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Apocalypse
Sondez les Écritures - 5e année

Apocalypse 2. 8-11

Les choses qui sont. L’Assemblée responsable sur la terre

C’est le message le plus court adressé aux sept assemblées, mais il est certainement très touchant.

3. Smyrne

L’assemblée à Smyrne

Son nom signifie “myrrhe”, un symbole de la souffrance dans la parole de Dieu. La myrrhe porte en elle-même une odeur d’affliction. Avec l’aloès (figure de la mort), elle était utilisée par les Juifs pour embaumer les corpsJean 19. 39, 40.

L’épître à Smyrne présente un tout autre caractère que celle à Éphèse. Elle s’adresse à une assemblée fidèle qui doit traverser de terribles souffrances. Elle est soumise :

  • 1. Aux dangers du dedans de la part des docteurs juifs ou chrétiens cherchant à rétablir les ordonnances judaïques (le légalisme) dans l’assemblée.
  • 2. Aux persécutions du dehors de la part des païens déchaînés par Satan lui-même contre les témoins du Seigneur.

Prophétiquement, elle annonce une période d’environ cent cinquante ans (de 167 à 313) au cours de laquelle l’église a supporté dix persécutions successives de la part de l’empire romain, symbolisées par la période de “dix jours” (verset 10) 1.

Le caractère de Christ

Le Seigneur se présente d’abord à l’assemblée à Smyrne comme “le premier et le dernier, qui a été mort et qui a repris vie”. Ces attributs de Christ ont déjà été mentionnés dans la vision du Fils de l’homme, comme liés aux gloires de la rédemption (1. 17, 18). Ils sont merveilleusement adaptés à la situation présente des saints : le Seigneur, ayant annulé la mort par sa croix, tient en main la puissance de la vie2 Timothée 1. 10. En ayant devant lui la perspective de connaître la mort du corps comme martyr, le croyant fidèle peut ainsi réaliser que la mort, comme la vie, lui appartient1 Corinthiens 3. 22.

Le bien produit par la grâce : verset 9

Les afflictions supportées par les chrétiens de Smyrne avaient un triple caractère : tribulation, pauvreté et outrage des prétendus Juifs. Christ entrait en sympathie dans chacune d’elles, car il les avait connues avant eux.

  • 1. La tribulation : elle est d’ordre personnel. Les croyants de Smyrne étaient persécutés dans leur corps, comme beaucoup d’autres fidèles témoinsHébreux 11. 35-38. La rage de l’empire païen contre les chrétiens ne sera dépassée en horreur que par le monde dit chrétien, notamment au temps de l’Inquisition.
  • 2. La pauvreté : c’est une épreuve d’ordre relatif, car il y a comparaison avec les circonstances des autres. Les croyants étaient dépouillés de leurs biens, comme les Hébreux autrefoisHébreux 10. 34. En face de la pauvreté extérieure de Smyrne, le Seigneur mesurait sa vraie richesse intérieure : “riche quant à Dieu” Luc 12. 21 ; Jacques 2. 5. Quel absolu contraste avec Laodicée qui se prétend riche, mais qui est en réalité “le malheureux et le misérable, et pauvre, et aveugle et nu” (3. 17).
  • 3. L’outrage des prétendus Juifs. Cette épreuve d’ordre religieux s’ajoutait aux autres. À Éphèse, de faux apôtres s’étaient déjà manifestés (2. 2). Ils se sont maintenant groupés au sein même de l’assemblée pour constituer un corps organisé que le Seigneur désigne comme “la synagogue de Satan” 2. Le même danger réapparaîtra au temps de Philadelphie (3. 9).

Les tribulations endurées par Smyrne étaient permises par le Seigneur pour développer chez les saints la vie divine à la gloire de Dieu, et ramener le cœur de l’assemblée à l’état antérieur qu’elle avait abandonné. Chose solennelle, le Seigneur avait laissé Satan exercer sa puissance dans de telles circonstances (verset 10). Il en avait été de même pour Job dans son épreuveJob 1. 12, pour Pierre et les disciples criblés comme le blé aux heures de la croix de ChristLuc 22. 31, ou enfin pour Paul qui devait supporter son écharde avec patience2 Corinthiens 12. 7.

Un encouragement spécial

Aucun blâme n’est adressé à cette assemblée dans la souffrance, appelée justement l’église des catacombes ; aucune invitation non plus à la repentance. Tout au contraire, elle entend un touchant encouragement : “Ne crains en aucune manière les choses que tu vas souffrir”.

Devant Smyrne, Satan se présentait comme le lion rugissant : il fallait tenir ferme et demeurer fidèle jusqu’à la mort. Dans d’autres temps et d’autres circonstances (en particulier dans nos pays aujourd’hui), Satan se déguise en ange de lumière pour séduire les saints : alors il faut aussi tenir ferme et demeurer fidèle, mais pendant toute la vie. Dans les deux cas, la couronne de vie est promise à celui que le Seigneur maintient dans la fidélité :

  • “Sois fidèle jusqu’à la mort et je te donnerai la couronne de vie” (verset 10).
  • “Bienheureux est l’homme qui endure la tentation ; car quand il aura été manifesté fidèle par l’épreuve, il recevra la couronne de vie qu’il a promise à ceux qui l’aiment” Jacques 1. 12.

La couronne de vie exprime la plénitude de la vie éternelle, déployée dans ses perfections au-delà de la vie d’épreuve et de la mort du martyr, dans la présence de Christ, couronné lui-même de plusieurs diadèmes (19. 12).

La promesse au vainqueur

La promesse faite à celui qui vaincra dans l’assemblée à Smyrne est en rapport avec les circonstances que traversait celle-ci. Satan pouvait bien se déchaîner contre les fidèles et lever contre eux l’épée de l’Empereur impie et persécuteur, il ne pouvait rien contre l’âme des saints, même si ceux-ci devaient connaître la mort du corps, la première mort.

La seconde mort, c’est l’étang de feu (20. 14), la part de ceux qui seront jugés devant le grand trône blanc, parmi lesquels seront les lâches, les incrédules, les idolâtres et les menteurs (21. 8). Il ne s’agit pas de la destruction de l’âme qui a une existence éternelle, car pour Dieu tous viventLuc 20. 38, mais d’une séparation définitive d’avec Dieu.

Tous ceux qui ont la vie de Dieu n’auront pas à souffrir de la seconde mort ; cette promesse est particulièrement rappelée ici pour soutenir la foi des martyrs qui étaient appelés à être fidèles jusqu’à la mort.

Notes

1

Les dix empereurs romains responsables de ces persécutions sont, dans l’ordre historique : Néron (déjà du temps de Paul), Domitien, Trajan, Marc-Aurèle, Septime-Sévère, Alexandre-Sévère, Décius, Valérien, Aurélien, Dioclétien (le plus acharné après Néron).

Les dix jours suggèrent peut-être aussi la durée de la dernière persécution, la plus violente.

2La synagogue était autrefois le lieu de rassemblement des Juifs. Ici, le terme de “Juif” est utilisé symboliquement pour désigner ceux qui se prétendent les héritiers des privilèges du peuple terrestre de Dieu. Ils se regroupent dans un domaine qui n’est autre que le centre d’activité de Satan. Quelle forte expression !

Apocalypse 2

8Et à l’ange de l’assemblée qui est à Smyrne, écris : Voici ce que dit le premier et le dernier, qui a été mort et qui a repris vie :

9Je connais ta tribulation, et ta pauvreté (mais tu es riche), et l’outragea de ceux qui se disent être Juifs ; et ils ne le sont pas, mais ils sont la synagogue de Satan. 10Ne crains en aucune manière les choses que tu vas souffrir. Voici, le diable va jeter [quelques-uns] d’entre vous en prison, afin que vous soyez éprouvés : et vous aurez une tribulation de dix jours. Sois fidèle jusqu’à la mort et je te donnerai la couronne de vie.

11Que celui qui a des oreilles écoute ce que l’Esprit dit aux assemblées. Celui qui vaincra n’aura point à souffrir de la seconde mort.

Notes

aou : le blasphème.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)