Après avoir décrété1 le jugement de ce système clérical et de la masse infidèle, le Seigneur se tourne vers le résidu fidèle, celui même qui accomplit les “dernières œuvres qui dépassent les premières” (verset 19). Avec une grande tendresse, il encourage “les autres qui sont à Thyatire”, par la perspective de son retour pour les prendre auprès de lui. Pour la première fois, la venue du Seigneur est présentée à ceux qui l’attendent au milieu d’un système apostat. Ils ne partageaient pas la doctrine de Jésabel et ne connaissaient pas “les profondeurs de Satan”, terme qui montre la source diabolique de la corruption de ce système. La charge que celui-ci imposait aux fidèles était déjà assez lourde. Aussi, le Seigneur, dont le fardeau est léger, ne leur impose-t-il rien d’autre que de “tenir ferme” ce qu’ils avaient2, cette mesure de lumière qui leur était confiée au milieu des épaisses ténèbres morales environnantes. Ces “autres qui sont à Thyatire” n’avaient pas assez de lumière et d’énergie pour sortir du système, et, chose mystérieuse, Christ les maintenait là pour la joie de son cœur, jusqu’à la fin.
Pour remporter la victoire, il ne s’agit pas d’accomplir des œuvres, celles que Christ connaît : “tes œuvres” (verset 19) ou celles qu’il sonde et qu’il jugera : “vos œuvres” (verset 23), mais simplement de garder les œuvres de Christ : “mes œuvres” (verset 26). Et la récompense promise au vainqueur est double, à la fois d’ordre terrestre et d’ordre céleste :
Pour la première fois, elle suit la promesse, car le Seigneur dès lors ne s’adresse plus qu’à un résidu, et même plus particulièrement au vainqueur. Le rétablissement de l’assemblée dans son ensemble n’est plus en vue. Quelle pensée solennelle ! Les réveils n’ont pas été le relèvement de l’Église primitive. Dieu ne rebâtit pas nos ruines, mais il donne autre chose, selon sa sagesse.
L’histoire de Thyatire subsiste “jusqu’à la fin”, le retour du Seigneur. Avec Sardes, une phase parallèle de l’histoire de l’Assemblée va commencer : celle du protestantisme.
Un travail puissant de l’Esprit de Dieu, la Réforme, s’est opéré pendant plusieurs siècles au sein de l’église de Thyatire qui avait sombré dans la corruption et l’infidélité. Des précurseurs de ce mouvement, tels que Wycliffe en Angleterre, Jean Huss en Bohème, sont apparus dès le 14e siècle. La Bible, livre prohibé par l’église officielle, a été traduite en de nombreuses langues et largement diffusée. La fabrication industrielle du papier et l’invention de l’imprimerie par Gutenberg en 1450 ont été certainement des instruments dans la main de Dieu pour la diffusion universelle de sa Parole.
La Réforme, au sens strict, se situe au début du 16e siècle, avec, notamment, le travail extraordinaire de Martin Luther en Allemagne, puis de Guillaume Farel et Jean Calvin en Suisse, qui ont remis en lumière des vérités cachées ou oubliées depuis des siècles, en particulier le
N’ayant pas réussi par la violence et le meurtre, Satan a opéré alors par la séduction. Comme il avait entraîné l’église de Pergame dans le monde au quatrième siècle, Satan a persuadé les descendants des Réformateurs de rechercher l’appui des puissances politiques. C’était la source d’un inévitable déclin spirituel. Tandis que Thyatire cherche toujours à régner sur le monde, c’est le monde qui règne alors à Sardes. Au reste, certains princes réformés ont aussi régné sur le monde, comme à Thyatire.
La Réforme, une œuvre de Dieu, a donc été suivie par le protestantisme, marqué par l’œuvre de certains hommes portant seulement le nom de chrétiens et même de protestants, en souvenir de leurs pères qui avaient dénoncé les intolérables abus d’une église infidèle. L’histoire du protestantisme (le système ecclésiastique issu de la Réforme) jusqu’au retour du Seigneur est maintenant décrite par les messages aux trois dernières églises, Sardes, Philadelphie et Laodicée.