Dans une lettre adressée à l’apôtre Paul, les Corinthiens lui avaient posé diverses questions. Plusieurs passages (7. 1, 25 ; 8. 1 ; 12. 1 ; 16. 1) s’y réfèrent ; toutefois, nous n’en connaissons pas le contenu exact. Les problèmes du mariage y étaient certainement abordés, car les Corinthiens éprouvaient des difficultés à ce sujet (5. 1, 9-13 ; 6. 13-20) 2 Corinthiens 12. 21.
Paul traite donc cette question en détail dans ce chapitre. Elle se pose avec une acuité nouvelle aujourd’hui, compte tenu des comportements amoraux qui se développent. Remarquons tout d’abord qu’il ne s’agit pas ici de la relation spirituelle entre l’homme et la femme, dont le modèle est l’amour de Christ pour son assembléeÉphésiens 5. 22-33, mais du comportement dans le domaine de la nature. Le mariage, et les relations entre l’homme et la femme excellentes en elles-mêmes, ont été donnés par DieuGenèse 2. 24. Mais il n’est guère de domaine où le péché ait causé autant de ravages. Par grâce, le croyant dispose cependant d’une force qui le rend capable, soit de se placer au-dessus de certains impératifs de la nature, afin de servir le Seigneur, soit de les assumer selon le modèle biblique.
On comprend alors la remarque préliminaire de Paul, quand il dit qu’il est bon à l’homme d’être exempt de tout lien avec l’autre sexe, pour vivre entièrement pour le Seigneur. Cette capacité étant plutôt exceptionnelle, les croyants ont la liberté de se marier pour être gardés du péché de fornication, c’est-à-dire des rapports extraconjugaux. Le mariage est bon et entre dans l’ordre divin de la création.
Des croyants mariés doivent avoir égard l’un à l’autre à tous points de vue et vivre l’un pour l’autre. Ainsi, ils ne se privent pas l’un l’autre, à moins que ce ne soit d’un consentement mutuel, pour un temps, afin de vaquer à la prière. Là également, l’apôtre met en garde contre toute présomption de la faculté de continence dans le mariage. Satan, qui se sert des faiblesses des croyants pour les séduire et si possible les faire tomber, sait très bien que beaucoup sont fragiles dans ce domaine.
Bien que probablement célibataire lui-même (9. 5), Paul est employé par Dieu pour donner avec beaucoup d’indulgence un conseil spirituel sur ce sujet délicat. Tout en souhaitant que tous les hommes soient comme lui-même, il reconnaît que chacun a son propre don. La faculté de glorifier le Seigneur comme célibataire est également un don de grâce de Dieu (versets 6, 7).
Paul rappelle alors les commandements divins, tout en donnant des conseils spirituels d’ordre personnel. Le principe du mariage est bon ; il entre dans l’ordre divin de la création, pour assurer la continuité de la race humaineGenèse 9. 7. Toutefois, la faculté de rester célibataire est préférable à cause du service pour le Seigneur (verset 35).
Paul s’adresse successivement à plusieurs groupes de croyants :
La volonté de Dieu est que tous les membres de la famille d’un croyant soient sauvés. Déjà par la conversion du conjoint, l’autre est sanctifié. Il est amené dans une relation qui le sépare extérieurement du monde, et le place sous l’influence de la Parole de Dieu. Les enfants nés d’une telle union sont saints dès leur naissance. La grâce de Dieu ne rayonne-t-elle pas ainsi ? La Parole nous enseigne qu’habituellement ce qui est saint est profané et souillé par ce qui est impie ; mais dans ce cas exceptionnel, c’est le contraire !
Si l’incrédule se sépare du croyant, le frère ou la sœur ne sont pas liés servilement (verset 15) 1. Mais, en tant qu’enfant de Dieu, ce conjoint a le devoir de poursuivre la paix, ce qui n’est certes pas toujours facile. L’apôtre suggère qu’un fidèle témoignage peut gagner l’incrédule au Seigneur1 Pierre 3. 1, 2. Quelle joie s’ensuivrait alors !
Pour conclure, Paul énonce un principe général, valable pour toutes les assemblées : le croyant doit demeurer dans la condition qu’il avait avant sa conversion. Ceci rend paisible l’âme qui vit dans notre siècle agité. Ce principe est illustré par deux exemples :
Mais le principe moral subsiste : “Frères, que chacun demeure auprès de Dieu dans l’état dans lequel il a été appelé” (verset 24).