Ville principale du royaume de Lydie, Sardes était autrefois une cité opulente. Le nom d’un des rois qui en avait fait sa capitale, Crésus, est resté le symbole de la richesse. Au temps de l’apôtre Jean, la ville était tombée dans l’oubli. Le nom de Sardes signifie probablement « un résidu » ; c’est peut-être une allusion prophétique aux réformateurs qui devaient sortir de la masse infidèle de Thyatire.
Le Seigneur ne se présente plus maintenant à l’Assemblée sous ses caractères ecclésiastiques, sauf celui d’avoir les sept étoiles ; il n’est plus dit qu’elles sont dans sa main droite.
Devant Sardes, le Seigneur ne marche plus au milieu des sept lampes d’or, comme devant Éphèse (2. 1). La lumière du témoignage de Dieu ne brille plus dans l’église de Sardes, prise dans son ensemble. En effet, vie et lumière sont intimement liéesJean 1. 4 et Sardes ne manifeste plus la vie de Dieu, car elle est morte (verset 1 b).
La venue du Seigneur est annoncée et les caractères de Christ se rapportent maintenant plus spécialement au royaume qui suivra sa venue : il a les sept Esprits, symbole de la plénitude de puissance avec laquelle il gouvernera la terre. Et si l’assemblée doit être mise de côté à cause de son infidélité et même traitée globalement comme le monde, le Seigneur conserve encore l’autorité absolue sur elle et sur les saints (les sept étoiles).
Sardes n’est pas caractérisée par le mal et la corruption, comme l’est Jésabel dans Thyatire ; elle se considère même comme supérieure à cet état : “Tu as le nom de vivre”. Mais, aux yeux du Seigneur, elle était comme morte : un état de mort spirituelle pour les professants sans la vie divine ; un sommeil semblable à la mort pour ceux qui n’étaient pas fidèles et dont les vêtements avaient été souillés au contact du monde. Car le grand mal parmi les successeurs des réformateurs a été la mondanité et l’intellectualisme qui met en question la parole de Dieu, associés à un principe de supériorité religieuse.
Le Seigneur trouve peu de choses faites pour lui lorsqu’il prend connaissance des œuvres de Sardes, sinon qu’elles n’étaient pas parfaites ou complètes. Aussi appelle-t-il à la vigilance et à “affermir ce qui reste, qui s’en va mourir”. C’est un appel que le Seigneur nous adresse évidemment encore aujourd’hui : “Réveille-toi, toi qui dors, et relève-toi d’entre les morts, et le Christ luira sur toi” Éphésiens 5. 14. Comment affermir ce qui reste, sinon en marchant humblement devant Dieu, et en gardant ce qui nous a été confié, “le bon dépôt” 1 Timothée 6. 20 ; 2 Timothée 1. 14 ?
En outre, Sardes devait se souvenir de la manière dont elle avait reçu et entendu : à la Réforme, la parole de Dieu avait été retrouvée, comme cela ne s’était pas produit depuis la naissance de l’ÉgliseActes 20. 32. Sardes était donc beaucoup plus responsable que Thyatire qui était restée dans son ensemble ignorante des Écritures. Or, Sardes n’avait pas entendu et reçu la Parole dans le cœur et ne l’avait pas mise en pratiqueLuc 6. 49. Aussi, était-elle invitée à “garder” ou “prendre garde” et à se repentir (verset 3).
Sardes est donc invitée à revenir à la Parole elle-même, et à la vérité qui lui avait été confiée, et non pas à faire ses premières œuvres comme pour Éphèse (2. 5) ou même à garder les œuvres du Seigneur selon l’exhortation “aux autres qui sont à Thyatire” (2. 24).
À la venue de Christ, le corps de professants formant l’ensemble de Sardes sera traité comme le monde. Le Seigneur vient subitement, comme un voleur dans la nuit, pour exercer le jugement : “Sachez ceci, que si le maître de la maison avait su à quelle veille le voleur devait venir, il aurait veillé… à l’heure que vous ne pensez pas, le Fils de l’homme vient” Matthieu 24. 43 ; Luc 12. 39, 40.
Avant le dénouement de la crise finale en Armagédon, le Seigneur se présente précisément sous ce même caractère : “Voici, je viens comme un voleur. Bienheureux celui qui veille et qui garde ses vêtements, afin qu’il ne marche pas nu et qu’on ne voie pas sa honte” (16. 15). Pour ceux qui sont dans les ténèbres, “le
Heureusement, tous n’en étaient pas là à Sardes, et des croyants fidèles (“quelques noms”) étaient restés attachés au Seigneur, purs dans leurs affections pour lui, dans l’attente de sa venue.
Une récompense particulière, indépendante de la promesse habituelle au vainqueur, leur est attribuée. Pour Christ, ces quelques-uns sont comme un trésor caché dans le champ du monde religieuxMatthieu 13. 44. La masse professante sans vie à Sardes avait souillé ses vêtements au contact du monde, en partageant ses principes et ses gloires. Par contraste, ceux-là avaient lavé leurs robes dans le sang de l’Agneau (7. 14 ; 22. 14), et s’étaient conservés purs du monde ici-basJacques 1. 27. Le Seigneur les estimera dignes de marcher avec lui en gloire là-haut, revêtus de Christ et de la robe de sa justiceGalates 3. 27 ; Ésaïe 61. 10, rehaussée par l’éclat de leur fidélité personnelle à leur Maître.
La promesse revêt un triple caractère :
Depuis Thyatire, l’exhortation à écouter suit maintenant la promesse au vainqueur. Le Seigneur s’adresse particulièrement à un petit nombre de fidèles sensibles à sa voix.