Le récit des activités de Pierre reprend jusqu’au verset 12, du chapitre 12. Plein d’énergie et de zèle, Pierre quitte Jérusalem et se rend à Joppé en passant par Lydde. L’assemblée à Lydde avait été probablement formée par l’Esprit Saint agissant dans les disciples qui avaient fui Jérusalem. Ces disciples sont appelés ici des
À Lydde, Pierre trouve un homme paralysé depuis huit ans. Il n’est pas dit qu’Énée (un nom grec dérivé d’un héros troyen) était un croyant. L’apôtre, qui avait le don de guérison1 Corinthiens 12. 9, l’exerce sur cet homme, tout en dirigeant son attention exclusivement sur Jésus Christ : “Énée ! Jésus, le Christ, te guérit ; lève-toi et fais-toi toi-même ton lit” ! La guérison est instantanée, totale. Désormais, Énée ne dépend plus des autres, il peut prendre soin de lui-même. Ne pensons pas que nous n’avons plus rien à faire lorsque nous venons d’être sauvés. Jésus guérit, encore faut-il se lever par la puissance qu’Il nous donne et marcher à sa gloire.
Ce miracle est opéré dans le seul but de mettre les gens de Lydde en présence de l’évangile et de les amener à la guérison spirituelle. Si Pierre n’avait eu en vue que la guérison physique, il aurait sans doute guéri d’autres malades dans la ville.
Le résultat ne se fait pas attendre : tous ceux de Lydde et du Saron qui voient cette guérison se tournent vers le Seigneur. Le Saron était un territoire à demi-juif car un certain nombre de Gentils le peuplaient. La porte ne s’ouvrait aux nations que très progressivement.
Les frères de Joppé (Jaffa ou Yafo aujourd’hui) appellent Pierre : Tabitha (gazelle), une femme disciple remarquable par ses bonnes œuvres, vient de mourir. Elle semble avoir été connue par beaucoup d’étrangers qui avaient probablement bénéficié de sa générosité car elle est aussi appelée Dorcas, un nom grec qui a la même signification que Tabitha. En demandant à un apôtre de venir rapidement, les frères, peut-on penser, cherchaient avant tout la manifestation de la puissance du Seigneur, pas seulement la consolation.
Dans ce monde, beaucoup de croyants prodiguent de bonnes paroles mais, malheureusement, manquent souvent de bonnes œuvres. Tabitha n’appartenait pas à ceux-là. Sa foi n’était ni bruyante, ni paresseuse. Elle aidait pratiquement et financièrement les veuves dans le besoin. Ses œuvres témoignaient de la réalité de sa foiJacques 2. 18.
Nous sommes sauvés par la grâce, moyennant la foi. Il est vrai que les œuvres ne sauvent pasÉphésiens 2. 8, 9 mais il est tout aussi certain que “la foi sans les œuvres est morte” Jacques 2. 26. Dans un monde où les besoins matériels et spirituels sont immenses, rappelons-nous constamment que nous avons “été créés dans le Christ Jésus pour les bonnes œuvres que Dieu a préparées à l’avance, afin que nous marchions en elles” Éphésiens 2. 10.
Il n’y a aucune raison de nous enorgueillir car nous devons à Dieu tout ce que nous sommes et tout ce que nous faisons en bien. Les veuves montrent à Pierre tous les vêtements que Dorcas avait faits (le verbe indique qu’elles les portaient sur elles). Mais Pierre fait sortir tout le monde pour être seul à genoux dans la prière. Quoique conduit par le Seigneur à Joppé, il sent le besoin de connaître sa volonté. Quand il est certain que Dieu va l’exaucer, il se tourne vers le corps. Comme Jésus en présence du cadavre de la fille de JaïrusLuc 8. 54, Pierre prononce ces simples mots : “Tabitha, lève-toi !” Tabitha est ressuscitée. Elle ouvre les yeux, se redresse et Pierre l’aide à se lever. Voilà le geste d’un vrai pasteur. Un résultat spirituel ne se mesure pas à la puissance déployée. Alors qu’à Lydde toute une contrée s’est tournée vers le Seigneur après qu’Énée a été guéri, plusieurs (seulement) croient à Joppé.