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Première épître aux Corinthiens
Sondez les Écritures - 2e année

1 Corinthiens 1. 10-17

Les divisions dans l’assemblée

1. Noblesse et folie (1)

Les divisions à Corinthe : versets 10-17

L’apôtre se voit contraint de faire suivre immédiatement l’action de grâces d’une exhortation. Ce faisant, il leur rappelle qu’il s’adresse à eux comme à des frères qu’il aime, et au nom de notre Seigneur Jésus Christ.

Parler un même langage

L’assemblée à Corinthe était ravagée par l’absence d’unité et par les dissensions. Paul doit donc commencer par traiter cette question. Il y revient sans cesse dans les quatre premiers chapitres, commençant par les exhorter à parler tous un même langage. N’avaient-ils pas tous, comme croyants, le même Seigneur, celui qui les avait rachetés ? Ne devaient-ils pas poursuivre un même but dans le service : l’honorer et être en bénédiction à leur entourage, même s’ils étaient des instruments de Dieu différemment doués ? N’avaient-ils pas été baptisés en un seul corps par le même Esprit, et donc rendus capables de garder l’unité de cet EspritÉphésiens 4. 3 ? Si donc des divisions1 apparaissaient maintenant au milieu d’eux, ne fallait-il pas en rechercher la cause dans la chair (3. 1-3) ? Aussi l’apôtre les exhorte-t-il à être parfaitement unis, non seulement dans un même avis – la pensée exprimée –, mais également dans un même sentiment, c’est-à-dire dans l’orientation de leur pensée. En regardant tous au Seigneur Jésus et en jugeant toutes choses selon ses critères, les Corinthiens pourront parler un même langage. Il ne s’agit pas de l’uniformité dans l’expression, mais de l’unité dans le témoignage pour un même Seigneur.

L’esprit de parti

Paul révèle alors franchement aux Corinthiens, ses frères, par qui il avait été tenu au courant de ces faits : “ceux de chez Chloé”, une sœur manifestement fidèle, qui souffrait des dissensions dans l’assemblée. Les Corinthiens n’éprouvaient pas seulement de l’amour et de la sympathie envers certains serviteurs du Seigneur, mais ils en faisaient des chefs de partis ! Les uns considéraient l’apôtre Paul, l’instrument de leur conversion (4. 15), comme leur conducteur. D’autres se réclamaient d’Apollos, cet homme éloquent que la grâce de Dieu avait employé, quelque temps après la première visite de l’apôtre Paul, pour contribuer à l’avancement des croyants à CorintheActes 18. 27, 28 ; 19. 1 ; 1 Corinthiens 3. 4-6. D’autres étaient partisans de Pierre (en araméen : Céphas), le plus connu des douze apôtres de Christ. En plaçant ainsi des hommes à leur tête, les Corinthiens ne se rendaient-ils pas compte qu’il portaient atteinte à la gloire et à la position exclusive du Seigneur Jésus ? Certains même avaient osé se réclamer de Christ comme chef de leur parti.

La croix de Christ

Ils montraient par là leur méconnaissance de la vraie signification de la croix. Lorsque le Seigneur Jésus était crucifié, Dieu condamnait, dans cet homme parfait, le péché et le vieil homme avec sa sagesse, son ingéniosité et ses prétentions. En même temps, Dieu créait un homme nouveau, un fondement nouveau était posé : celui du corps de Christ, dont font partie, par le Saint Esprit, tous ceux qui lui appartiennentRomains 6. 6-11 ; Éphésiens 2. 15, 16.

Pour cette raison, Paul doit donc leur poser la question : “le Christ est-il divisé ?” Si les divisions et les dissensions sont choses courantes dans le monde, elles sont en profonde contradiction avec la réalité du corps de Christ lorsqu’elles surviennent dans l’assemblée. Le nom de Christ désigne le Seigneur Jésus comme le chef ou la tête de l’Assemblée qui est son corps (12. 12).

Le baptême et le christianisme céleste

L’apôtre poursuit : “Paul a-t-il été crucifié pour vous ? ou avez-vous été baptisés pour le nom de Paul ?” (verset 13). Les Corinthiens ne pouvaient pas ignorer les réponses à ces questions. Le Seigneur Jésus, et non pas Paul, avait pris pour eux la place du mépris à la croix ; d’autre part, ils ne s’étaient pas, par le baptême, ralliés à un homme brillant, ils avaient au contraire exprimé de cette façon la vérité de leur crucifixion et de leur mort avec ChristRomains 6. 2-4. Si l’éminent apôtre avait baptisé beaucoup de Corinthiens, ceux-ci auraient pu s’enorgueillir d’un tel “privilège”. Au contraire, Paul remerciait Dieu de ce qu’il n’avait baptisé que Gaïus, Crispus et la maison de Stéphanas. De la sorte, aucun parti ne pouvait se prévaloir d’un baptême au nom du grand apôtre.

En effet, Christ n’avait pas envoyé Paul baptiser, mais plutôt évangéliser (verset 17). Cela pourrait étonner plus d’un croyant : Paul n’attachait-il pas d’importance au baptême ? Ses écrits même démentent une telle suppositionActes 19. 3-5 ; Romains 6. 3, 4 ; Galates 3. 27 ; Éphésiens 4. 5. Au contraire, il reconnaissait pleinement la signification des paroles adressées par le Seigneur ressuscité à ses disciples au sujet du baptêmeMatthieu 28. 19. Mais en même temps, il n’ignorait pas que le Seigneur avait institué le baptême lorsqu’il était encore sur la terre, en liaison avec la place du disciple du Seigneur ici-bas. Or, à la différence des douze apôtres, Paul avait été appelé par un Christ glorifié dans le ciel. Son évangile était l’évangile de la gloire. Il nous révèle que celui qui a cru au Seigneur crucifié, maintenant uni à un Christ glorifié, est membre de son corps. Ce message céleste, qui avait été un mystère en d’autres générationsÉphésiens 1. 10, 11 ; 3. 3-11 ; 5. 32 ; Colossiens 1. 27, avait été confié à Paul plus qu’à tout autre, et celui-ci ne voulait pas en amoindrir la portée par un attachement excessif à la sagesse de parole ou à la position extérieure du chrétien sur la terre symbolisée par le baptême.

Sagesse de parole ou la croix de Christ

Une pensée communiquée avec “sagesse de parole” est rendue attrayante, non seulement par la forme, mais aussi par le fond. Or l’évangile s’adresse avant tout à la conscience. Ailleurs, Paul désigne le message dont le Seigneur l’a chargé comme “son évangile” Romains 16. 25 ; 2 Timothée 2. 8 et comme “l’évangile de la gloire” 2 Corinthiens 4. 4 ; 1 Timothée 1. 11. Ici, il l’appelle “la parole de la croix”, car la croix de Christ est le fondement de tout ; c’est ce qu’il fallait rappeler aux Corinthiens.

Notes

1Le même mot est employé dans le sens de déchirure en Matthieu 9. 16.

1 Corinthiens 1

10Or je vous exhorte, frères, par le nom de notre seigneur Jésus Christ, à parler tous un même langage, et à ce qu’il n’y ait pas de divisions parmi vous, mais que vous soyez parfaitement unis dans un même sentiment et dans un même avis. 11Car, mes frères, il m’a été dita de vous, par ceux qui sont de chez Chloé, qu’il y a des dissensions parmi vous. 12Or voici ce que je dis, c’est que chacun de vous dit : Moi, je suis de Paul ; et moi, d’Apollos ; et moi, de Céphas ; et moi, de Christ. 13Le Christ est-il divisé ? Paul a-t-il été crucifié pour vous ? ou avez-vous été baptisés pour le nom de Paul ? 14Je rends grâces à Dieu de ce que je n’ai baptisé aucun de vous, sinon Crispus et Gaïus, 15afin que personne ne dise que j’ai baptisé pour mon nom. 16J’ai bien aussi baptisé la maison de Stéphanas ; du reste je ne sais pas si j’ai baptisé quelqu’un d’autre. 17Car Christ ne m’a pas envoyé baptiser, mais évangéliser, non point avec sagesse de parole, afin que la croix du Christ ne soit pas rendue vaine ;

Notes

alitt. : manifesté.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)