Au temps de Paul, trois familles de personnes cohabitaient sur la terre :
Chacune de ces familles avait son temple et son autel1 Corinthiens 8. 10 où des sacrifices étaient offerts. Pour étayer son avertissement sur la communion, l’apôtre prend comme exemple positif l’autel en Israël, et comme exemple négatif l’autel des démons auxquels des sacrifices étaient offerts.
Cette partie du chapitre étant consacrée au sujet de l’idolâtrie, il est significatif que soit précisément introduite ici la cène du Seigneur. Si les idoles ne sont rien en elles-mêmes, derrière elles se cachent toutefois des puissances démoniaques ; de sorte qu’en sacrifiant à un autel d’idole, les nations païennes se mettaient en communion avec les démons. Les croyants de Corinthe ne paraissaient pas avoir abandonné l’habitude de s’associer aux offrandes en mangeant de tels sacrifices et peut-être même, pour quelques-uns, d’en offrir. Ils sont avertis qu’une telle pratique leur interdisait en même temps une communion à la table du Seigneur, puisqu’il ne peut et ne doit pas y avoir de communion entre la lumière et les ténèbres2 Corinthiens 6. 14-16.
Le sacrifice volontaire de prospérités (de paix ou d’action de grâces), seul sacrifice dont tout Israélite pouvait manger, est un exemple de cette communionLévitique 3. 1-17 ; 7. 11-36 puisque celui qui participait au repas du sacrifice avait communion avec l’autel. A cette occasion, la paix et la joie s’exprimaient, comme c’est le cas aujourd’hui dans le culte d’adoration en vertu de ce que le Seigneur a fait pour nous.
Le sacrificateur posait sa main sur la victimeLévitique 3. 2, image de Christ : c’est l’identification avec le sacrifice, d’où le sérieux de cette participation. Il faisait ensuite aspersion du sang autour de l’autel. Le sang est la base de la paix avec Dieu et entre nousÉphésiens 2. 11-18.
Une partie de l’offrande (la graisse et les rognons) était pour Dieu. C’était un pain de sacrifice par feu, en odeur agréable à l’ÉternelLévitique 3. 3-5, 11, 16. Le reste de cette victime était mangé. Le sacrificateur avait sa part ainsi que tout adorateur. Il y avait communion entre eux, car ils mangeaient ensemble la même bête sacrifiée. Seuls ceux qui étaient purs pouvaient en mangerLévitique 7. 19.
Cette participation au repas du sacrifice était liée à l’autel de l’holocauste (symbole de la croix de Christ), à l’entrée de la tente d’assignation (le lieu de rencontre), le seul endroit où Dieu demeurait et où le peuple pouvait le rencontrer.
Cet exemple implique que tous les vrais croyants ont part à cette place de bénédiction où l’on jouit de la communion avec Christ et les uns avec les autres. C’est ainsi qu’en prenant la cène, il est possible de montrer, d’une manière visible, l’unité du corps de Christ.
Ce principe de la communion est également vrai pour les païens qui sacrifiaient aux idoles. Si les idoles qu’ils vénéraient n’étaient que bois, terre ou métal, elles étaient néanmoins la représentation des démons, les agents de Satan. En offrant ou en mangeant de tels sacrifices, ils établissaient, sans s’en rendre compte, une relation avec les démons. C’est un enseignement déjà donné dans l’A.T. 1Deutéronome 32. 15-18. Tous les enfants de Dieu (les Corinthiens en particulier) devaient fuir à tout prix une telle pratique, car leur communion est à l’autel (la table) du Seigneur. De nos jours, de telles situations peuvent exister, parmi les nations idolâtres. Toutefois, pour les chrétiens, on ne peut jamais parler de tables de démons. Néanmoins, nous devons fuir tout ce qui ne peut être approuvé du Seigneur.
En se mettant à table, on s’identifie avec celui qui convie et on s’associe avec ceux qui sont à cette table et avec lesquels on mange. D’autre part, ce que l’on mange et boit ensemble est la base de la communion, puisque c’est le partage, en commun, de ce que nous avons reçu.
La table du Seigneur est le lieu spirituel où les enfants de Dieu peuvent, en commun, participer à toutes les bénédictions qui découlent du sang de Jésus Christ. C’est donc un privilège pour eux seuls de pouvoir goûter cette communion qui présente un caractère saint, car elle est placée sous l’autorité du Seigneur lui-même. Cette table spirituelle appartient au Seigneur, et non pas à ceux qu’il invite. En conséquence, il n’est donc pas possible :
Prétendre à une telle confusion, ce serait provoquer le Seigneur à la jalousie, car son nom et sa gloire seraient bafoués. En persistant, les Corinthiens auraient eu rapidement affaire à plus fort qu’eux et auraient dû apprendre par le chemin douloureux du châtiment et de la repentance que le Seigneur ne donne pas sa gloire à un autre.
Cette difficulté est peut-être moins actuelle, bien qu’ici ou là (même dans des pays dits christianisés) se pratiquent des cultes offerts au diable ; mais pour nous maintenant, une communion réelle avec le Seigneur exclura de notre vie tout ce qui vient des ténèbres.
Autrefois l’autel de l’holocauste (symbole de la croix de Christ) était le centre de rassemblement d’Israël. Aujourd’hui, le Seigneur l’est pour les croyantsMatthieu 18. 20. Du fait qu’on ne peut se souvenir de la mort du Seigneur que sur la base de ce que représente l’autel (la perfection du sacrifice, la communion de ceux qui sont autour, la sainteté du lieu), les caractères de sa présence au milieu des siens impliqueront :
Au milieu d’une chrétienté qui a abandonné son Chef, il est difficile de vivre selon la pensée de Dieu. Toutefois, Christ, le centre de notre rassemblement, a fait des promesses ; plus nous vivrons dans son intimité, et dans l’obéissance à sa Parole, plus notre communion les uns avec les autres sera à la gloire de Dieu.