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Apocalypse
Sondez les Écritures - 5e année

Apocalypse 3. 7-13

Les choses qui sont. L’Assemblée responsable sur la terre

7. Philadelphie (1)

Du milieu de la chrétienté en déclin, le Seigneur appelle à lui des fidèles pour raviver la lampe de son témoignage dans le monde.

Le premier réveil, varié dans ses manifestations (la Réforme), était apparu au milieu de l’église de Thyatire. Le déclin qui a suivi la période des persécutions était tel qu’on a pu craindre au 18e siècle que ce qui subsistait de l’Église ne sombre complètement dans le monde et disparaisse. Mais le Seigneur est merveilleusement intervenu. Au début du 19e siècle, il a suscité un second réveil, de plusieurs manières, au sein de l’église de Sardes. Le message à Philadelphie le décrit prophétiquement. On peut penser qu’il n’y en aura pas d’autre d’une ampleur comparable avant le retour du Seigneur1.

Pour que l’action de l’Esprit de Dieu soit évidente et que tout élément humain s’efface, le Seigneur a choisi de faire apparaître ce réveil à peu près simultanément, mais de façon indépendante, en divers lieux d’Europe occidentale, sous l’action de plusieurs serviteurs de Dieu. Remarquablement doués, ils ont travaillé dans l’humilité et l’obéissance. La parole de Dieu a été à nouveau retrouvée et étudiée comme elle ne l’avait pas été depuis le commencement. Des vérités oubliées ont alors été remises en lumière, en particulier, le caractère céleste de l’Église, l’attente du retour du Seigneur pour la prendre auprès de lui, la présence et l’action de l’Esprit Saint. Ce réveil a été appelé le « cri de minuit », par analogie avec l’appel qui réveille les vierges de la paraboleMatthieu 25. 6.

L’assemblée à Philadelphie :

La signification du nom de Philadelphie, “l’amour des frères”, résume bien la position de cette assemblée fidèle existant au temps de l’apôtre Jean.

Dieu est amour, de sorte que l’amour pour les frères trouve sa source en Dieu et dans l’amour pour Dieu. Il en est l’expression pratique1 Jean 4. 8, 16 ; 5. 2. Mais aussi, Dieu est lumière, et la communion entre frères se réalise dans la lumière1 Jean 1. 5, 7. Dans l’histoire de l’Église sur la terre, le réveil annoncé prophétiquement par le message à Philadelphie a été marqué par le retour à cette double source de la communion et de l’amour vrai entre les saints.

La présentation du Seigneur : verset 7

Christ apparaît devant Philadelphie sous quatre caractères particuliers qu’on ne trouve ni dans la vision glorieuse du Fils de l’homme (qui présente ses caractères ecclésiastiques), ni dans les messages aux églises antérieures.

Christ n’est plus vu comme marchant au milieu des assemblées (ce qui reste néanmoins toujours vrai), car les organisations ecclésiastiques de Thyatire et de Sardes sont devenues le siège de la corruption et de l’infidélité. Christ porte donc un caractère moral personnel que la Parole révèle et que la foi des fidèles peut saisir. D’un côté, il est :

  • le Saint ;
  • le Véritable.

De l’autre côté :

  • celui qui a la clef de David ;
  • celui qui en use souverainement.
  • 1. Le Saint. C’est le premier trait de la perfection morale de notre Seigneur. Il est le Saint de l’A.T. En lui s’exprime en perfection et en plénitude tout ce que Dieu cherche dans l’homme : bonté, piété et miséricorde2 Chroniques 6. 41, 42 ; Psaume 16. 10 ; 89. 19. Il demeure le Saint de DieuJean 6. 69. S’il est saint (séparé du monde et des pécheurs), il se sanctifie aussi lui-même pour les siens, afin qu’eux aussi soient sanctifiés (séparés du mal et de la souillure) par la véritéJean 17. 19 ; Hébreux 7. 26.
  • 2. Le Véritable. Christ est “la vérité”, le “Dieu véritable et la vie éternelle” Jean 14. 6 ; 1 Jean 5. 20. Il exclut absolument tout mensonge1 Jean 2. 21, 27.

Ces deux premiers caractères sont ceux de Dieu lui-même, manifestés en Christ, l’homme parfait. Les deux suivants présentent ses attributs de puissance en gouvernement de la terre.

  • 3. Celui qui a la clef de David. Le Seigneur est “la racine et la postérité de David” (22. 16) et comme vainqueur de la mort et ressuscité, il tient les clefs de la mort et du hadès (1. 18), c’est-à-dire qu’il possède à la fois le pouvoir souverain sur la mort et la puissance de ressusciter des morts. Il a aussi la clef de David, c’est-à-dire l’autorité de gouverner sur la terre2.

Du temps d’Ézéchias, un scribe infidèle, Shebna (type de l’Antichrist), devait être remplacé par Eliakim (l’intendant fidèle établi sur la maison du roi), type de Christ. Témoignage lui était rendu : “Et je mettrai la clef de la maison de David sur son épaule ; et il ouvrira et personne ne fermera ; et il fermera et personne n’ouvrira” Ésaïe 22. 15-24. Investi de la puissance et garant de l’espérance du peuple d’Israël, comme un clou fixé dans un lieu sûr, Eliakim est ainsi un beau type de Christ, précisément dans le caractère qu’il prend devant le faible résidu philadelphien.

  • 4. Celui qui ouvre ou ferme souverainement. Christ peut maintenir une porte ouverte ou fermée sans qu’aucune créature, même pas Satan, ne puisse s’y opposer. Pendant le ministère de Paul, une porte grande et efficace lui était ouverte à Éphèse1 Corinthiens 16. 9 en dépit des nombreux adversaires ; à l’opposé, le Saint Esprit pouvait l’empêcher de se rendre en Bithynie et d’annoncer la Parole en AsieActes 16. 7. Maintenant encore la porte de la grâce est ouverte et tous les hommes peuvent y entrer. Un jour, elle sera fermée à jamais. Alors beaucoup, professants ou vierges folles, heurteront en vainMatthieu 25. 11, 12 ; Luc 13. 25-27.

Notes

1On voit une sorte d’anticipation de ces deux réveils dans ceux d’Ézéchias et de Josias en Juda, avant la déportation à Babylone. L’infidélité des fils de Josias a hâté le jugement de Dieu sur Juda. Le Seigneur a ouvert une porte devant Philadelphie (v. 8), et la prophétie n’en mentionne pas d’autre ensuite.
2Dans la Bible, la clef est toujours le symbole de l’autorité.

Apocalypse 3

7Et à l’ange de l’assemblée qui est à Philadelphie, écris : Voici ce que dit le saint, le véritable, celui qui a la clé de David, celui qui ouvre et nul ne fermera, qui ferme et nul n’ouvriraa :

8Je connais tes œuvres. Voici, j’ai mis devant toi une porte ouverteb que personne ne peut fermer, car tu as peu de force, et tu as gardé ma parole, et tu n’as pas renié mon nom. 9Voici, je donne [de ceux] de la synagogue de Satan qui se disent être Juifs, – et ils ne le sont pas, mais ils mentent ; voici, je les ferai venir et se prosterner devant tes pieds, et ils connaîtront que moi je t’ai aimé. 10Parce que tu as gardé la parole de ma patience, moi aussi je te garderai de l’heure de l’épreuve qui va venir sur la terre habitée tout entière, pour éprouver ceux qui habitent sur la terre. 11Je viens bientôtc ; tiens ferme ce que tu as, afin que personne ne prenne ta couronne.

12Celui qui vaincra, je le ferai une colonne dans le templed de mon Dieu, et il ne sortira plus jamais dehors ; et j’écrirai sur lui le nom de mon Dieu, et le nom de la cité de mon Dieu, de la nouvelle Jérusalem qui descend du ciel d’auprès de mon Dieu, et mon nouveau nom.

13Que celui qui a des oreilles écoute ce que l’Esprit dit aux assemblées.

Notes

aou : n’ouvre.
bpropr. : qui a été ouverte.
cpromptement, vitement.
dle temple propr. dit, la maison même.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)