Comme aujourd’hui dans nos pays, les magiciens pullulaient alors, exerçant une influence considérable et gagnant beaucoup d’argent. Ils exorcisaient, guérissaient et pratiquaient l’astrologie. Les miracles qu’ils produisaient étaient dus soit à leur habilité de prestidigitateur, soit aux puissances sataniques dont ils étaient possédés.
Simon, un magicien, entend Philippe en Samarie. Le peuple, étonné par Simon, croyait que celui-ci possédait la puissance même de Dieu. Il n’était qu’un
Cet instrument de Satan pour subjuguer les foules est si fasciné par les miracles opérés par Philippe qu’il ne le quitte plus. Simon ne met pas en doute la réalité des miracles qu’il voit s’accomplir sous ses yeux. Les miracles impressionnent son esprit mais la Parole de Dieu est sans effet sur son cœur. Comme la suite le montre, cet homme n’a pas la foi, car on ne le voit jamais se repentir. Il est pourtant baptisé (une preuve, s’il en faut, que le baptême ne sauve pas).
Simon prend Philippe pour un magicien plus puissant que lui et veut découvrir son secret. Pendant un certain temps, il réussit à tromper Philippe qui a manqué de discernement en le baptisant. Mais il n’est pas facile de distinguer un vrai converti d’un simulateur. Le Seigneur Jésus, lui, ne s’est jamais laissé tromper par qui que ce soit. Quand plusieurs crurent en son nom en contemplant les miracles qu’il faisait, le Seigneur ne se fiait pas à eux car il connaissait ce qui est dans le cœur de l’hommeJean 2. 23-25. Que Dieu nous accorde le don de discernement des esprits1 Corinthiens 12. 10 ; 1 Jean 4. 1 !
Apprenant à Jérusalem ce qui se passe en Samarie, les apôtres délèguent sans hésitation Pierre et Jean pour reconnaître l’œuvre de Dieu. Comme eux, ils sont revêtus de l’autorité apostolique. Bien que Pierre ait reçu les clés du royaumeMatthieu 16. 19, il est nécessaire que Jean l’accompagne comme autre témoin pour que soit respecté le principe divin des deux ou trois témoins2 Corinthiens 13. 1.
À une autre occasion, Jean avait demandé que le feu descende du ciel sur les Samaritains qui refusaient d’accueillir JésusLuc 9. 51-55. En vérité, l’Esprit Saint transforme de fond en comble les mobiles du cœur, car Jean vient maintenant prier pour ces Samaritains sur lesquels il avait appelé la vengeance du ciel.
Les deux apôtres reconnaissent immédiatement que ces convertis nouvellement baptisés ne possèdent pas le Saint Esprit qui avait opéré au milieu d’eux. Mais ils ne sont pas encore scellés de l’Esprit. Pierre avait pourtant déclaré que l’Esprit était pour tous (2. 38, 39). Par l’imposition des mains des apôtres, non de Philippe, les Samaritains qui avaient cru reçoivent l’Esprit. L’action de Pierre et de Jean montre aux Samaritains qu’ils sont pleinement incorporés à l’Assemblée, comme les Juifs au jour de la Pentecôte. Sans cela, ils auraient pu être tentés de se séparer des autres croyants dans l’Église naissante, spécialement du fait de leur animosité envers les Juifs.
Ne cherchons pas en Samarie un modèle pour agir aujourd’hui. Les apôtres ne sont plus là pour communiquer l’Esprit par l’imposition des mains. Dieu scelle maintenant les siens de son Esprit sans intermédiaire2 Corinthiens 1. 21, 22.
Simon se démasque. Ses motifs sont évidents. Les signes visibles qui accompagnent la prédication de l’évangile sont si impressionnants que Simon ambitionne pour lui-même de pouvoir les reproduire à volonté et, vraisemblablement, de les monnayer. Plein d’amertume (verset 23), il craint de perdre son influence. La recherche du prestige l’aveugle complètement.
Le magicien réalise que les apôtres peuvent communiquer l’Esprit. Il ne demande pas le Saint Esprit pour lui-même mais propose d’acheter le pouvoir de le communiquer à son tour.
Pierre et Jean ne tombent pas dans ce piège grossier. Dieu ne négocie pas ses dons. Ils sont gratuitsÉphésiens 2. 8, 9. Le salut ne s’achète pas, pas plus que l’Esprit Saint. Nous ne sommes pas rachetés par de l’argent ou de l’or, mais par le sang précieux de Christ1 Pierre 1. 19. La seule façon de recevoir l’Esprit Saint est de se détourner du péché, de demander à Dieu le pardon des péchés, et de croire en Jésus.
Les reproches sévères que Pierre adresse à Simon montrent bien que le magicien ne veut pas l’Esprit pour accomplir le bien (il est dans un fiel d’amertume) et pour faire ce qui est juste (il est lié par l’injustice). Il n’est qu’un imposteur, avide de notoriété.
Superstitieux, Simon a peur des conséquences de son acte. Il n’éprouve aucun repentir. Il est incapable de supplier le Seigneur et demande à Pierre et à Jean de le faire pour lui afin que rien ne lui arrive de ce qu’ils lui ont dit. Nous ne savons pas si les apôtres l’ont fait et ce qui est advenu de Simon. Le récit s’arrête d’une manière abrupte et Simon disparaît dans l’obscurité de ses propres ténèbres.
La mission des deux apôtres est arrivée à son terme en Samarie. Leur présence a démontré l’unité entre les chrétiens de Jérusalem et ceux de Samarie. Pierre et Jean peuvent alors s’en retourner à Jérusalem tout en annonçant l’évangile à d’autres Samaritains sur leur passage.