Plusieurs milliers de pages accessibles en format adapté aux lecteurs dyslexiques. Essayer maintenant
Bannière
Épître aux Romains
Sondez les Écritures - 1re année

Romains 7. 14-20

L’œuvre de Christ en nous, à l’égard du péché

10. Le péché, la chair et moi

Les versets qui précèdent (versets 12, 13) nous ont rappelé que la loi est sainte et bonne en elle-même. Ils nous ont montré aussi qu’en contraste, le péché est “excessivement pécheur”, si mauvais qu’il tire occasion de ce qui est bon pour entraîner à la mort.

L’apôtre continue à faire parler quelqu’un qui se trouve placé sous la loi, mais qui reçoit l’évangile. Pour accepter que la mort avec Christ est un bienfait, et qu’il est nécessaire et bon d’être délivré de la loi comme aussi du péché, il a besoin d’éprouver l’urgence de la délivrance ; c’est pourquoi l’apôtre s’arrête ici sur l’effet que produit la loi sur l’intelligence du croyant.

Le péché et moi : versets 14-16

“Or nous savons que la loi est spirituelle : mais moi je suis charnel, vendu au péché”. En disant : “nous savons”, l’apôtre exprime la connaissance que les chrétiens reçoivent, mais depuis le verset 7 lorsqu’il dit : “je” au singulier, il passe à l’expérience pratique.

Paul ne décrit pas son état personnel, ni l’état normal du chrétien. Il s’exprime ainsi parce que cela se prête bien à traduire les expériences pratiques d’un croyant tout occupé de lui-même. Après avoir cru, ce croyant veut faire ce qui plaît à Dieu et réalise qu’il est pétri de contradictions ; il doit dire : ce que je fais n’est pas ce que je veux, je ne puis le reconnaître comme conforme à ma volonté. D’un côté, je pratique le mal que je hais, d’un autre je ne pratique pas le bien que je veux ; en cela j’approuve la loi, je reconnais qu’elle prescrit ce qui est bon, je suis d’accord avec la pensée de Dieu, j’approuve la loi et je ne l’accomplis pas.

Qui peut dire qu’une telle expérience ne le concerne pas ? N’avons-nous pas essayé en vain de prendre de bonnes résolutions pour nous débarrasser de telle ou telle habitude que la Parole nous fait juger mauvaise ? La conclusion se résume à ceci : “Je suis vendu au péché”. Est-ce possible, alors que tout ce que Dieu fait a pour but de m’en libérer ? Si telle est mon expérience passée, si je l’ai traversée, je repasse avec sérieux les expressions pénétrantes de l’apôtre. Si c’est votre état présent, laissez-vous conduire par lui jusqu’à la délivrance. Ce serait une grande perte de prendre son parti d’en rester là. Bien des serviteurs que Dieu a utilement employés par la suite ont été profondément labourés par ce travail de cœur. Plus le labour est profond, plus il y aura de vigueur et de sérieux dans la vie chrétienne.

Ce n’est plus moi… mais le péché qui habite en moi : verset 17

Celui qui parle dit constamment : « je » ou « moi », tout en constatant l’opposition entre ce que je veux et ce que je fais. Cette personne, moi, peut parler dans deux conditions distinctes, mais elle s’identifie clairement avec l’une – je veux, je hais, j’approuve. Et elle ne reconnaît pas ce qu’elle fait dans l’autre – ce n’est pas ce que je veux, que je fais. Elle est parfaitement consciente de sa nouvelle identité : c’est le nouvel homme. Le vieil homme n’est plus moi ; il a été crucifié avec Christ (6. 6) Éphésiens 4. 22-24 ; Colossiens 3. 9, 10.

Seulement il y a en moi une source de mal, distincte de moi le nouvel homme, qui produit ces mauvaises actions : “C’est le péché qui habite en moi”. Deux fois cette constatation est établie (versets 17, 20). Je ne suis pas seulement soumis à des tentations extérieures produites par l’environnement ou par des suggestions de Satan1. Le péché est en moi, source du mal. Découvrir que “ce n’est plus moi qui fais cela, mais c’est le péché qui habite en moi”, ne conduit donc pas à éluder ma responsabilité, bien au contraire.

En ma chair, il n’habite point de bien : versets 18-20

Déjà au verset 5, nous avons trouvé ce mot : la chair (quand nous étions dans la chair). Au verset 14 : “Je suis charnel” (ou : de chair). Ici (verset 18) : “Je sais qu’en moi, c’est-à-dire en ma chair, il n’habite point de bien”. C’est une grave constatation. Nous avons déjà vu que celui qui parle s’identifie clairement avec le nouvel homme qui veut faire le bien, mais il doit bien reconnaître qu’il y a encore la chair en lui. Le péché qui habite en moi est dans la chair. Je ne suis plus dans la chair, elle n’est plus ma vie comme autrefois, mais la chair est encore en moi.

La Parole ne nous donne pas de définition de la chair, mais de nombreux passages nous éclairent sur ce qu’elle est. “Ce qui est né de la chair est chair” Jean 3. 6 : c’est une nature que nous avons reçue par la naissance naturelle, en contraste avec celle que nous avons reçue par la nouvelle naissance : “Ce qui est né de l’Esprit est esprit”. Le Seigneur dira encore : “C’est l’Esprit qui vivifie, la chair ne profite de rien” Jean 6. 63. Elle a une volonté, des convoitises et des passionsÉphésiens 2. 3 ; Galates 5. 17 ; 2 Pierre 2. 10, 18 ; 1 Jean 2. 16, bien qu’il soit dit d’elle : “Ceux qui sont du Christ ont crucifié la chair avec ses passions et ses convoitises”. J’accepte de reconnaître sans trop protester qu’en moi le mal se trouve, mais qu’il n’y ait point de bien, c’est plus difficile. Pourtant l’apôtre insiste. Quels que soient mes efforts et mes bonnes résolutions pour accomplir le bien que je veux, je n’y arrive pas et le mal que je ne veux pas, je le fais. J’ai beau tourner et retourner la difficulté dans tous les sens, je ne peux sortir de cette situation inextricable, la loi ne m’y aide pas. Elle me donne conscience du péché, sans me donner la force d’y échapper.

C’est pénible, mais important, d’apprendre qu’en moi, il n’habite point de bien. Lorsque j’ai entendu, au chapitre 6, que “notre vieil homme a été crucifié avec Christ”, je n’ai sûrement pas réalisé à quel point c’était nécessaire parce qu’il était impossible pour Dieu de l’améliorer, d’en faire quelque chose de bon. Il faut que je prenne conscience de son caractère incurable pour accepter la nécessité de le tenir dans la mort où Dieu l’a placé.

Le vieil homme correspond à tout ce que j’étais autrefois, “dans la chair”. Dieu l’a condamné à la croix quand il a “condamné le péché dans la chair” (8. 3). Depuis bien longtemps, Dieu a rendu son verdict : “Le cœur est trompeur par-dessus tout et incurable” Jérémie 17. 9. Peut-être ai-je pensé que cette appréciation était trop sévère ? J’ai besoin de la recevoir comme vraie, avec une pleine conviction. Il est possible de l’apprendre par la parole de Dieu seule, mais le plus souvent, pour nous en convaincre, il nous faut en faire l’amère expérience.

J’ai donc appris deux choses importantes, c’est que, d’une part, le péché habite en moi, et d’autre part qu’en moi, en ma chair, il n’habite point de bien. Une troisième s’y ajoute maintenant : bien que je sois conscient de cette situation, il n’y a aucune force en moi pour résister au péché. “Le mal que je ne veux pas, je le fais”. Avez-vous été amené à faire une telle constatation ou êtes-vous encore engagé dans des efforts et des résolutions pour essayer de vous prouver à vous-même que vous êtes capable de faire le bien ? On peut chercher à le faire par la stricte obéissance à des règles, à une discipline rigoureuse que l’on s’impose, ou même en se dévouant pour servir ou de toute autre manière qui plaît à la chairColossiens 2. 23.

Ce qui manque, ce n’est pas le désir, la volonté de l’homme renouvelé de faire ce qui plaît à Dieu, mais la force de l’accomplir. La loi n’en donne aucune.

Le but de l’Esprit de Dieu, en nous parlant ainsi, n’est pas de nous décourager ni de nous réduire à une inactivité stérile. Il est de nous faire avancer dans la connaissance de ce que nous sommes et de nous faire saisir l’abondance des bénédictions du chapitre 8.

Notes

1On a remarqué que l’épître aux Romains ne fait pas mention de Satan dans tous ces chapitres qui traitent des péchés et du péché, notamment en 5. 12 à l’occasion de l’entrée du péché dans le monde. Dans toute cette épître, l’accent est mis sur la responsabilité de l’homme dont il ne peut nullement se dégager en la rejetant sur Satan.

Romains 7

14Car nous savons que la loi est spirituelle : mais moi je suis charnela, vendu au péchéb ; 15car ce que je faisc, je ne le reconnais pas, car ce n’est pas ce que je veux, que je fais, mais ce que je hais, je le pratique. 16Or si c’est ce que je ne veux pas que je pratique, j’approuve la loi, [reconnaissant] qu’elle est bonne. 17Or maintenant, ce n’est plus moi qui faisc cela, mais c’est le péché qui habite en moi. 18Car je sais qu’en moi, c’est-à-dire en ma chair, il n’habite point de bien ; car le vouloir est avec moi, mais accomplir le bien, [cela] je ne le trouve pas. 19Car le bien que je veux, je ne le pratique pas ; mais le mal que je ne veux pas, je le fais. 20Or si ce que je ne veux pas, moi, – je le pratique, ce n’est plus moi qui l’accomplis, mais c’est le péché qui habite en moi.

Notes

aailleurs : de chair.
blitt. : vendu sous le péché.
cfaire, ici, opérer, effectuer ; au v. 8 : produire, et au v. 13 : causer.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)