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Première épître aux Corinthiens
Sondez les Écritures - 2e année

1 Corinthiens 14. 1, 2

L’Esprit de conseil

1. L’exercice des dons dans l’assemblée (1)

Après avoir présenté la composition du corps de Christ et les relations de ses membres entre eux (chapitre 12), Paul nous a montré le cœur, battant sous l’impulsion de l’amour (chapitre 13). Maintenant c’est du fonctionnement de ce corps vivant, l’assemblée, qu’il va parler. Il démontre d’abord que le don de prophète prend la prééminence sur le don des langues, pourtant prisé chez les Corinthiens. Sous la conduite du Saint Esprit, et en l’absence de toute direction humaine, les croyants, réunis en assemblée, peuvent montrer d’une manière visible à tous que “Dieu n’est pas un Dieu de désordre, mais de paix” (verset 33).

La fin du chapitre 12 exhortait à désirer avec ardeur les dons de grâce qui édifient le plus grand nombre possible. Le chapitre 13 découvrait la voie par excellence pour atteindre ce but : l’amour, que nous devons poursuivre avec une énergie, une consécration et une vigilance de chaque instant.

Comme un forgeron qui martèle son métal sur l’enclume jusqu’au résultat désiré, l’apôtre répète tout au long du chapitre 14 les mots suivants : édifier, édification, faire comprendre, instruire les autres… La seule raison utile de désirer des dons de l’Esprit et d’en être abondamment doué est la construction de l’assemblée, le bien de l’ensemble du corps, la nourriture et la consolation des autres (verset 13). D’ailleurs le critère proposé est bien celui de l’édification : si l’exercice d’un don édifie, il est profitable ; s’il n’édifie pas, il n’est pas utile. Le titre de ce chapitre pourrait donc être : “que tout se fasse pour l’édification” (verset 26).

“Poursuivez l’amour, et désirez avec ardeur les dons spirituels, mais surtout de prophétiser” (verset 1). Ce paragraphe, qui commence par cette exhortation stimulante, compare le don de parler en langues et le don de prophétiser.

Le don des langues

Corinthe était une ville carrefour, située entre deux mers. Elle possédait un port très cosmopolite, de sorte que de nombreux étrangers parcouraient la ville sans grande connaissance du grec. Quoi de plus normal que l’Esprit de Dieu veuille utiliser des croyants de Corinthe pour présenter l’évangile aux étrangers de passage en utilisant leur langue maternelle. Ils reçurent donc la capacité de s’exprimer dans des langues qu’ils n’avaient pas apprises. Ces langues étaient la manifestation authentique de la puissance de l’Esprit. Pour être utiles, elles devaient être sous le contrôle de celui qui parlait, à savoir être intelligibles à l’auditoire.

Mais la faute des Corinthiens était d’abuser de ce don. Ils parlaient en langues, même si aucun auditeur ne pouvait comprendre, ou si personne ne pouvait interpréter. Dans ces cas, ce don n’avait pas sa place dans les réunions d’assemblée (verset 28). Paul parlait pourtant lui-même en langues plus que tous les Corinthiens, mais il le faisait d’une manière contrôlée, avec le souci d’être compris et d’instruire (versets 6, 15, 18, 19). Dans ce chapitre, il apporte aux Corinthiens l’équilibre, là où existait la plus grande confusion.

Certains pensent que les langues ont une forme mystique, qui serait la façon de s’exprimer des gens qui tombent en extase. D’autres pensent qu’elles sont des langues étrangères dans le sens de langues compréhensibles. Le mot, employé dans le texte, signifie, soit l’organe physique dans la bouche, soit le langage ou la langue parlée. Au début du livre des Actes, Luc, ami et compagnon de service de Paul, emploie le même mot pour rapporter l’événement de la Pentecôte, où, pour la première fois, les chrétiens parlèrent “d’autres langues, selon que l’Esprit leur donnait de s’énoncer” Actes 2. 4, 11. Ceci permettrait de penser qu’il s’agissait de langues humaines distinctes, compréhensibles par ceux à qui le message de Dieu était adressé.

Une lecture superficielle de ce chapitre peut laisser supposer que le fait de parler en langues soit à encourager ; prenons par exemple les versets suivants : “Celui qui parle en langue… parle à Dieu…, dit des mystères” … (verset 2), “s’édifie lui-même” (verset 4) etc., “je désire que tous vous parliez en langues” (verset 5). Mais ces expressions ne doivent pas être séparées de leur contexte ; la contrepartie commence par “mais” : “Mais celui qui prophétise parle aux hommes pour l’édification” (verset 3), “édifie l’assemblée” (verset 4), “je désire… mais surtout que vous prophétisiez” (verset 5) etc.

Même quand le don des langues est utilisé à bon escient, il est moins profitable que le don de prophète. Les dons, dans les réunions de l’assemblée, ont pour seul objectif d’être utiles aux hommes (12. 7). Certes, celui qui parle peut s’édifier lui-même par la parole qu’il transmet, mais ce n’est pas le but premier (verset 4). Les mauvais pasteurs en Israël ont péché en cherchant à se nourrir au détriment de ceux que Dieu leur avait confiésÉzéchiel 34. 2-6. D’autre part, quelle utilité pourrait-il y avoir à utiliser le don des langues pour parler à Dieu, ne serait-ce que pour sa propre édification ou pour mieux vivre en communion avec lui (verset 2) ? La recherche d’une relation étroite avec Dieu qui apporte la joie la plus complète est fortement encouragée ; toutefois, elle ne s’établit pas par le moyen d’un don, mais par une vie d’obéissance à la portée de tous1.

Le but du don des langues sera expliqué plus loin (versets 20-22).

Notes

1Lire les passages suivants : Jean 14. 21, 23 ; 15. 10, 11 ; 1 Jean 1. 3, 4.

1 Corinthiens 14

1Poursuivez l’amour, et désirez avec ardeur les [dons] spirituels, mais surtout de prophétiser. 2Parce que celui qui parle en langue ne parle pas aux hommes, mais à Dieu, car personne ne l’entend ; mais en esprit il prononce des mystères.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)