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Essayer maintenant
La disponibilité de Philippe est remarquable. En Samarie, il est le centre de l’attention de toute une ville. Il est maintenant appelé à se rendre sur un chemin désert vers le midi (le sud) ou plutôt à midi, en pleine chaleur du jour ! Les ordres de Dieu peuvent parfois nous surprendre. Nous pouvons ne pas comprendre son plan au début, mais les résultats montrent que les voies de Dieu sont toujours justes. Ici, l’ordre donné à Philippe paraît si insolite, qu’un ange est envoyé pour le lui transmettre. L’ange ne donne aucune explication et Philippe n’en demande pas. Il obéit immédiatement. Le vrai évangéliste ne regarde pas aux circonstances, aussi étranges paraissent-elles, ni au nombre de personnes, même s’il est petit. Il obéit à la voix de Dieu pour apporter le Christ, ne serait-ce qu’à une personne.
Sur une route déserte près de Gaza, Philippe rencontre en plein midi un homme important à la cour de la reine Candace. Ce nom est un titre que portaient les reines d’Éthiopie (de Nubie), un pays situé au sud de l’Égypte et connu sous le nom de CushPsaume 68. 32 ; Jérémie 38. 7. Il est eunuque. Dans un sens général, ce terme était réservé à l’intendant ou au trésorier d’un roi. Dans le sens strict du terme, la loi excluait les eunuques des privilèges religieuxDeutéronome 23. 2 mais Ésaïe annonce la suppression de cette interdictionÉsaïe 56. 3-5.
L’eunuque, sans doute un prosélyte, revient en char d’un pèlerinage à Jérusalem en emportant un trésor inestimable, les Écritures. Il les lit à haute voix, comme on le faisait habituellement dans l’Antiquité. L’Esprit (non plus l’ange du Seigneur) commande à Philippe de se joindre à ce char. « Les anges s’occupent des circonstances, l’Esprit conduit aux âmes ».
Le Seigneur aurait pu se révéler directement à l’eunuque mais il respecte la mission qu’il a lui-même confiée à ses disciples, celle d’annoncer l’évangile (1. 8) Matthieu 28. 19. Avant que Philippe rencontre l’eunuque, Jésus avait pourtant déjà commencé un travail dans son âme. C’est ainsi que le Seigneur procède toujours car, pour que la Parole porte du fruit, la semence doit tomber sur un terrain préparéMatthieu 13. 23. Prenons garde à ne pas laisser un labourage de Dieu sans semence par notre négligence.
L’eunuque lit dans les Écritures le chapitre 53 du prophète Ésaïe. Il cherche sincèrement à comprendre. Dieu aime à répondre rapidement aux besoins d’un cœur, car la grâce, comme Philippe, accourtLuc 15. 20.
L’Éthiopien demande à Philippe de qui parle le prophète, de lui ou de quelque autre. Par cette question, l’eunuque montre qu’il ignore encore tout de l’évangile. Philippe saisit immédiatement l’occasion1 Pierre 3. 15 pour annoncer Jésus en partant du texte qui interpelle tant l’Éthiopien. Comme Philippe, comprenons que toutes les Écritures parlent de JésusLuc 24. 27 et qu’elles s’appliquent dans tous les temps à tous les peuples.
Tout est divinement conduit. Le passage (cité selon la version grecque des Septante) parle du Messie dans son humiliation sur la terre. Son jugement a été ôté car la justice a été bafouée lors de la parodie de procès que le Seigneur a dû subir. Et qui racontera sa génération ? Qui peut dépeindre toute la méchanceté des hommes de son temps ? Les mots manquent pour le faire. Car sa vie est ôtée de la terre. La fin violente du Messie est la preuve de la méchanceté de l’homme.
Sans la Parole qui atteint au plus profond de l’être, l’évangéliste le plus puissant ne peut rien faire. Un Éthiopien ne peut changer sa peauJérémie 13. 23, mais Jésus Christ transforme son cœur. Le salut ne se trouve pas dans la lecture de la Bible mais dans la foi en la personne de Jésus Christ. Et la foi vient de ce que l’on entend par la parole de DieuRomains 10. 17.
La foi doit être accompagnée d’une confession publiqueRomains 10. 9. Quand la foi est sincère, nul besoin d’atteindre à des connaissances particulières avant d’être baptisé. Deux conditions sont suffisantes et nécessaires pour le baptême : la foi et de l’eau. L’eunuque se fait baptiser sur-le-champ. Par son baptême, il témoigne être devenu disciple du ChristMatthieu 28. 19.
Notons aussi que le baptême est une affaire individuelle quand bien même plusieurs seraient baptisés en même temps. Il est administré par un serviteur de Dieu au nom du Père, du Fils et du Saint EspritMatthieu 28. 19 et non par l’église ou au nom d’un groupe chrétien.
Remarquons encore que le verset 37 qui se trouve seulement dans certains manuscrits paraît avoir été ajouté par des copistes qui pensaient que le texte n’était pas complet. En effet au second siècle on estimait qu’une profession de foi personnelle devait nécessairement précéder le baptême.
Le temps et l’espace ne limitent pas la puissance de Dieu. Philippe disparaît soudainement. Cette disparition mystérieuse se produit pour que l’Éthiopien apprenne à fixer ses regards sur Jésus et non sur Philippe. Cet homme possède maintenant l’Esprit Saint, le meilleur guide qui soitJean 16. 13. Dans ses mains, il tient les Écritures divinement inspirées qui contiennent tout ce qui concerne Jésus. Que désirer de plus ?
La mission de Philippe est achevée. Le chemin redevient désert. On retrouve Philippe à Azot car le Seigneur lui a préparé une autre tâche. Plus tard, il s’établit à Césarée où il est connu sous le beau nom de Philippe l’évangéliste (21. 8). Quelqu’un a dit : « L’évangéliste devrait être comme un compas : il tient ferme d’un pied dans une assemblée locale et avec l’autre pied il touche le monde et répand la bonne semence de l’évangile, amenant ainsi les âmes dans le sein de l’assemblée pour être nourries ».
L’eunuque continue sa route tout joyeux, le cœur rempli de la joie de l’EspritRomains 14. 17. On peut penser que l’Éthiopien apporta l’évangile dans son pays car on sait que cette région du monde fut christianisée très tôt.
Par l’exemple de Philippe, nous apprenons ce qu’est un vrai évangéliste. Il est obéissant (verset 27), humble et disponible (verset 29), rapide (verset 29), plein de tact en approchant autrui (verset 30). Il se met au même niveau que son auditeur en s’asseyant près de lui (verset 31), connaît les Écritures et peut les expliquer (verset 35). Il ne change pas le sujet de préoccupation de son interlocuteur mais développe la vérité sur Jésus à partir de cette base. Le message de l’évangile doit toujours être adapté aux connaissances et à l’attente des auditeurs. Aux Samaritains qui attendent un messie, Philippe prêche le Christ. À l’Éthiopien qui ne comprend pas de qui parlent les Écritures, il annonce Jésus (verset 35).