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Première épître aux Corinthiens
Sondez les Écritures - 2e année

1 Corinthiens 7. 1-24

Les chrétiens et le mariage

1. Le mariage chrétien

Dans une lettre adressée à l’apôtre Paul, les Corinthiens lui avaient posé diverses questions. Plusieurs passages (7. 1, 25 ; 8. 1 ; 12. 1 ; 16. 1) s’y réfèrent ; toutefois, nous n’en connaissons pas le contenu exact. Les problèmes du mariage y étaient certainement abordés, car les Corinthiens éprouvaient des difficultés à ce sujet (5. 1, 9-13 ; 6. 13-20) 2 Corinthiens 12. 21.

Paul traite donc cette question en détail dans ce chapitre. Elle se pose avec une acuité nouvelle aujourd’hui, compte tenu des comportements amoraux qui se développent. Remarquons tout d’abord qu’il ne s’agit pas ici de la relation spirituelle entre l’homme et la femme, dont le modèle est l’amour de Christ pour son assembléeÉphésiens 5. 22-33, mais du comportement dans le domaine de la nature. Le mariage, et les relations entre l’homme et la femme excellentes en elles-mêmes, ont été donnés par DieuGenèse 2. 24. Mais il n’est guère de domaine où le péché ait causé autant de ravages. Par grâce, le croyant dispose cependant d’une force qui le rend capable, soit de se placer au-dessus de certains impératifs de la nature, afin de servir le Seigneur, soit de les assumer selon le modèle biblique.

On comprend alors la remarque préliminaire de Paul, quand il dit qu’il est bon à l’homme d’être exempt de tout lien avec l’autre sexe, pour vivre entièrement pour le Seigneur. Cette capacité étant plutôt exceptionnelle, les croyants ont la liberté de se marier pour être gardés du péché de fornication, c’est-à-dire des rapports extraconjugaux. Le mariage est bon et entre dans l’ordre divin de la création.

Conduite mutuelle des époux : versets 3-5

Des croyants mariés doivent avoir égard l’un à l’autre à tous points de vue et vivre l’un pour l’autre. Ainsi, ils ne se privent pas l’un l’autre, à moins que ce ne soit d’un consentement mutuel, pour un temps, afin de vaquer à la prière. Là également, l’apôtre met en garde contre toute présomption de la faculté de continence dans le mariage. Satan, qui se sert des faiblesses des croyants pour les séduire et si possible les faire tomber, sait très bien que beaucoup sont fragiles dans ce domaine.

Bien que probablement célibataire lui-même (9. 5), Paul est employé par Dieu pour donner avec beaucoup d’indulgence un conseil spirituel sur ce sujet délicat. Tout en souhaitant que tous les hommes soient comme lui-même, il reconnaît que chacun a son propre don. La faculté de glorifier le Seigneur comme célibataire est également un don de grâce de Dieu (versets 6, 7).

Conseils de l’apôtre et commandements du Seigneur : versets 8-17

Paul rappelle alors les commandements divins, tout en donnant des conseils spirituels d’ordre personnel. Le principe du mariage est bon ; il entre dans l’ordre divin de la création, pour assurer la continuité de la race humaineGenèse 9. 7. Toutefois, la faculté de rester célibataire est préférable à cause du service pour le Seigneur (verset 35).

Paul s’adresse successivement à plusieurs groupes de croyants :

  • 1. Aux célibataires et aux veuves (verset 8), Paul conseille de rester seuls comme lui-même. Mais il vaut mieux se marier, plutôt qu’être tourmenté par ses désirs charnels, voire pécher à cause de cela.
  • 2. A ceux qui sont mariés (verset 10), il rappelle que l’interdiction de divorcer est un commandement formel du Seigneur Jésus qui a dit : “Ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas” Mat. 19. 6. Le divorce est une abomination pour Dieu qui a dit : “Je hais la répudiation” Malachie 2. 16. Par la grâce de Dieu tout péché commis par le conjoint peut être pardonné. Même si une séparation a déjà eu lieu, la réconciliation est à rechercher.
  • 3. “Aux autres” (versets 12-17) : Paul désigne ici un troisième groupe de personnes, dont le Seigneur n’avait pas parlé dans l’évangile ; il s’agit du cas de deux personnes qui se seraient mariées étant incrédules et dont l’une se convertit. Il n’est donc pas question ici d’un mariage contracté entre un enfant de Dieu et un incrédule. Un chrétien doit se marier “dans le Seigneur” ; un joug mal assorti lui est interdit (verset 39) 2 Corinthiens 6. 14. Mais aux croyants mariés avant leur conversion, notre Dieu et Père fait grâce, et il désire qu’ils manifestent eux-mêmes la grâce. Si le conjoint incrédule souhaite continuer à habiter avec le conjoint devenu croyant, ce dernier ne doit pas désirer s’en séparer, même si cette cohabitation comporte des difficultés.

La volonté de Dieu est que tous les membres de la famille d’un croyant soient sauvés. Déjà par la conversion du conjoint, l’autre est sanctifié. Il est amené dans une relation qui le sépare extérieurement du monde, et le place sous l’influence de la Parole de Dieu. Les enfants nés d’une telle union sont saints dès leur naissance. La grâce de Dieu ne rayonne-t-elle pas ainsi ? La Parole nous enseigne qu’habituellement ce qui est saint est profané et souillé par ce qui est impie ; mais dans ce cas exceptionnel, c’est le contraire !

Si l’incrédule se sépare du croyant, le frère ou la sœur ne sont pas liés servilement (verset 15) 1. Mais, en tant qu’enfant de Dieu, ce conjoint a le devoir de poursuivre la paix, ce qui n’est certes pas toujours facile. L’apôtre suggère qu’un fidèle témoignage peut gagner l’incrédule au Seigneur1 Pierre 3. 1, 2. Quelle joie s’ensuivrait alors !

Demeurer dans l’état : versets 18-24

Pour conclure, Paul énonce un principe général, valable pour toutes les assemblées : le croyant doit demeurer dans la condition qu’il avait avant sa conversion. Ceci rend paisible l’âme qui vit dans notre siècle agité. Ce principe est illustré par deux exemples :

  • Dans le domaine religieux, Juifs et païens sont devant Dieu des pécheurs perdus, mais en Christ ils sont unis par la foi, et aucun d’eux ne doit revenir en arrière pour modifier sa position terrestre.
  • Dans le domaine social, la position de l’homme libre peut paraître plus avantageuse que celle de l’esclave, pour servir le Seigneur notamment. L’occasion de devenir libre est à saisir.

Mais le principe moral subsiste : “Frères, que chacun demeure auprès de Dieu dans l’état dans lequel il a été appelé” (verset 24).

Notes

1L’apôtre Paul déclare aussi : “Si quelqu’un est en Christ, c’est une nouvelle création : les choses vieilles sont passées ; voici toutes choses sont faites nouvelles” (2 Corinthiens 5. 17). Sans affaiblir le caractère irrévocable du lien du mariage, certains pensent que la grâce de Christ peut couvrir toutes les conséquences de la rupture d’un mariage intervenu avant la conversion d’un croyant, en particulier le remariage.

1 Corinthiens 7

1Or, pour ce qui est des choses au sujet desquelles vous m’avez écrit, il est bon à l’homme de ne pas toucher de femme ; 2mais, à cause de la fornication, que chacun ait sa propre femme, et que chaque femme ait son mari à elle. 3Que le mari rende à la femme ce qui lui est dû, et pareillement aussi la femme au mari. 4La femme ne dispose pas de son propre corps, mais le mari ; et pareillement aussi le mari ne dispose pas de son propre corps, mais la femme. 5Ne vous priveza pas l’un l’autre, à moins que ce ne soit d’un consentement mutuel, pour un temps, afin que vous vaquiez à la prière, et que vous vous trouviez de nouveau ensemble, afin que Satan ne vous tente pas à cause de votre incontinence. 6Or je dis ceci par indulgence, non comme commandement ; 7mais je voudrais que tous les hommes soient comme moi ; toutefois chacun a son propre don de grâce de la part de Dieu, l’un d’une manière, et l’autre d’une autre. 8Or je dis à ceux qui ne sont pas mariés et aux veuves, qu’il leur est bon de demeurer comme moi. 9Mais s’ils ne savent pas garder la continence, qu’ils se marient, car il vaut mieux se marier que de brûler. 10Mais quant à ceux qui sont mariés, je leur enjoins, non pas moi, mais le Seigneur : que la femme ne soit pas séparée du mari ; 11 (et si elle est séparée, qu’elle demeure sans être mariée, ou qu’elle se réconcilie avec son mari ;) et que le mari n’abandonne pas sa femme. 12Mais quant aux autres, je dis, moi, non pas le Seigneur : Si quelque frère a une femme incrédule, et qu’elle veuille habiter avec lui, qu’il ne l’abandonne pas ; 13et si une femme a un mari incrédule, et qu’il veuille habiter avec elle, qu’elle n’abandonne pas [son] mari. 14Car le mari incrédule est sanctifié parb la femme, et la femme incrédule est sanctifiée parb le frère, [son mari] ; puisque autrement vos enfants seraient impurs ; mais maintenant ils sont saints. 15Mais si l’incrédule s’en va, qu’il s’en aille ; le frère ou la sœur ne sont pas asservis en pareil cas ; mais Dieu nous a appelés [à marcher] dans la paix. 16Car que sais-tu, femme, si tu ne sauveras pas ton mari ? ou que sais-tu, mari, si tu ne sauveras pas ta femme ? 17Toutefois, que chacun marche comme le Seigneur le lui a départi, chacun comme Dieu l’a appelé ; et c’est ainsi que j’en ordonne dans toutes les assemblées.

18Quelqu’un a-t-il été appelé étant circoncis, qu’il ne redevienne pas incirconcis. Quelqu’un a-t-il été appelé étant dans l’incirconcision, qu’il ne soit pas circoncis. 19La circoncision n’est rien, et l’incirconcision n’est rien, mais l’observation des commandements de Dieu. 20Que chacun demeure dans la vocation dans laquelle [il était quand] il a été appelé. 21As-tu été appelé étant esclave, ne t’en mets pas en peine ; toutefois, si tu peux devenir libre, uses-en plutôt : 22car l’esclave qui est appelé dans le Seigneur est l’affranchi du Seigneur ; de même aussi l’homme libre qui a été appelé est l’esclave de Christ. 23Vous avez été achetés à prix ; ne devenez pas esclaves des hommes. 24Frères, que chacun demeure auprès de Dieu dans l’état dans lequel il a été appelé.

Notes

aplus propr. : frustrez.
bpar, en.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)