Plusieurs milliers de pages accessibles en format adapté aux lecteurs dyslexiques. Essayer maintenant
Bannière
Première épître aux Corinthiens
Sondez les Écritures - 2e année

1 Corinthiens 16. 1-12

Les dernières instructions et les salutations

1. Les collectes : versets 1-4

La dernière question posée par les Corinthiens a trait à une collecte spéciale demandée par Paul à plusieurs assemblées d’origine païenne de la Galatie pour venir en aide aux chrétiens de Judée, très pauvres et en butte à la persécution. L’apôtre reviendra d’une manière plus détaillée sur ce sujet dans la deuxième épître. Bien que Paul ne prêche pas un évangile social, il est particulièrement attentif aux besoins matériels des frères, comme nous l’indiquent les différents passages qui y font allusion2 Corinthiens 8, 9 ; Galates 2. 10 ; Romains 15. 25-32.

Au début de l’histoire de l’Église, les chrétiens avaient toutes choses communes, de sorte qu’il n’y avait parmi eux aucune personne nécessiteuseActes 2. 44 ; 4. 34. Leur cœur rempli de l’amour du Seigneur permettait le partage, car un vrai amour pour Dieu se manifeste dans l’amour des frèresHébreux 6. 10.

Mais Satan s’est vite employé à empêcher que de tels fruits soient produits. Ananias et Sapphira se contentent de l’apparence de la piété et commettent un grave péché contre Dieu en dissimulant une partie de ce qu’ils lui avaient officiellement offertActes 5. 1-11. Peu de temps après, des murmures s’élèvent entre Hébreux et Hellénistes concernant l’aide apportée aux veuves ; pour certains d’entre eux quelques-unes étaient négligées. Satan cherche ainsi à arrêter l’œuvre du Seigneur en dressant les frères les uns contre les autres pour un motif qui semble futile à première vue, mais dont l’objectif est d’empêcher les âmes d’être nourries spirituellementActes 6. 1-6. Ces deux attaques, déjouées par les apôtres, sont l’occasion de nous exhorter à la bienfaisance. Comme membres d’un même corps, nous sommes encouragés à avoir un égal soin les uns des autres, à prendre connaissance des besoins de chacun et à y répondre. Faire part de nos biens, est appelé un sacrifice auquel Dieu prend plaisirHébreux 13. 16. C’est une façon concrète d’abonder dans l’œuvre du Seigneur1 Corinthiens 15. 58.

L’apôtre avait déjà organisé une collecte à AntiocheActes 11. 27-30 ; il avait stimulé les assemblées de Galatie à donner. Les Macédoniens avaient répondu au-delà de toute espérance. Les Corinthiens devaient suivre leur exemple. Mais Paul énonce surtout la manière de faire une collecte. Cet enseignement peut trouver une application directe aux collectes que nous sommes amenés à faire pour les besoins particuliers, et s’étendre à celles liées au culte. Les versets 2 et 3 contiennent plusieurs détails importants.

- D’abord, la mention de “chaque premier jour de la semaine” débute ce verset. C’est le jour du Seigneur ; Jésus s’est présenté vivant à ses disciples réunis le jour de la résurrection, ainsi que huit jours plus tardJean 20. 19, 26. Le premier jour de la semaine les chrétiens rompaient le painActes 20. 7. Il est juste que la collecte soit faite ce jour-là en relation avec le souvenir de celui qui a dit : “Il est plus heureux de donner que de recevoir” Actes 20. 35. Dans le passage déjà cité de l’épître aux Hébreux, qui établit un contraste entre l’adoration des chrétiens et le culte juif, l’offrande de nos biens est présentée comme un sacrifice au même titre que la louange. Cette pensée de leur association se trouve déjà en Deutéronome 26. L’Israélite devait aller au lieu choisi par l’Éternel pour présenter son offrande, puis il donnait sa dîme “au Lévite, à l’étranger, à l’orphelin, et à la veuve”. N’est-il pas convenable que Dieu soit honoré le premier et régulièrement ? Cela n’inclue-t-il pas que les siens qui sont dans le besoin ne soient pas oubliés ?

  • La collecte concerne “chacun”. Elle est individuelle et régulière. Personne, jeune ou vieux, riche ou pauvre n’en est dispensé, sauf celui qui n’aurait rien à donner2 Corinthiens 8. 12. L’approbation du Seigneur envers la veuve offrant ses deux pites est touchante. Il ne regardait pas ce que la foule donnait, mais comment elle “jetait la monnaie au trésor” Marc 12. 41-44. Pour la veuve de Sarepta donner sa dernière poignée de farine et son peu d’huile pour nourrir le prophète, a été la source d’une bénédiction abondante1 Rois 17. 8-24. Ces exemples encouragent les plus démunis, et stimulent ceux qui sont plus aisés. Les uns comme les autres n’auraient-ils pas le désir de s’amasser des trésors dans le ciel ? Mat. 6. 20 ; Luc 12. 33, 34
  • Paul conseille que chacun mette à part, chez lui, selon qu’il aura prospéré (verset 2). Il ne voulait pas influencer les donateurs par sa présence. La collecte serait le résultat d’un exercice de cœur où chacun se serait d’abord offert au Seigneur2 Corinthiens 8. 5. Mettre à part à la maison, permet de ne pas être pris au dépourvu lorsqu’un besoin urgent se présente. Dans la loi juive, Dieu avait institué la dîme (un dixième des revenus). Aujourd’hui, le don est proportionnel à notre prospérité. Si Dieu nous accorde de prospérer matériellement, nous sommes responsables de bien gérer ce qu’il nous confie1 Timothée 6. 17-19. Mais lorsqu’à la prospérité matérielle s’ajoute la prospérité spirituelle, nous évaluons ce que nous possédons à sa valeur réelle. Plus notre relation avec le Seigneur est intime, plus nous reconnaissons que tout ce que nous possédons vient de lui et lui appartientAggée 2. 8. Lorsque nos intérêts personnels passent après les intérêts de Jésus Christ (et non pas l’inversePhilippiens 2. 21), nous sommes prompts à donner, non pas de notre superflu, mais de ce qui aurait pu nous être utile. Offrir volontairement à Dieu n’est-ce pas là notre privilège ?
  • La distribution des dons est faite par des frères qui ont la confiance de l’assemblée locale et qui sont approuvés (verset 3). Ce service demande du discernement, de la dépendance, et aussi une connaissance des besoins, soit pour aider les pauvres, soit pour honorer les serviteurs de Dieu qui travaillent à temps partiel ou à temps plein.

2. Projets de voyage : versets 5-12

Les versets 5 et suivants annoncent les projets de voyage de l’apôtre à travers la Macédoine, jusqu’à Corinthe. Il s’agit de son troisième voyage, décrit dans le livre des ActesActes 18. 23 à 21. 6. Il souhaite être accompagné par des frères de Corinthe (verset 6), non seulement à cause des dangers que l’on pouvait rencontrer sur les routes à cette époque, mais aussi pour être conduit là où les besoins étaient connus des frères locaux. Paul écrit sa lettre aux Corinthiens depuis Éphèse (verset 8) où il a beaucoup d’adversaires, mais où se trouvent de grandes possibilités d’action.

Avant de pouvoir lui-même se rendre chez les Corinthiens, il avait envoyé Timothée prendre de leurs nouvellesActes 19. 22. Il les exhorte à prendre particulièrement soin de lui, lui faire “la conduite en paix” sans le mépriser à cause de sa jeunesse, car il doit leur communiquer un message de la part du Seigneur. C’est un appel aux frères plus âgés à manifester de la confiance envers les plus jeunes qui peuvent être amenés à les enseigner et à les encourager à montrer toute hardiesse dans l’accomplissement du service qu’ils ont reçu1 Timothée 4. 12-16. L’apôtre Pierre exhorte d’abord les jeunes gens à la soumission aux anciens, puis engage les uns et les autres au respect mutuel et à l’humilité : “Tous, les uns à l’égard des autres, soyez revêtus d’humilité” 1 Pierre 5. 5.

Apollos, quant à lui, malgré l’affectueuse insistance de Paul, ne pense pas devoir aller vers les Corinthiens. Ayant appris que certains avaient fait de lui leur maître à penser1 Corinthiens 3. 4, il lui semble plus sage de surseoir à une éventuelle visite, pour éviter d’exacerber tout esprit de parti. Notons ici la dépendance du serviteur, non envers un frère, aussi éminent soit-il, mais envers le Seigneur.

1 Corinthiens 16

1Or pour ce qui est de la collecte qui [se fait] pour les saints, comme j’en ai ordonné auxa assemblées de Galatie, ainsi faites, vous aussi. 2Que chaque premier jour de la semaine chacun de vous mette à part chez lui, accumulant selon qu’il aura prospéré, afin que, lorsque je serai arrivé, il ne se fasse pas alors de collectes. 3Et quand je serai là, ceux que vous approuverez, je les enverrai avec des lettres, pour porter votre libéralité à Jérusalem. 4Et s’il convient que j’y aille moi-même, ils iront avec moi. 5Or je me rendrai auprès de vous quand j’aurai traversé la Macédoine, car je traverse la Macédoine ; 6et peut-être séjournerai-je auprès de vous, ou même y passerai-je l’hiver, afin que vous me fassiez la conduite où que ce soit que j’aille ; 7car je ne veux pas vous voir maintenant en passant, car j’espère que je demeurerai avec vous quelque temps, si le Seigneur le permet. 8Mais je demeurerai à Éphèse jusqu’à la Pentecôte ; 9car une porte grande et efficace m’est ouverte, et il y a beaucoup d’adversaires.

10Or, si Timothée vient, ayez soin qu’il soit sans crainte au milieu de vous, car il s’emploie à l’œuvre du Seigneur comme moi-même. 11Que personne donc ne le méprise ; mais faites-lui la conduite en paix, afin qu’il vienne vers moi, car je l’attends avec les frères. 12Or, pour ce qui est du frère Apollos, je l’ai beaucoupb prié d’aller auprès de vous avec les frères, mais ce n’a pas été du toutc sa volonté d’y aller maintenant ; mais il ira quand il trouvera l’occasion favorable.

Notes

aou : je l’ai réglé pour les.
bou, ici : souvent.
cou : en tout cas.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)