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Première épître aux Corinthiens
Sondez les Écritures - 2e année

1 Corinthiens 10. 18-22

Les idoles, la table et la cène du Seigneur

5. La table du Seigneur et responsabilité (2)

Deux exemples de communion

Au temps de Paul, trois familles de personnes cohabitaient sur la terre :

  • Deux, anciennes, subsistaient encore : les Juifs, peuple terrestre de Dieu et les nations qui vivaient dans l’idolâtrie.
  • Une nouvelle venait d’apparaître : l’assemblée, le corps de Christ.

Chacune de ces familles avait son temple et son autel1 Corinthiens 8. 10 où des sacrifices étaient offerts. Pour étayer son avertissement sur la communion, l’apôtre prend comme exemple positif l’autel en Israël, et comme exemple négatif l’autel des démons auxquels des sacrifices étaient offerts.

Cette partie du chapitre étant consacrée au sujet de l’idolâtrie, il est significatif que soit précisément introduite ici la cène du Seigneur. Si les idoles ne sont rien en elles-mêmes, derrière elles se cachent toutefois des puissances démoniaques ; de sorte qu’en sacrifiant à un autel d’idole, les nations païennes se mettaient en communion avec les démons. Les croyants de Corinthe ne paraissaient pas avoir abandonné l’habitude de s’associer aux offrandes en mangeant de tels sacrifices et peut-être même, pour quelques-uns, d’en offrir. Ils sont avertis qu’une telle pratique leur interdisait en même temps une communion à la table du Seigneur, puisqu’il ne peut et ne doit pas y avoir de communion entre la lumière et les ténèbres2 Corinthiens 6. 14-16.

Israël selon la chair, exemple positif : verset 18

Le sacrifice volontaire de prospérités (de paix ou d’action de grâces), seul sacrifice dont tout Israélite pouvait manger, est un exemple de cette communionLévitique 3. 1-17 ; 7. 11-36 puisque celui qui participait au repas du sacrifice avait communion avec l’autel. A cette occasion, la paix et la joie s’exprimaient, comme c’est le cas aujourd’hui dans le culte d’adoration en vertu de ce que le Seigneur a fait pour nous.

Le sacrificateur posait sa main sur la victimeLévitique 3. 2, image de Christ : c’est l’identification avec le sacrifice, d’où le sérieux de cette participation. Il faisait ensuite aspersion du sang autour de l’autel. Le sang est la base de la paix avec Dieu et entre nousÉphésiens 2. 11-18.

Une partie de l’offrande (la graisse et les rognons) était pour Dieu. C’était un pain de sacrifice par feu, en odeur agréable à l’ÉternelLévitique 3. 3-5, 11, 16. Le reste de cette victime était mangé. Le sacrificateur avait sa part ainsi que tout adorateur. Il y avait communion entre eux, car ils mangeaient ensemble la même bête sacrifiée. Seuls ceux qui étaient purs pouvaient en mangerLévitique 7. 19.

Cette participation au repas du sacrifice était liée à l’autel de l’holocauste (symbole de la croix de Christ), à l’entrée de la tente d’assignation (le lieu de rencontre), le seul endroit où Dieu demeurait et où le peuple pouvait le rencontrer.

Cet exemple implique que tous les vrais croyants ont part à cette place de bénédiction où l’on jouit de la communion avec Christ et les uns avec les autres. C’est ainsi qu’en prenant la cène, il est possible de montrer, d’une manière visible, l’unité du corps de Christ.

La table des démons, exemple négatif : versets 19-20

Ce principe de la communion est également vrai pour les païens qui sacrifiaient aux idoles. Si les idoles qu’ils vénéraient n’étaient que bois, terre ou métal, elles étaient néanmoins la représentation des démons, les agents de Satan. En offrant ou en mangeant de tels sacrifices, ils établissaient, sans s’en rendre compte, une relation avec les démons. C’est un enseignement déjà donné dans l’A.T. 1Deutéronome 32. 15-18. Tous les enfants de Dieu (les Corinthiens en particulier) devaient fuir à tout prix une telle pratique, car leur communion est à l’autel (la table) du Seigneur. De nos jours, de telles situations peuvent exister, parmi les nations idolâtres. Toutefois, pour les chrétiens, on ne peut jamais parler de tables de démons. Néanmoins, nous devons fuir tout ce qui ne peut être approuvé du Seigneur.

La participation à la table du Seigneur. Qu’implique-t-elle ? : versets 21-22

En se mettant à table, on s’identifie avec celui qui convie et on s’associe avec ceux qui sont à cette table et avec lesquels on mange. D’autre part, ce que l’on mange et boit ensemble est la base de la communion, puisque c’est le partage, en commun, de ce que nous avons reçu.

La table du Seigneur est le lieu spirituel où les enfants de Dieu peuvent, en commun, participer à toutes les bénédictions qui découlent du sang de Jésus Christ. C’est donc un privilège pour eux seuls de pouvoir goûter cette communion qui présente un caractère saint, car elle est placée sous l’autorité du Seigneur lui-même. Cette table spirituelle appartient au Seigneur, et non pas à ceux qu’il invite. En conséquence, il n’est donc pas possible :

  • de “boire la coupe du Seigneur”, au moyen de laquelle nous déclarons être au bénéfice du sang de Christ, et de “boire la coupe des démons”,
  • de “participer à la table du Seigneur”, où nous avons tout en partage avec lui, et “à la table des démons”.

Prétendre à une telle confusion, ce serait provoquer le Seigneur à la jalousie, car son nom et sa gloire seraient bafoués. En persistant, les Corinthiens auraient eu rapidement affaire à plus fort qu’eux et auraient dû apprendre par le chemin douloureux du châtiment et de la repentance que le Seigneur ne donne pas sa gloire à un autre.

Cette difficulté est peut-être moins actuelle, bien qu’ici ou là (même dans des pays dits christianisés) se pratiquent des cultes offerts au diable ; mais pour nous maintenant, une communion réelle avec le Seigneur exclura de notre vie tout ce qui vient des ténèbres.

Quelques caractères liés à la table du Seigneur.

Autrefois l’autel de l’holocauste (symbole de la croix de Christ) était le centre de rassemblement d’Israël. Aujourd’hui, le Seigneur l’est pour les croyantsMatthieu 18. 20. Du fait qu’on ne peut se souvenir de la mort du Seigneur que sur la base de ce que représente l’autel (la perfection du sacrifice, la communion de ceux qui sont autour, la sainteté du lieu), les caractères de sa présence au milieu des siens impliqueront :

  • La soumission à l’autorité du Seigneur ; concrètement, c’est s’appliquer à obéir à la Parole de Dieu.
  • La séparation du mal. La communion étant établie sur la base du sang versé, l’incrédule qui pratique le péché n’a pas sa place là1 Jean 3. 4. Si un croyant a péché, en confessant son péché il a l’assurance qu’il est pardonné et purifié1 Jean 1. 9. Il peut donc s’approcher. Toute association avec ceux qui vivent dans un mal moral grave ou qui enseignent de fausses doctrines, en particulier sur la personne et l’œuvre du Seigneur, est condamnée par l’Écriture, car elle équivaut à participer à ce péché2 Jean 10. C’est pour cela que nous sommes exhortés à nous retirer de l’iniquité22 Timothée 2. 19. Cela amène l’assemblée locale, garante du maintien des droits du Seigneur, à écarter provisoirement de la communion, dans un profond sentiment d’humiliation, celui qui a pris le caractère de méchant en vivant dans le mal1 Corinthiens 5. 1-13 ; Galates 5. 1-10.
  • Le rejet du sectarisme, de l’esprit qui cause des divisions (11. 18, 19) Tite 3. 10.
  • L’interdépendance des assemblées locales (1. 2). “Le pain que nous rompons est la communion du corps de Christ”. Il y a un seul pain. En y participant, nous déclarons appartenir au corps dont Christ est la tête. Chaque assemblée n’est qu’une expression locale de ce corps. Il s’ensuit que les décisions prises dans la conscience de la présence du Seigneur et sous son autorité sont valables pour toutes les assemblées locales. Mais n’oublions pas que la capacité, conférée à l’assemblée locale par la volonté du Seigneur, à prendre des décisions en son nom ne veut pas dire infaillibilité, puisque cette responsabilité est donnée à des personnes qui peuvent se tromper.

Au milieu d’une chrétienté qui a abandonné son Chef, il est difficile de vivre selon la pensée de Dieu. Toutefois, Christ, le centre de notre rassemblement, a fait des promesses ; plus nous vivrons dans son intimité, et dans l’obéissance à sa Parole, plus notre communion les uns avec les autres sera à la gloire de Dieu.

Notes

1Lire Exode 32. 6, 7. Le verset 7 établit que ceux qui s’étaient assis aux tables ce jour-là pour manger des sacrifices offerts à l’idole, étaient tout aussi idolâtres et coupables que ceux qui les avaient offerts.
2 “Iniquité” a ici le sens d’injustice : ce qui n’est pas juste, pas droit, ce qui n’est pas de Dieu, alors qu’en 1 Jean 3. 4 le mot iniquité a le sens de marche sans loi, sans frein, caractéristique des incrédules.

1 Corinthiens 10

18Considérez l’Israël selon la chair : ceux qui mangent les sacrifices n’ont-ils pas communion avec l’autel ? 19Que dis-je donc ? que ce qui est sacrifié à une idole soit quelque chose ? ou qu’une idole soit quelque chose ? 20 [Non], mais que les choses que les nations sacrifient, elles les sacrifient à des démons et non pas à Dieu : or je ne veux pas que vous ayez communion avec les démons. 21Vous ne pouvez boire la coupe du Seigneur et la coupe des démons ; vous ne pouvez participer à la table du Seigneur et à la table des démons. 22Provoquons-nous le Seigneur à la jalousie ? Sommes-nous plus forts que lui ?

(La Bible - Traduction J.N. Darby)