Du milieu de la chrétienté en déclin, le Seigneur appelle à lui des fidèles pour raviver la lampe de son témoignage dans le monde.
Le premier réveil, varié dans ses manifestations (la Réforme), était apparu au milieu de l’église de Thyatire. Le déclin qui a suivi la période des persécutions était tel qu’on a pu craindre au 18e siècle que ce qui subsistait de l’Église ne sombre complètement dans le monde et disparaisse. Mais le Seigneur est merveilleusement intervenu. Au début du 19e siècle, il a suscité un second réveil, de plusieurs manières, au sein de l’église de Sardes. Le message à Philadelphie le décrit prophétiquement. On peut penser qu’il n’y en aura pas d’autre d’une ampleur comparable avant le retour du Seigneur1.
Pour que l’action de l’Esprit de Dieu soit évidente et que tout élément humain s’efface, le Seigneur a choisi de faire apparaître ce réveil à peu près simultanément, mais de façon indépendante, en divers lieux d’Europe occidentale, sous l’action de plusieurs serviteurs de Dieu. Remarquablement doués, ils ont travaillé dans l’humilité et l’obéissance. La parole de Dieu a été à nouveau retrouvée et étudiée comme elle ne l’avait pas été depuis le commencement. Des vérités oubliées ont alors été remises en lumière, en particulier, le caractère céleste de l’Église, l’attente du retour du Seigneur pour la prendre auprès de lui, la présence et l’action de l’Esprit Saint. Ce réveil a été appelé le « cri de minuit », par analogie avec l’appel qui réveille les vierges de la paraboleMatthieu 25. 6.
La signification du nom de Philadelphie, “l’amour des frères”, résume bien la position de cette assemblée fidèle existant au temps de l’apôtre Jean.
Dieu est amour, de sorte que l’amour pour les frères trouve sa source en Dieu et dans l’amour pour Dieu. Il en est l’expression pratique1 Jean 4. 8, 16 ; 5. 2. Mais aussi, Dieu est lumière, et la communion entre frères se réalise dans la lumière1 Jean 1. 5, 7. Dans l’histoire de l’Église sur la terre, le réveil annoncé prophétiquement par le message à Philadelphie a été marqué par le retour à cette double source de la communion et de l’amour vrai entre les saints.
Christ apparaît devant Philadelphie sous quatre caractères particuliers qu’on ne trouve ni dans la vision glorieuse du Fils de l’homme (qui présente ses caractères ecclésiastiques), ni dans les messages aux églises antérieures.
Christ n’est plus vu comme marchant au milieu des assemblées (ce qui reste néanmoins toujours vrai), car les organisations ecclésiastiques de Thyatire et de Sardes sont devenues le siège de la corruption et de l’infidélité. Christ porte donc un caractère moral personnel que la Parole révèle et que la foi des fidèles peut saisir. D’un côté, il est :
De l’autre côté :
Ces deux premiers caractères sont ceux de Dieu lui-même, manifestés en Christ, l’homme parfait. Les deux suivants présentent ses attributs de puissance en gouvernement de la terre.
Du temps d’Ézéchias, un scribe infidèle, Shebna (type de l’Antichrist), devait être remplacé par Eliakim (l’intendant fidèle établi sur la maison du roi), type de Christ. Témoignage lui était rendu : “Et je mettrai la clef de la maison de David sur son épaule ; et il ouvrira et personne ne fermera ; et il fermera et personne n’ouvrira” Ésaïe 22. 15-24. Investi de la puissance et garant de l’espérance du peuple d’Israël, comme un clou fixé dans un lieu sûr, Eliakim est ainsi un beau type de Christ, précisément dans le caractère qu’il prend devant le faible résidu philadelphien.