La première lettre est adressée à Éphèse qui est, aux yeux de Dieu, une assemblée locale ayant porté les caractères de l’assemblée telle qu’il l’a formée au commencement.
Le nom “Éphèse” signifie “plénitude des desseins (divins)”. Aucune assemblée nommée dans le N.T. n’a reçu autant de révélations sur ces desseins merveilleux, grâce au service de l’apôtre Paul. Pourtant, environ trente ans plus tard seulement, la racine du déclin apparaît déjà dans l’assemblée par l’abandon du premier amour.
Il “tient les sept étoiles dans sa droite” et “marche au milieu des sept lampes d’or”. Le sens des symboles a été révélé (1. 20) : les étoiles sont les anges (ou messagers) des assemblées et les lampes sont les assemblées elles-mêmes. À Éphèse, Christ se présente dans le caractère général sous lequel il était déjà apparu comme Fils de l’homme à l’assemblée dans son ensemble (1. 13, 16).
La fonction des étoiles est de donner une direction. Les anges sont des messagers ; ainsi était communiquée à l’assemblée sur la terre la pensée ou la lumière de Dieu.
Le message commence par cette parole de Christ, à la fois si pénétrante et si encourageante : “Je connais”. Elle sera répétée six fois (à toutes les assemblées sauf à Pergame, à qui il est dit : “Je sais”) pour souligner le bien dans l’assemblée ou l’avertir des dangers qui la guettent. Comme Pierre, sondé au plus profond de lui-même par la parole de Jésus, nous pouvons lui dire : “Seigneur, tu connais toutes choses” Jean 21. 17.
À Éphèse, le Seigneur parle de trois fruits de sa grâce :
Un croyant fidèle est conduit à haïr ce que Dieu hait. Mais pour pouvoir s’occuper du mal, pour le juger, il faut être occupé du bien, s’en nourrir dans la communion avec le Seigneur individuellement et dans l’assemblée.
Derrière le danger des Nicolaïtes, se cache peut-être aussi l’introduction du clergé (et du principe clérical) qui est apparu très tôt dans l’église, dès la fin du premier siècle.
L’assemblée d’Éphèse rejetait bien les prétentions des faux docteurs et supportait avec patience des afflictions pour le nom du Seigneur, mais le premier amour pour lui était abandonné. Le mot utilisé ici pour le “premier” amour est traduit dans la parabole du fils prodigue par la “plus belle” robeLuc 15. 22. Ainsi, Christ désire nos affections les plus élevées, les plus profondes et les plus pures ; en fait, il veut que nous lui donnions notre cœurProverbes 23. 26. Rien d’autre ne peut satisfaire celui qui a tout donné pour nous acquérir pour lui, celui qui nous aime de l’amour même dont le Père l’a aimé de toute éternitéJean 15. 9 ; 17. 26.
Le déclin intérieur dans les affections pour Christ marque ainsi déjà toute l’histoire de l’assemblée sur la terre. Le Seigneur met le doigt sur les défaillances de l’assemblée, en ne négligeant jamais le bien qui est manifesté en elle, et en lui rappelant son amour pour elle. En conséquence, l’assemblée, vue dans sa responsabilité sur la terre, est soumise au jugement de Christ ; elle sera mise de côté si elle ne persévère pas dans l’énergie spirituelle de son premier amour.
Avant d’exercer le jugement, le Seigneur appelle toutefois à se repentir et à se souvenir de l’état antérieur d’où l’assemblée est déchue. L’invitation : “repens-toi” est adressée cinq fois (pour toutes les assemblées sauf Smyrne et Philadelphie). Un chemin pour le relèvement est donc toujours ouvert pour la foi ; il passe par une vraie repentance devant le Seigneur.
Celle-ci est toujours adressée à une personne dans l’assemblée. Dans le cas d’Éphèse, elle est très générale et en contraste complet avec la ruine amenée par la désobéissance d’Adam.
Dans la première création, le jardin planté par l’Éternel Dieu en Éden possédait deux arbres : l’arbre de vie et celui de la connaissance du bien et du mal. Dans la seconde création, dont Christ est le commencement, c’est-à-dire le fondement (3. 14), un seul arbre subsiste, celui de la vie (22. 2). L’arbre de la connaissance du bien et du mal n’y a plus sa place, car la mort de Christ a répondu pleinement à la responsabilité de l’homme devant Dieu. L’arbre de vie est dans le paradis de Dieu2 (verset 7). Quel bonheur de manger de cet arbre ! Et ce bonheur est conféré à ceux qui ont lavé leur robe dans le sang de l’agneau (22. 14). Ils ont ainsi revêtu le nouvel homme, créé selon Dieu en justice et sainteté de la véritéÉphésiens 4. 24, part bien meilleure que celle qu’Adam a perdue par la chute.
Le fruit de l’arbre de vie est la dernière
Le “paradis”, lieu de délices, n’est mentionné que trois fois dans le N.T. :