Lorsque l’assemblée est encore sur la terre (chapitres 2 et 3), Christ marche au milieu des sept lampes d’or. Puis, après l’enlèvement au ciel des saints (entre les chapitres 3 et 4), Christ est vu comme l’Agneau qui est au milieu du trône. Les voies de Dieu envers le monde commencent quand celles de Christ envers son Église ont pris fin. L’Assemblée est maintenant dans le ciel, gardée de la tribulation (3. 10) ; elle n’est plus jamais vue sur la terre, sauf pour accompagner Christ après les jugements et régner avec lui (19. 14 ; 20. 4). Par contre, l’Église infidèle, constituée des professants sans vie, a été laissée sur la terre. Son jugement a été décrété (2. 22 ; 3. 3 ; 3. 16), mais n’a pas encore eu lieu. Il n’est décrit qu’au chapitre 18.
Après la vision de la scène céleste, encore future pour nous qui attendons le retour du Seigneur (chapitres 4 et 5), les voies de Dieu envers le monde sont annoncées prophétiquement sous deux aspects différents qui se complètent :
La scène change brusquement. Selon la division du livre indiquée par le Seigneur à l’apôtre (1. 19), il s’agit désormais des “choses qui doivent arriver après celles-ci”.
Après le déroulement de l’histoire de l’Église sur la terre, Dieu poursuit ses desseins. Nous sommes transportés dans le ciel, le troisième cielHébreux 9. 24 ; 2 Corinthiens 12. 2. Les chapitres 4 et 5 correspondent à la période qui suit l’enlèvement de la véritable Église ; une période qui précède les jugements que l’église apostate, restée sur la terre, va traverser pendant la grande tribulation (3. 10). L’Assemblée n’est plus reconnue par le Seigneur, et de ce fait, “l’église du Seigneur” n’est plus mentionnée après le chapitre 3, pour réapparaître comme “l’épouse de l’Agneau” juste avant l’apparition de Christ sur la terre pour y régner (19. 7). On peut noter que la dernière mention des vingt-quatre anciens, dont il va être question (et pour d’autres raisons, celle des quatre animaux) intervient juste avant que l’épouse soit introduite (19. 4).
Cette porte ouverte, cette voix qui invite : “Monte ici” et la présence, en esprit, de Jean dans la gloire, montrent de façon symbolique l’accomplissement de la promesse de ChristJean 14. 3 ; 1 Thessaloniciens 4. 15-17. L’espérance heureuse de l’Église s’est soudainement accomplie. Son enlèvement de la terre a été aussi subit que son commencementActes 2. 1, 2.
Comme dans la vision au cours de laquelle Jean contemple le Fils de l’homme (1. 10), la voix est comme celle d’une trompette1. Majestueuse, cette vision de Jean se concentre maintenant sur un trône placé dans le cielPsaume 103. 19, siège du gouvernement universel divin, au moment même où, sur la terre, les trônes humains commencent à vaciller et à s’effondrer. Jean contemple un merveilleux spectacle devant lequel il s’exclame : “Et voici”, expression qu’on ne retrouve pas dans des scènes similairesÉzéchiel 1. 1. Le jour de l’homme s’achève par les renversements annoncés, mais un trône subsiste, que rien ne peut ébranler. Son caractère n’est pas ici celui de la grâceHébreux 4. 16, ni celui du grand trône blanc, encore à venir (20. 11). C’est le siège du gouvernement du monde.
Les yeux de celui qui est assis sur ce trône (Dieu dans son caractère de créateur) parcourent la terre ; il se rit de la révolte de l’homme et de sa foliePsaume 2. 4. Il est semblable ici à du jaspe et à du sardius. Le Seigneur, dans les gloires personnelles de son Être, est souvent représenté par ces pierres précieuses. En particulier, le jaspe (peut-être s’agit-il du diamant) 2 (21. 11, 18, 19) représente sa gloire manifestée. C’est aussi la dernière pierre placée sur le pectoral du souverain sacrificateurExode 28. 17-20. Le travail rédempteur de Christ est symbolisé par une autre pierre, rouge, le sardius (ou : rubis), la première pierre du pectoral. Ensemble, ces deux pierres rappellent “l’alpha et l’oméga”, “le commencement et la fin” (l’accomplissement) de la gloire divine. Elles seront encore mentionnées dans le livre (21. 19) en relation avec les fondements de la sainte cité.
Du trône sortent des éclairs et des tonnerres, emblèmes de la puissance et du jugement divins. Souvent mentionnés au cours de ce livre (8. 5 ; 11. 19 ; 16. 18), ils soulignent le caractère soudain et inattendu des jugementsMatthieu 24. 27 ; Psaume 18. 13, 14 ; Ézéchiel 1. 13. Les voix, quant à elles, sont des appels puissants et solennels de Dieu (1. 15) 3.
L’arc-en-ciel, signe de l’alliance entre Dieu et l’hommeGenèse 9. 13, est comparé à une émeraude. Cette pierre, verte, est de la couleur du feuillage et de l’herbe. L’arc indique que si les jugements vont fondre sur la terre, ils ne seront encore que partiels (10. 1) Jacques 2. 13 ; Ézéchiel 1. 28. La nature sera épargnée du fait de l’alliance de Dieu avec NoéRomains 8. 21. La grâce ne manquera pas : elle est tenue en réserve pour Israël. Les jugements définitifs n’interviendront que plus tard2 Pierre 3. 7.