Trois maux caractérisent Laodicée, et le Seigneur lui propose (en s’adressant à l’ange de l’assemblée) un remède qu’elle peut acquérir par une repentance véritable. Il faut “acheter” à Christ lui-même : “Je te conseille d’acheter de moi”.
Le remède divin à la nudité spirituelle de Laodicée, ce sont les vêtements blancs, le salut et la justice divine en Christ, qui remplacent le vêtement souillé des justices humainesÉsaïe 61. 10 ; 64. 5. Pour cela, il faut déchirer son cœur, en signe de vraie repentanceJoël 2. 13.
Jusque-là, le Seigneur s’est adressé à l’ange de l’assemblée de Laodicée. Maintenant, il élargit son message pour déclarer un principe général de son gouvernement à l’égard des siens : sa
Laodicée est la seule des sept assemblées pour laquelle le Seigneur ne souligne aucune chose qui lui plaise. Pourtant, son amour demeure, et il invite encore à la repentance ; il est vu comme dehors, et il frappe à la porte du cœur de ceux qui sont à l’intérieur de l’assemblée. L’appel est maintenant individuel (si “quelqu’un”), et la réponse doit être individuelle. Il faut entendre la voix du Sauveur, puis lui ouvrir.
La promesse est touchante ; elle n’est pas pour Laodicée dans son ensemble, mais pour le fidèle qui répond à l’appel de son Seigneur. C’est une promesse de communion avec lui, avec sa glorieuse personne, et avec lui au sujet de son Église. Goûtée dès maintenant sur la terre, cette bénédiction se prolongera pour l’éternité dans le ciel.
Bien que le vainqueur à Laodicée soit probablement celui qui se repent et qui ouvre la porte, la promesse qui lui est faite diffère de la précédente. Elle se limite au gouvernement du royaume terrestre. Christ avait déjà conféré à ses douze disciples un royaume, et l’autorité sur les tribus d’IsraëlLuc 22. 29, 30. Tous les saints célestes (de l’A.T. et de l’Église) seront aussi associés à Christ dans le règne millénaire (20. 4) 1 Corinthiens 6. 2. La promesse prend ici une valeur spéciale, parce que Christ se présente lui-même comme le grand vainqueur : il a vaincu le mondeJean 16. 33, la mort et son prince, Satan et les puissances spirituelles de méchancetéHébreux 2. 14 ; Colossiens 2. 15. En conséquence, sa place est d’être assis avec son Père, sur son trône.
D’un ordre moins élevé que les promesses faites dans les lettres aux six autres assemblées, celle qui est faite au vainqueur à Laodicée reste précieuse et encourageante, bien en rapport avec le triste état de cette dernière phase de l’Église.
Et pour la dernière fois, le message se termine par l’exhortation individuelle à écouter ce que le Saint Esprit dit aux (sept) assemblées.
L’histoire de l’Église primitive2 (Éphèse, Smyrne et Pergame) se termine par Thyatire qui sombre dans le cléricalisme et la corruption ; elle subsiste jusqu’à la fin, c’est-à-dire jusqu’au retour du Seigneur et au jour du jugement (en particulier celui de la chrétienté qui a renié la foi). Alors, la grande Babylone aura réuni en son sein tous les chrétiens professants de la terre. Actuellement, toute tentative œcuménique est donc vouée à l’échec. Après l’enlèvement de l’Église, le seul regroupement selon Dieu sera de lier l’ivraie “en bottes pour la brûler”, et ce travail n’est pas confié à des hommes, mais à des angesMatthieu 13. 30, 37-42.
L’histoire parallèle du protestantisme jusqu’à la venue du Seigneur est aussi triste que celle de l’Église primitive. Sardes, issue directement de la Réforme, est atteinte d’un sommeil mortel ; si elle continue jusqu’au bout, c’est pour être jugée comme le monde. Laodicée, qui apparaît la dernière sur la scène, sombre dans le ritualisme et sera vomie par Christ au jour du jugement. Philadelphie subsiste jusqu’à la fin, en présence de Thyatire, de Sardes et de Laodicée. Seule, elle répond à la pensée de Christ et lui procure de la joie.
Quelques-uns ont pensé qu’un troisième réveil pourrait encore se produire dans l’Église avant le retour du Seigneur. Or Dieu a suscité en leur temps deux grands réveils : la Réforme et le « cri de minuit ». Rien n’indique dans sa Parole qu’ils se répèteront dans leur ampleur au sein des pays christianisés.
Où se trouvent Sardes, Philadelphie et Laodicée de nos jours ? Des croyants sincères se sont trompés en voulant assimiler telle dénomination chrétienne à l’une ou l’autre de ces trois églises de la fin. En particulier, quiconque penserait porter personnellement le caractère de Philadelphie ou prétendrait que le rassemblement auquel il se rattache représente cette église, démontrerait par là qu’il est gouverné par la prétention de Laodicée.
Gardons plutôt le souvenir des témoins fidèles qui ont tracé ce chemin du témoignage : Christ tenait leur cœur et leurs affections dans sa main. Sans autre prétention que de chercher à être fidèle au Seigneur dans un temps de ruine, appliquons-nous simplement à imiter leur foiHébreux 13. 7. Essayons ainsi de faire revivre quelques manifestations de l’esprit du réveil !
“Et je laisserai au milieu de toi un peuple affligé et abaissé, et ils se confieront au nom de l’Éternel” Sophonie 3. 12.