Le Seigneur prend connaissance des œuvres de Philadelphie, sans lui adresser de reproches. Il ne les nomme pas et il n’appartient pas à des croyants de le faire eux-mêmes. L’assurance que le Seigneur connaît toutes choses doit suffireJean 21. 17.
Le Seigneur maintient devant Philadelphie une porte ouverte malgré sa faiblesse et la puissance arrogante des adversaires. Il n’est plus maintenant question, comme au début des évangiles, de force et de violence pour entrer dans le royaume de DieuMatthieu 11. 12 ; Luc 16. 16. La fidélité, ce qui compte et que le Seigneur demande, se réalise dans la faiblesse sans apparence extérieure. Si le Seigneur garde la porte ouverte devant l’assemblée, c’est parce qu’elle manifeste trois caractères : elle a peu de force, elle garde la parole du Seigneur, elle ne renie pas son nom.
Le chemin du Seigneur sur la terre a été celui de l’homme parfait, du pauvre, qui dépendait en tout de son Père et s’attendait toujours à Lui. Vrai berger des brebis, il est entré par la porte dans la bergerie et le portier lui a ouvert. Le Saint et le Véritable a été rejeté, ayant dépensé sa force pour le néant auprès du peuple juif qu’il visitait en grâceÉsaïe 49. 4. On est frappé de noter l’analogie entre la position et le caractère des vrais témoins philadelphiens et ceux de leur Maître et Seigneur : le monde et les obstacles sont les mêmes, et Christ est le tout de leur cœur ; c’est un état moral que le Seigneur approuve.
Lors du dernier réveil du peuple de Juda sous Josias, la loi de l’Éternel avait été retrouvée2 Rois 22. 8-11. Ainsi, lors du réveil philadelphien, toute la Parole a été remise en évidence et sondée d’une manière plus profonde qu’auparavant, notamment pendant la Réforme.
C’est un enseignement de toute importance pour l’administration des assemblées. Pour pouvoir se réclamer de la présence du Seigneur au milieu des deux ou trois assemblés en son nomMatthieu 18. 20, il faut reconnaître la plénitude de sa seigneurie en mettant de côté nos pensées et nos intérêts personnels.
Dans la vie du chrétien, certaines affections sont réservées au Seigneur seul, au-dessus et en dehors des liens de la nature, tout précieux qu’ils soient à leur place. Cultiver la communion avec le Seigneur, lire beaucoup la Parole avec prière, avec foi et dans la recherche d’une bonne conscience, tels sont les exercices de la piété pratique qui permettent de se rapprocher de l’état moral de Philadelphie.
Parmi les sept assemblées, deux seulement n’encourent aucun reproche de la part du Seigneur : Smyrne et Philadelphie. Et toutes deux avaient à faire face à la même opposition du monde religieux organisé selon un système diabolique, et qui se réclamait des privilèges du peuple juif, autrefois le peuple de Dieu (verset 9 ; 2. 9). Au début du christianisme, les Juifs qui avaient rejeté et crucifié Christ mettaient à mort ses témoins et se vantaient de leur position. Le témoignage de Philadelphie se déploie maintenant en face d’une opposition de même nature, bien que le mépris soit en général plus fréquent que la violence. Le Seigneur désigne ces opposants comme étant la synagogue de Satan et annonce leur jugement comme une preuve de son approbation sur Philadelphie.
La fidélité des saints de Philadelphie prend sa valeur aux yeux du Seigneur par le fait qu’elle se manifeste, dans une apparence de petitesse et d’impuissance, sans chercher à prévaloir, au milieu d’un état de choses complètement opposé à la vérité.
Par opposition, ceux qui ont des prétentions religieuses, s’appuyant sur une organisation durable transmissible de génération en génération, sont jugés par le Seigneur comme des menteurs. De même aujourd’hui, les professants qui se disent chrétiens et n’ont pas la vie de Dieu sont des menteurs et leurs congrégations dépendent de Satan. Au début du réveil du 19e siècle, de telles gens, auxquels avaient pu se lier des chrétiens aveuglés, se sont opposés de toute leur énergie aux croyants de Philadelphie, d’abord par le mépris et les moqueries, puis par la violence publique, en paroles, en écrits ou même en actes. Toutefois, le Seigneur n’a pas permis que la persécution sévisse comme au temps de la Réforme, et puisse entraver la diffusion de la vérité divine retrouvée dans la Parole.
Le temps s’approche où toutes les fausses prétentions religieuses seront jugées et où les vrais chrétiens seront reconnus. Lorsque le Seigneur viendra dans sa gloire, ceux-ci seront manifestés avec lui, dans l’unité. Le monde connaîtra alors (il sera trop tard pour croire) que les disciples du Seigneur avaient été aimés par le Père comme le Père aime le FilsJean 17. 23. Christ a aimé l’assemblée, comme aussi chacun de ses rachetésÉphésiens 5. 25 ; Galates 2. 20. Ici, l’amour du Seigneur pour les siens est présenté comme la part spéciale de ceux qui lui auront été fidèles en face de l’opprobre de la profession chrétienne : “Ils connaîtront que moi je t’ai aimé”.
Le Seigneur est venu sur la terre, l’homme pauvre et méprisé, pour y être rejeté par l’élite du monde. Mais plus tard, tout genou se ploiera au nom de JésusPhilippiens 2. 10. De même, sans que les saints de Philadelphie le lui demandent, le Seigneur fera se prosterner devant eux ceux qui les avaient méprisés et persécutés. Aujourd’hui le monde et Satan n’ont pas changé, de sorte que les témoins du Seigneur supportent encore le mépris et l’opprobre. Telle a été la part de beaucoup de chrétiens au cours du réveil du siècle dernier ; telle sera aussi la part de ceux qui désirent rester fidèles au Seigneur.