Dans les temps de Corinthe, le monde était tellement rempli d’idoles qu’une grande partie de la viande vendue au marché provenait de bêtes qui leur avaient été sacrifiées. En effet, la
Deux principes sont énoncés dans ce qui suit :
“Toutes choses sont permises, mais toutes choses ne sont pas avantageuses… toutes n’édifient pas”, est-il écrit (verset 23). La période du christianisme n’est pas celle des interdictions, mais de la recherche de ce qui plaît au Seigneur. Certaines situations peuvent nous amener à dire : n’est-ce pas interdit ? Ce n’est pas la bonne question puisque toutes choses sont permises. Se demander si telle ou telle chose est permise ne cache-t-il pas plutôt l’envie de suivre sa propre volonté ? Les bonnes questions que nous avons à nous poser sont celles-ci : Est-ce avantageux (utile, bon pour moi), vais-je ou non blesser la conscience de mon frère (verset 29), l’édification sera-t-elle produite ? Régler nos vies sur cet objectif nous aide à rejeter ce qui est douteux et inutile.
Les nouveaux convertis peuvent être rassurés ; qu’ils mangent de la viande sans se préoccuper de son origine. Mais si quelqu’un, par conscience délicate, avertit son frère qu’une viande lui semble suspecte, à cause de la conscience de celui qui a donné l’information, il est bon de s’abstenir (verset 28).
Il est important de rappeler, pour équilibrer cet enseignement, que pour les questions de conscience, chaque chrétien doit avoir affaire personnellement avec le Seigneur, mais dans le respect de la conscience de son frère.
Dans un même pays, l’échelle de valeurs est différente des uns aux autres pour estimer ce qui est mondain, donc à rejeter, et ce qui peut être utilisé du monde comme faisant partie de ce que Dieu nous donne richement pour en profiter. A plus forte raison, les coutumes et habitudes de vie diffèrent d’un pays à l’autre. Les rapports fraternels font ainsi apparaître des exercices de conscience s’apparentant au sujet traité ici par l’apôtre.
Sacrifier une viande à une idole correspond aujourd’hui à quelque chose qui serait sacrifié à l’esprit de ce monde, à ce en quoi le monde se complaît. Paul écrit aux Romains : “Je suis persuadé dans le seigneur Jésus, que rien n’est souillé par soi-même, sauf qu’à celui qui croit qu’une chose est souillée, elle lui est souillée… mais celui qui hésite, s’il mange, est condamné, parce qu’il n’agit pas sur un principe de foi” Romains 14. 14, 23. Il ne faudrait donc pas imposer à la conscience des autres, ce que dans notre conscience, nous estimons mauvais ou bon pour nous-mêmes. Il nous est également demandé de ne pas être choqué à cause d’attitudes ou d’actions de nos frères, s’ils peuvent rendre grâces en faisant ainsi (verset 30).
Que la règle du chrétien soit donc invariablement celle-ci : “Quoi que vous fassiez, faites tout pour la gloire de Dieu” (verset 31). Qu’à cette volonté soit liée la délicatesse de ne pas être une pierre d’achoppement mais de rechercher le bien du plus grand nombre de personnes (verset 32). Les limites de notre liberté, ne sont-elles pas fixées par la loi de l’amour ?
L’apôtre divise les hommes en trois classes distinctes (verset 32), alors que l’A.T. n’en distinguait que deux : Juifs et païens. Dans la période actuelle s’ajoute l’assemblée de Dieu composée de personnes venant des deux groupes déjà existants. L’Esprit de Dieu a fait son œuvre dans ces croyants ; ils sont intégrés au corps de Christ qu’il a lui-même formé.
La gloire de Dieu et le bien des autres sont les deux buts de toute vie chrétienne. Paul pouvait être un exemple (11. 1) puisqu’il était l’imitateur du modèle suprême, Christ, qui a sans cesse renoncé à lui-même par amourRomains 15. 3. Il reconnaissait dans sa vie l’autorité du Seigneur et s’y soumettait.
Dès notre conversion, nous devons apprendre à être soumis à Christ à qui nous appartenons dorénavant (6. 19) 2 Corinthiens 5. 15. Mais cette soumission ne résulte pas d’une décision dont les effets se prolongeraient toute notre vie. Sa source est dans la connaissance chaque jour plus approfondie de la valeur, de la grandeur et de la sainteté de la personne de Christ. Nous cherchons à imiter celui qui nous a saisis comme l’exprimait Paul : “Je poursuis, cherchant à le saisir, vu aussi que j’ai été saisi par le Christ” Philippiens 3. 12.
Au début de leur vie d’assemblée, les chrétiens de Corinthe ont été vite confrontés à des problèmes au sujet desquels ils ne discernaient pas la pensée divine. Or, Paul avait été l’instrument employé par Dieu pour leur conversionActes 18. 1-18. Ils lui ont donc naturellement posé plusieurs questions (7. 1 ; 8. 1 ; 12. 1 ; 16. 1). Ainsi, l’Esprit de Dieu se sert de leur ignorance pour nous enseigner, par cette épître qui n’est pas seulement pour eux, mais aussi pour tous ceux qui invoquent le nom du Seigneur Jésus Christ (1. 1, 2).
Il est dans la nature de l’homme d’oublier facilement les enseignements de l’Écriture. Il est nécessaire de les rappeler souvent à notre conscience, mais surtout à notre cœur car c’est seulement l’amour pour le Seigneur qui nous procurera la joie de les mettre en pratique. “Car c’est ici l’amour de Dieu, que nous gardions ses commandements, et ses commandements ne sont pas pénibles” 1 Jean 5. 3. Paul peut louer les Corinthiens, car jusque-là ils ont écouté, et il prend le temps de leur expliquer ce qu’ils ne connaissent pas (11. 2).