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Apocalypse
Sondez les Écritures - 5e année

Apocalypse 3. 7-13

Les choses qui sont. L’Assemblée responsable sur la terre

7. Philadelphie (3)

Garder la parole de la patience du Seigneur : verset 10

Philadelphie a aussi gardé la parole de la patience du Seigneur. C’est la “patience d’espérance de notre Seigneur Jésus Christ” 1 Thessaloniciens 1. 3, liée à la promesse de son retour, car maintenant les regards de la foi se dirigent vers ce moment. Dieu est patient, il est le Dieu de patience et de consolationRomains 15. 5. Le Seigneur aussi a manifesté une patience parfaite dans la souffrance et la soumission sur la terre, et maintenant il attend encore avec patience. Pour les chrétiens, la patience selon Dieu traduit l’état d’un cœur soumis et confiant dans le Seigneur, qui permet de surmonter la souffrance dans l’attente de la délivrance. L’assemblée de Philadelphie l’a réalisé ; aussi sera-t-elle gardée de l’heure de l’épreuve qui viendra “sur la terre habitée tout entière” après l’enlèvement de l’Église. Il s’agit des jugements qui atteindront “ceux qui habitent sur la terre”, à la fois le peuple juif et les nations1, à l’exception de ceux qui seront épargnés pour jouir du royaume. Au contraire, l’Église, céleste dans son caractère, son origine et ses destinées, est enlevée au ciel avant les jugements2.

Ainsi, Philadelphie a gardé la parole de la patience du Seigneur. Au milieu des multiples activités fébriles du monde chrétien, cette patience sans bruit n’est pas moins précieuse pour Christ que des actes brillants. Elle n’est ni de l’indifférence à l’égard des circonstances ni de la résignation, mais le fruit d’un cœur qui s’attend au Seigneur. Gardé du danger de la routine, un croyant (ou une assemblée) fidèle manifestera la vraie patience selon Dieu en ne cherchant pas constamment le changement ou les nouveautés. L’Écriture est une eau vive, toujours nouvelle, qui révèle des trésors qui y sont contenus depuis toujours. C’est un caractère de Philadelphie que souligne l’expression : “Tiens ferme ce que tu as”.

“Je viens bientôt” : verset 11

Révélée spécialement à l’apôtre Paul1 Thessaloniciens 4. 15-18, la venue du Seigneur a été vite oubliée par l’Église assoupie. C’est au siècle dernier que le cri de minuit a retenti : “Voici l’époux ; sortez à sa rencontre” Matthieu 25. 6. L’attente du retour du Seigneur en grâce pour prendre ses rachetés nous lie à sa personne et éprouve la réalité de notre amour pour lui. Car c’est Christ lui-même qui vient : “Je viens bientôt” ; à la fin du livre, lui-même répond personnellement au cri de son Église : “Oui, je viens bientôt” (22. 20).

La venue du Seigneur est présentée aux quatre dernières assemblées, et les fidèles de Thyatire, Sardes, Philadelphie et Laodicée seront tous enlevés en même temps. Toutefois, pour Philadelphie seulement, la promesse de la venue du Seigneur est présentée comme la récompense particulière pour ceux qui auront gardé la parole de sa patience. En face de l’opposition et du mépris du monde, le retour de Christ est le moment essentiel vers lequel se dirigent les regards des fidèles.

“Tiens ferme ce que tu as”

La venue du Seigneur est aussi présentée à Philadelphie comme un appel à la vigilance. “Tiens ferme ce que tu as”. Il n’est pas question ici de révélations ou de lumières nouvelles, mais uniquement de garder ce qui a été révélé et confié, mission qui paraît peu importante, mais qui l’est en réalité, parce que c’est ce que le Maître demande. “Si quelqu’un me sert, qu’il me suive… Si quelqu’un me sert, le Père l’honorera” Jean 12. 26. Tenir ferme ce que l’on a, c’est, en particulier, ne pas élargir le chemin, ou ne pas reculer “la borne ancienne” Proverbes 22. 28 ; c’est maintenir la séparation du mal en reconnaissant les droits du Seigneur.

“Afin que personne ne prenne ta couronne”. Au milieu du déclin qui suit le temps du réveil, l’enjeu du combat est de perdre ou de conserver ce que le Seigneur nous a confié. La couronne évoque ici l’idée d’une récompense, plutôt qu’un honneur royal (4. 4). Le serviteur ne travaille pas pour acquérir l’un ou l’autre, mais par amour pour son Maître. Néanmoins le Seigneur sait approuver et rétribuer ce que sa grâce aura produit en nous. Il n’est pas question ici d’une couronne en général, mais de “ta couronne”, la marque personnelle de l’approbation de Christ envers celui qui l’a aimé et qui a gardé les pensées éternelles de Dieu sur son Assemblée.

Les promesses au vainqueur : verset 12

Le combat est ici beaucoup plus intérieur et moins apparent que dans les phases précédentes de l’histoire de l’Église (le fidèle à Smyrne devait résister jusqu’à la mort) ; pour autant, il n’en est pas moins difficile ni moins important. Vaincre, pour le chrétien, c’est avant tout remporter la victoire sur lui-même en mettant sa volonté propre de côté avec le secours de Dieu. Si le combat est intérieur, les victoires aussi le sont : c’est dans notre cœur que se réalisent l’obéissance, la soumission et la dépendance.

Trois promesses sont faites au vainqueur de Philadelphie ; d’un ordre céleste, elles sont liées de façon particulière au Dieu de notre Seigneur Jésus Christ. Celui-ci est présenté comme homme ayant parfaitement remporté la victoire sur la terre.

  • 1. Christ fera du vainqueur une colonne dans le temple de son Dieu. C’est une allusion aux deux colonnes du temple terrestre : Jakin et Boaz3. C’est la stabilité éternelle du fidèle qui est enfin chez lui dans la demeure de Dieu pour y jouir du repos.
  • 2. Il ne sortira plus jamais dehors : la sécurité est parfaite, les dangers et les exercices sont passés pour toujours.
  • 3. Enfin, le Seigneur inscrit trois noms sur le fidèle pour marquer qu’il appartient à un nouvel ordre de choses divin :
  • D’abord, “le nom de mon Dieu”, révélé par Christ à Marie de Magdala. “Je monte… vers mon Dieu et votre Dieu” Jean 20. 17.
  • Ensuite, “le nom de la cité de mon Dieu” : c’est la sainte cité, la nouvelle Jérusalem descendant du ciel d’auprès de Dieu (21. 2). Ce nom rappelle à l’Église son appel céleste alors qu’elle est encore sur la terre.
  • Enfin, “mon nouveau nom”, le nom du dernier Adam, du second homme, héritier de toutes choses, un nom au-dessus de tout nom, que Dieu lui a donnéPhilippiens 2. 9-11. C’est le nom de Jésus, celui de son abaissement et celui de sa gloire.

Cette triple promesse se réalisera dans la gloire à venir qui nous sera révélée. Nous pouvons anticiper ce moment en jouissant dès maintenant de la gloire et de la grâce qui nous sont données par Dieu en Christ.

L’exhortation à écouter : verset 13

Placée après la promesse au vainqueur, elle rappelle que l’Esprit Saint s’adresse à un résidu distingué d’une masse professante. Mais toute l’assemblée de Philadelphie constitue ici ce résidu. Pour en manifester quelque caractère moral, il faut continuer le combat ; la séparation extérieure du mal ne suffit pas, bien qu’elle soit indispensable. Il faut toujours laisser la chair dans la mort, en se livrant au Seigneur dans sa vie personnelle et au sein même de l’assemblée.

Notes

1Ces jugements sont annoncés plus loin par l’ouverture des sceaux et le son des trompettes.
2On trouve une belle image de l’Église en Énoch, enlevé de la terre avant le déluge (symbole des jugements), après avoir marché avec Dieu par la foi. Il a reçu par là le témoignage d’avoir plu à Dieu (Genèse 5. 24 ; Hébreux 11. 5). Par contraste, Noé est gardé à travers les eaux du déluge. Il est la figure du résidu juif éprouvé, mais finalement délivré de la grande tribulation.
3 “Jakin” signifie : il établira, il affermira, et “Boaz” : en lui est la force (2 Chroniques 3. 17).

Apocalypse 3

7Et à l’ange de l’assemblée qui est à Philadelphie, écris : Voici ce que dit le saint, le véritable, celui qui a la clé de David, celui qui ouvre et nul ne fermera, qui ferme et nul n’ouvriraa :

8Je connais tes œuvres. Voici, j’ai mis devant toi une porte ouverteb que personne ne peut fermer, car tu as peu de force, et tu as gardé ma parole, et tu n’as pas renié mon nom. 9Voici, je donne [de ceux] de la synagogue de Satan qui se disent être Juifs, – et ils ne le sont pas, mais ils mentent ; voici, je les ferai venir et se prosterner devant tes pieds, et ils connaîtront que moi je t’ai aimé. 10Parce que tu as gardé la parole de ma patience, moi aussi je te garderai de l’heure de l’épreuve qui va venir sur la terre habitée tout entière, pour éprouver ceux qui habitent sur la terre. 11Je viens bientôtc ; tiens ferme ce que tu as, afin que personne ne prenne ta couronne.

12Celui qui vaincra, je le ferai une colonne dans le templed de mon Dieu, et il ne sortira plus jamais dehors ; et j’écrirai sur lui le nom de mon Dieu, et le nom de la cité de mon Dieu, de la nouvelle Jérusalem qui descend du ciel d’auprès de mon Dieu, et mon nouveau nom.

13Que celui qui a des oreilles écoute ce que l’Esprit dit aux assemblées.

Notes

aou : n’ouvre.
bpropr. : qui a été ouverte.
cpromptement, vitement.
dle temple propr. dit, la maison même.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)