeigneurJacques 5. 4. Dans un temps futur, quand le Seigneur régnera, “il délivrera le pauvre qui crie à lui, et l’affligé qui n’a pas de secours. Il aura compassion du misérable et du pauvre, et il sauvera les âmes des pauvres. Il rachètera leur âme de l’oppression et de la violence” Psaume 72. 12-14.
Les croyants sont invités à donner à leurs serviteurs ce qui est juste et équitable, sachant qu’eux aussi ont un maître dans les cieuxColossiens 4. 1. Les lois de nos pays réglementent souvent les salaires minima, mais ce n’est pas pour autant que des injustices ne se commettent pas ; cependant, il n’appartient pas au salarié croyant de s’associer aux manifestations de protestations professionnellesTite 3. 1.
Le serviteur de Dieu qui se consacre à l’enseignement de l’évangile doit aussi recevoir le nécessaire pour couvrir ses besoins : il est digne de son salaireLuc 10. 7 ; 1 Timothée 5. 18. “Le Seigneur a ordonné à ceux qui annoncent l’évangile de vivre de l’évangile” 1 Corinthiens 9. 14.
Il n’y a aucune contradiction entre ce verset 16 et la déclaration de Dieu de visiter l’iniquité des pères sur les fils, jusqu’à la quatrième générationExode 34. 7. Le péché a des conséquences qui se reportent sur les générations successives. L’alcoolisme en est un exemple frappant. Ces conséquences ne sont que pour la vie présente. Elles ne comportent pas une condamnation éternelle. La grâce est toujours prête à sauver, même dans le pire des cas.
Le jugement du mal confié à l’autorité humaine ne peut s’exercer qu’à l’égard de celui qui est personnellement coupable. De même aussi, Dieu jugera les incrédules selon les œuvres de chacunApocalypse 20. 12.
Il était injuste de montrer plus de sévérité envers un étranger lors d’un jugement. Il était même odieux de léser celui qui n’avait pas la possibilité de se défendre, comme l’orphelin, ou encore de dépouiller une veuve.
Tout jugement devait être juste, sans partialité, sans favoritisme non plus. Israël avait été étranger en Égypte ; il devait savoir ce qu’éprouvait le cœur d’un étranger. Ce souvenir l’engageait à agir avec justice et miséricorde.
Dieu donne à son peuple une indication pleine de bonté en faveur des plus démunis : l’oubli volontaire d’une gerbe ou de quelques grappes de raisins. Le glanage ou le grappillage étaient une ressource bienvenue pour les pauvres du peuple. Ruth la Moabite en a profité pour elle et sa belle-mèreRuth 2. 2.
Ces instructions concernant la vie courante nous enseignent encore aujourd’hui. Une attitude chrétienne dépourvue d’égoïsme est un témoignage qui parle plus que de beaux discours. Par contre, l’amour de l’argent est considéré comme un péché indigne d’un vrai chrétien : l’avare, aussi bien que le voleur, n’hériteront pas du royaume de Dieu1 Corinthiens 6. 10.
Les contestations sont inévitables entre les hommes. Même si aucune des parties en conflit n’est exempte de responsabilité, il est nécessaire de déterminer qui est le vrai coupable. Des juges étaient établis en Israël pour que le méchant soit condamné et l’innocent justifié ; Dieu lui-même agissait ainsi1 Rois 8. 31, 32. Cette fonction des juges requérait un discernement qui leur était donné par Dieu selon des critères que d’autres versets mentionnent (17. 8-13 ; 19. 17, 18).
La punition infligée au coupable était proportionnée à sa faute, mais limitée à quarante coups. Cette limite évitait aussi bien un sentiment d’avilissement chez le coupable qu’un sentiment de supériorité en celui qui devait exécuter la sentence. Dieu connaît le cœur de l’homme, c’est pourquoi il établit des règles.
Il peut y avoir, hélas, dans le cadre d’une assemblée locale, des conflits entre croyants : aucun procès ne doit être intenté devant les autorités du monde, mais une décision juste est prise sous l’autorité du Seigneur avec l’aide d’un frère sage1 Corinthiens 6. 1-8. Le principe d’autorité suppose l’exercice de la justice dans tous les domaines. Dans l’assemblée, une “justice” basée sur des principes humains ou suivant des idées personnelles non bibliques ne peut être approuvée par le Seigneur.
Dieu condamne toute dureté dans l’exercice de la justice, car une vraie justice inclut la compassion. L’esclave de la parabole exerçait son droit en demandant le paiement d’une dette, mais la manière dont il l’exigeait faisait de lui un “méchant” Matthieu 18. 28. Avec l’amour vrai et le respect mutuel, mais dans l’humiliation, la discipline peut atteindre son but : le relèvement du coupable.