L’expression “après ces choses” (verset 1) introduit un nouveau sujet. Alors que toute la terre pleure sur le jugement de Babylone, le ciel se réjouit et rend gloire à Dieu. Une foule nombreuse dans le ciel s’exprime d’une seule voix pour dire : “Alléluia”, c’est-à-dire “Louez Jah” ou “Louez l’Éternel”. Cette foule se compose de tous les saints célestes, désignés plus loin par le nom d’anciens ; ils sont peut-être accompagnés des saints anges de Dieu.
C’est ici la première mention dans le N.T. du mot “Alléluia”, tout à la fin du dernier livre de la révélation divine. Dans l’A.T., il apparaît pour la première fois dans le Psaume 104 (verset 35), qui exprime le chant de louange adressé au Messie dans la création et la description prophétique de son royaume terrestre. “Alléluia” est ensuite le thème des merveilleuses louanges de la fin du cinquième livre des Psaumes.
Par ce premier “Alléluia”, la foule nombreuse célèbre d’abord les attributs de Dieu : salut, gloire et puissance (verset 1). L’œuvre de la rédemption est complète et les jugements du mal sont irrévocables : “Car l’Éternel, le Dieu des rétributions, rend certainement ce qui est dû” Jérémie 51. 56.
Le second “Alléluia” (verset 3), prononcé par la même foule, confirme l’opportunité de la destruction de Babylone, la prostituée, et son jugement définitif.
Enfin, le cercle se restreint aux saints célestes (les quatre vivants et les vingt-quatre anciens) : par leur troisième “Alléluia” (verset 4), ils rendent hommage à Dieu pour ce qu’il est dans son essence. Ils y ajoutent leur pleine soumission à sa volonté par leur “Amen”. Nommés ici pour la dernière fois, les anciens, qui ont toujours l’intelligence des pensées de Dieu, se prosternent encore dans l’adoration.
La conclusion de cette scène de joie et de louanges est apportée par une seule voix issue du trône, invitant à louer Dieu tous ses esclaves et tous ceux qui le craignent. Ce double titre des saints célestes est bien digne de notre attention ! Présentons-nous déjà maintenant sur la terre ce caractère d’esclaves fidèles à notre Maître, dans la crainte qui lui est due ?
Les anges sont aussi probablement impliqués dans cette scène, puisque Jean s’adressera plus tard à l’un d’eux (verset 10).
Enfin, un quatrième et dernier “Alléluia” (verset 6) célèbre l’introduction glorieuse du règne de Christ. Le “royaume du monde de notre Seigneur et de son Christ” (11. 15) avait été annoncé auparavant par de grandes voix s’exprimant au ciel au moment où le septième ange sonnait de la troisième trompette de malheur. Maintenant, le Roi en personne entre dans son règne, à l’issue des jugements annoncés par les sept coupes.
Et, chose merveilleuse, c’est aussi le moment solennel pour célébrer les noces de l’Agneau avec celle qu’il a choisie pour partager la gloire de son règne. La voix de la foule nombreuse s’accompagne d’un déploiement de puissance (grandes eaux et forts tonnerres), qui souligne la plénitude de la joie sans mélange qui remplit alors le ciel. Toutes les
Mais comment les taches, les rides et les souillures du monde impur qu’elle avait traversé pouvaient-elles rester attachées à celle que Christ veut se présenter à lui-même, glorieuse et digne de lui ? Déjà maintenant, Christ sanctifie et purifie son assemblée par le ministère de sa ParoleJean 17. 17, 19 ; Éphésiens 5. 26. Au moment où elle franchit les parvis célestes, Christ achève son travail envers elle. Devant son tribunal2 Corinthiens 5. 10, tous les saints de l’Église, alors glorifiés, paraissent pour que les effets de la grâce dans leur vie soient manifestés dans la lumière : Quel moment merveilleux ! De la longue et triste histoire de l’Assemblée sur la terre, ne subsistera que l’œuvre divine en elle, dans un pur et complet triomphe de la grâce de Dieu.
Pour autant, le côté de notre responsabilité actuelle n’est pas oublié : “Il lui a été donné d’être vêtue de fin lin, éclatant et pur” (verset 8). Nous sommes ainsi invités à coopérer au travail divin qui prépare l’épouse pour la joie du cœur de son Époux, en tissant, chacun dans notre mesure, la robe de noces de la femme de l’Agneau. Cette invitation d’amour est adressée à chaque croyant. Devant Dieu, nous sommes déjà revêtus des vêtements du salut et de la robe de la justiceÉsaïe 61. 10. Mais il s’agit ici de notre conduite sur la terre, qui composera, par la foi, quelque chose d’éternel et d’une grande valeur (le “fin lin”), qui fera partie de la gloire de l’Église pour la joie de Christ. Rien de tel ne peut être produit, si ce n’est comme fruit de la grâce de Dieu (“il lui a été donné”).
Les desseins de Dieu s’accomplissent : l’Église, nouvelle Jérusalem, “préparée comme une épouse ornée pour son mari”, est aussi revêtue de la “gloire de Dieu” (21. 2, 11).
Le bonheur de l’Église est parfait, comme aussi celui des invités au banquet des noces de l’Agneau. Qui sont ces invités ? Les amis de l’Époux, c’est-à-dire les saints célestes de l’ancienne dispensation, depuis Abel le juste jusqu’à Jean le BaptiseurMatthieu 23. 35 ; Jean 3. 29. Les martyrs de la grande tribulation n’y sont pas inclus : ils ne sont pas encore ressuscités ni glorifiés au moment des noces, et leur part sera dans le monde millénaire. Ici, la scène, exclusivement céleste, se situe juste avant les jugements guerriers qui introduisent le règne.
Soyons profondément conscients et reconnaissants de l’honneur immérité que Dieu nous confère de nous unir ainsi à son Fils pour nous donner une place plus élevée même que les fidèles de l’A.T. Matthieu 11. 11 !
Dieu appose enfin son sceau sur les déclarations inspirées de l’apôtre : ce sont “les véritables paroles de Dieu”. À la fin du livre, les révélations de l’état éternel et de la gloire de la sainte cité seront aussi “certaines et véritables” (21. 5 ; 22. 6).
Devant ce tableau merveilleux, l’apôtre Jean se prosterne et se propose de rendre hommage à l’ange qui le lui révèle. Il ne convenait pas de le faire ; les anges, ces créatures célestes, bien que d’un ordre supérieur aux humains, demeurent des serviteurs de Dieu et des saints, et ne doivent pas être eux-mêmes adorésHébreux 1. 6. 7, 14 ; Colossiens 2. 18. C’est un avertissement d’actualité pour l’église à son déclin : tout hommage revient exclusivement à Dieu.