Avant d’aborder le sujet concernant l’ordre dans l’assemblée vue comme corps de Christ, l’apôtre traite de la profession chrétienne. L’histoire du peuple d’Israël pendant sa traversée du désert est donnée comme exemple. Elle nous enseigne que les privilèges dont le peuple a pu profiter et les rites qu’il a observés n’assurent pas de droit la participation aux promesses éternelles que Dieu a faites.
La nuée avait conduit les Israélites et les avait protégés, la mer Rouge s’était ouverte devant eux pour les délivrer complètement de l’Égypte et du Pharaon, figure du monde dominé par Satan. Ils avaient été mis à part, réunis sous l’autorité de Moïse pour former une nation totalement associée à lui dans le chemin du pays promis où il les conduisait. Cette traversée de la mer Rouge, appelée baptême pour Moïse1, est pour le croyant, une image de la mort avec Christ qui le libère de la sphère où Satan et le péché règnent, pour ressusciter dans une vie nouvelle placée sous l’autorité du Seigneur Jésus.
Pendant les quarante ans dans le désert, tous avaient été nourris par la manne, symbole de la parole qui sort de la bouche de Dieu (verset 3), et abreuvés par l’eau qui sortait du rocher, image de Christ, source des eaux vives, qui suivait son peuple (verset 4).
“Mais Dieu n’a point pris plaisir en la plupart d’entre eux, car ils tombèrent dans le désert” (verset 5). Tous avaient reçu les mêmes bienfaits matériels, dont l’origine était surnaturelle ; mais tous moururent dans le désert à l’exception de Josué et Caleb. La manne et l’eau, bien que réelles, ont pris une signification spirituelle, comme l’explique Jésus aux Juifs : “Vos pères ont mangé la manne au désert, et sont morts ; c’est ici le pain qui descend du ciel, afin que quelqu’un en mange et ne meure pas”, et, “les paroles que moi je vous ai dites sont esprit et sont vie” Jean 6. 49, 63.
Les chapitres 3 et 4 de l’épître aux Hébreux démontrent que l’incrédulité des Israélites était à l’origine de leur triste état. Leur cœur était encore en Égypte, ce qui engendrait les mauvais désirs, l’idolâtrie pour certains, la fornication pour d’autres, la provocation de Christ (spirituellement présent) et les murmures. Ces cinq faits, rapportés ici par l’Esprit de Dieu, doivent servir d’avertissement (versets 6-11) :
Ceux qui vivent en se laissant conduire par leurs tendances naturelles (dans la chair) ne peuvent plaire à DieuRomains 8. 5-8, même s’ils professent être chrétiens et avoir part aux bénédictions divines. Si beaucoup de Corinthiens étaient dans cette dangereuse condition, ces avertissements ne sont-ils pas encore plus nécessaires aujourd’hui, dans un monde où un milliard de personnes se disent chrétiennes, alors que sans doute beaucoup moins sont réellement nées de nouveau ? Mais ce chapitre ayant commencé par ces mots : “Je ne veux pas que vous ignoriez, frères”, s’adresse avant tout aux vrais croyants, qui peuvent connaître le relâchement spirituel, d’où l’actualité et le côté solennel de ces exhortations pour tous (versets 11, 15).
L’apôtre conclut en présentant deux classes de personnes :
Il est heureux qu’un croyant authentique soit caractérisé par la confiance en Dieu avec qui il éprouve une relation vivante de chaque instant. Plus notre confiance sera simple et absolue, plus nous nous méfierons de nous-mêmes. Alors nous connaîtrons que nous sommes incapables de demeurer fidèles avec nos propres forces au milieu d’un monde dangereux et mauvais.
Dieu, dans sa fidélité et sa grâce, nous suit, gardant un œil vigilant sur chacun de nousJob. 36. 7. Il ne permettra pas que nous soyons tentés au-delà de la limite qu’il a fixée et qui tient compte de nos forces. Les tentations auxquelles nous sommes soumis sont communes aux hommes (verset 13), elles ne sont pas celles qui atteindraient une sorte de surhomme que serait devenu le chrétien. Non, le chrétien reste un homme avec des limites et des faiblesses, et Dieu le sait. C’est pourquoi, il ne donne pas seulement un moyen d’être délivré des tentations2 Pierre 2. 9, mais l’assurance d’être conduit sain et sauf à travers elles.