Le grand but de l’épître aux Romains est de répondre à cette solennelle question : “Comment l’homme sera-t-il juste devant Dieu” Job 9. 2 ? Pour cela, elle développe l’ensemble du message de l’évangile, la bonne nouvelle de la grâce.
L’évangile de Dieu concerne son Fils, Jésus Christ. En lui, un salut éternel est offert par la grâce de Dieu. L’évangile est la puissance de Dieu et révèle la justice de Dieu (chapitre 1. 1-17).
L’évangile s’adresse à tous les hommes, dans l’état irrémédiable où ils se trouvent tous, sans exception. L’apôtre démontre d’abord cet état de perdition :
L’homme, juif ou non, peut élever toutes sortes d’objections (3. 1-8) ; le fait demeure que toute bouche est fermée et tout le monde est coupable. Personne ne peut être justifié par ses propres œuvres devant Dieu (3. 9-20).
La fin de l’homme est le commencement de Dieu. Alors s’élève la réponse divine : un salut gratuit, offert par la justice même de Dieu, fondé sur l’œuvre propitiatoire1 de Christ. Le croyant est maintenant justifié par le moyen de la foi et par la grâce de Dieu. Le salut s’adresse aux Juifs comme aux nations (3. 21-31).
Les croyants de l’A.T. (Abraham et David en particulier) ont, eux aussi, été justifiés par la foi en Dieu, qui ressuscite les morts (chapitre 4). La foi du croyant se fonde ainsi sur le sang de Christ (3. 25) et sur sa résurrection (4. 25).
La conclusion de cette partie de l’épître est triomphante (5. 1-11).
Le croyant possède :
À l’égard des péchés commis, Dieu accorde le pardon et la justification. L’œuvre de Christ a été accomplie envers nous pour ôter nos péchés. L’évangile de Dieu répond ainsi à la deuxième question posée par Dieu à l’homme (Caïn) : “Qu’as-tu fait” Genèse 4. 10 ?
L’épître apporte maintenant la réponse divine à la première question posée par Dieu à l’homme (Adam) : “Où es-tu” Genèse 3. 9 ? Au péché, la source de mal qui est en nous (et non plus les péchés, les actes mauvais), répond la délivrance. La mort de Christ a maintenant des conséquences en nous, à l’égard du péché.
Le contraste est établi entre le premier homme (Adam), et le second homme (Christ), le dernier Adam. L’un et l’autre sont chefs d’une famille humaine ; chaque famille manifeste les caractères moraux de son chef :
Rattaché à Adam par sa naissance dans le monde, le croyant est désormais lié à Christ. Et maintenant, pour nous, “la grâce règne par la justice pour la vie éternelle par Jésus Christ” (5. 12-21).
Le croyant est délivré de l’esclavage du péché parce qu’il est “mort au péché”, identifié avec Christ dans sa mort. Désormais, il vit en pratique pour Christ, en manifestant sa vie ; une vie nouvelle qui produit, sur la terre, des fruits pour Dieu dans une marche de sainteté pratique (chapitre 6).
Le croyant est aussi “mort à la loi”. La valeur de la loi n’est pas en cause ; elle a révélé l’état de l’homme, sans y apporter de remède. Mais le chrétien est, dans la pratique, affranchi (c’est-à-dire libéré comme un esclave racheté à son maître) de l’autorité de la loi parce que sa mort avec Christ a rompu l’obligation qui l’y attachait. Le conflit intérieur se poursuit tant que le croyant se débat seul avec lui-même. Mais Jésus Christ, le grand libérateur, répond à la détresse de l’âme pour lui faire saisir la délivrance (chapitre 7).
Les conclusions de cette partie doctrinale de l’épître sont aussi triomphantes (chapitre 8). Délivrés du péché et de la loi, nous goûtons la liberté des enfants de Dieu. Le Saint Esprit en nous est vie et puissance :
Au milieu des souffrances, nous sommes fortifiés par l’espérance de la gloire à venir. Objets de l’amour de Dieu et du Christ dont rien ni personne ne peut nous séparer, nous sommes en sécurité.
Cette conclusion comprend une brève vision des desseins de Dieu à l’égard de son Fils (8. 29, 30). Les croyants sont présentés comme :
Une question essentielle restait à traiter en rapport avec l’évangile, maintenant offert à tous les hommes, Juifs ou nations, sans distinction. Comment concilier ce message du salut avec les promesses particulières faites auparavant par Dieu à son peuple Israël ?
En définitive, les dons de grâce et l’appel de Dieu sont absolument assurés (11. 29). Si tous les hommes sont désobéissants, à tous la miséricorde est offerte. La grâce et la sagesse de Dieu sont merveilleuses !
Le temps est court jusqu’au retour du Seigneur : il faut se réveiller du sommeil spirituel pour rejeter les œuvres des ténèbres et revêtir les armes de la lumière, revêtir le Seigneur Jésus Christ lui-même, dans l’attente de la venue du jour éternel (13. 11-14).
Les nombreuses salutations qui terminent l’épître expriment le lien d’affection entre l’apôtre et les saints de Rome qu’il n’avait jamais vus, sauf quelques-uns. Paul y associe toutes les assemblées du Christ (16. 1-16 ; 21-24).
La vigilance reste nécessaire vis-à-vis de ceux qui troublaient l’assemblée par des doctrines étrangères. Il faut être sage quant au bien, et simple quant au mal, avant que le Dieu de paix ne brise Satan sous nos pieds (16. 17-20).
L’épître a présenté l’évangile de Dieu et ses résultats pratiques pour l’homme pécheur. Elle montre que la croix de Christ répond parfaitement à la responsabilité de l’homme devant Dieu. De plus, elle place la vérité du salut par la foi en rapport avec les diverses phases des relations entre Dieu et l’homme sur la terre.
L’apôtre ne peut toutefois pas terminer sa lettre aux Romains sans mentionner ce qu’il appelle le mystère, le mystère par excellence : le dessein de Dieu d’unir spirituellement en un seul corps Christ et tous ses rachetés (issus soit des Juifs, soit des nations). Déjà partiellement exposé dans la première épître aux Corinthiens, ce mystère sera pleinement révélé dans les épîtres aux Éphésiens et aux Colossiens, lorsque Paul sera prisonnier à Rome.
Devant les merveilles insondables de l’Évangile et des desseins éternels de Dieu, l’apôtre termine sur une louange au Dieu qui seul est sage.
À lui, comme à Christ, soit la gloire éternellement !