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Épître aux Romains
Sondez les Écritures - e année

Le grand but de l’épître aux Romains est de répondre à cette solennelle question : “Comment l’homme sera-t-il juste devant Dieu” Job 9. 2 ? Pour cela, elle développe l’ensemble du message de l’évangile, la bonne nouvelle de la grâce.

L’évangile de Dieu concerne son Fils, Jésus Christ. En lui, un salut éternel est offert par la grâce de Dieu. L’évangile est la puissance de Dieu et révèle la justice de Dieu (chapitre 1. 1-17).

1. L’état de l’humanité devant Dieu : chapitre 1. 18 à 3. 20

L’évangile s’adresse à tous les hommes, dans l’état irrémédiable où ils se trouvent tous, sans exception. L’apôtre démontre d’abord cet état de perdition :

  • 1. La colère de Dieu est révélée contre les païens qui ont refusé le témoignage de la création, oubliant la connaissance de Dieu et négligeant la voix de leur propre conscience (1. 18-32).
  • 2. Les philosophes et les moralistes sont aussi inexcusables dans leur hypocrisie (2. 1-16).
  • 3. Le peuple d’Israël, dont les privilèges ont été si grands, est coupable d’avoir transgressé la loi, et blasphémé le nom de son Dieu (2. 17-29).

L’homme, juif ou non, peut élever toutes sortes d’objections (3. 1-8) ; le fait demeure que toute bouche est fermée et tout le monde est coupable. Personne ne peut être justifié par ses propres œuvres devant Dieu (3. 9-20).

2. Le pardon et la justification des péchés : chapitre 3. 21 à 5. 11

La fin de l’homme est le commencement de Dieu. Alors s’élève la réponse divine : un salut gratuit, offert par la justice même de Dieu, fondé sur l’œuvre propitiatoire1 de Christ. Le croyant est maintenant justifié par le moyen de la foi et par la grâce de Dieu. Le salut s’adresse aux Juifs comme aux nations (3. 21-31).

Les croyants de l’A.T. (Abraham et David en particulier) ont, eux aussi, été justifiés par la foi en Dieu, qui ressuscite les morts (chapitre 4). La foi du croyant se fonde ainsi sur le sang de Christ (3. 25) et sur sa résurrection (4. 25).

La conclusion de cette partie de l’épître est triomphante (5. 1-11).

Le croyant possède :

  • 1. la paix avec Dieu,
  • 2. la faveur de Dieu,
  • 3. l’espérance,
  • 4. la joie dans les souffrances,
  • 5. l’amour de Dieu,
  • 6. la réconciliation. Enfin, il attend :
  • 7. la gloire de Dieu en Christ.

À l’égard des péchés commis, Dieu accorde le pardon et la justification. L’œuvre de Christ a été accomplie envers nous pour ôter nos péchés. L’évangile de Dieu répond ainsi à la deuxième question posée par Dieu à l’homme (Caïn) : “Qu’as-tu fait” Genèse 4. 10 ?

3. La délivrance du péché : chapitre 5. 12 à 8. 39

L’épître apporte maintenant la réponse divine à la première question posée par Dieu à l’homme (Adam) : “Où es-tu” Genèse 3. 9 ? Au péché, la source de mal qui est en nous (et non plus les péchés, les actes mauvais), répond la délivrance. La mort de Christ a maintenant des conséquences en nous, à l’égard du péché.

Le contraste est établi entre le premier homme (Adam), et le second homme (Christ), le dernier Adam. L’un et l’autre sont chefs d’une famille humaine ; chaque famille manifeste les caractères moraux de son chef :

  • Pour Adam : la désobéissance et le péché, la mort, la condamnation.
  • Pour Christ : l’obéissance et la justice, la vie, la grâce et la justification.

Rattaché à Adam par sa naissance dans le monde, le croyant est désormais lié à Christ. Et maintenant, pour nous, “la grâce règne par la justice pour la vie éternelle par Jésus Christ” (5. 12-21).

Le croyant est délivré de l’esclavage du péché parce qu’il est “mort au péché”, identifié avec Christ dans sa mort. Désormais, il vit en pratique pour Christ, en manifestant sa vie ; une vie nouvelle qui produit, sur la terre, des fruits pour Dieu dans une marche de sainteté pratique (chapitre 6).

Le croyant est aussi “mort à la loi”. La valeur de la loi n’est pas en cause ; elle a révélé l’état de l’homme, sans y apporter de remède. Mais le chrétien est, dans la pratique, affranchi (c’est-à-dire libéré comme un esclave racheté à son maître) de l’autorité de la loi parce que sa mort avec Christ a rompu l’obligation qui l’y attachait. Le conflit intérieur se poursuit tant que le croyant se débat seul avec lui-même. Mais Jésus Christ, le grand libérateur, répond à la détresse de l’âme pour lui faire saisir la délivrance (chapitre 7).

Les conclusions de cette partie doctrinale de l’épître sont aussi triomphantes (chapitre 8). Délivrés du péché et de la loi, nous goûtons la liberté des enfants de Dieu. Le Saint Esprit en nous est vie et puissance :

  • 1. la puissance de l’Esprit de vie nous libère de tout esclavage,
  • 2. le Saint Esprit est notre vie,
  • 3. il nous conduit,
  • 4. il témoigne de notre adoption par Dieu,
  • 5. il est les prémices de notre délivrance finale,
  • 6. il nous aide dans notre faiblesse,
  • 7. il intercède auprès de Dieu pour nous.

Au milieu des souffrances, nous sommes fortifiés par l’espérance de la gloire à venir. Objets de l’amour de Dieu et du Christ dont rien ni personne ne peut nous séparer, nous sommes en sécurité.

Cette conclusion comprend une brève vision des desseins de Dieu à l’égard de son Fils (8. 29, 30). Les croyants sont présentés comme :

  • 1. préconnus,
  • 2. prédestinés,
  • 3. appelés,
  • 4. justifiés,
  • 5. glorifiés, afin que Christ soit, au milieu d’eux, “premier-né entre plusieurs frères”.

4. Israël et l’évangile : chapitres 9 à 11

Une question essentielle restait à traiter en rapport avec l’évangile, maintenant offert à tous les hommes, Juifs ou nations, sans distinction. Comment concilier ce message du salut avec les promesses particulières faites auparavant par Dieu à son peuple Israël ?

  • chapitre 9 : La position des Juifs par rapport à Dieu et à son évangile découle de trois vérités générales :
  • 1. Dieu est souverain. Sans rendre de comptes à l’homme, Il accomplit le dessein de sa volonté, selon l’élection de la grâce (comme le montrent les exemples d’Isaac et d’Ismaël, de Jacob et d’Ésaü).
  • 2. Dieu, dans sa patience, supporte les méchants, comme des vases de colère (le Pharaon par exemple), en attendant d’exercer son jugement.
  • 3. Les richesses de la gloire de Dieu se manifestent dans des vases de miséricorde (nous, tous les croyants).
  • chapitre 10 : Par sa désobéissance, Israël a perdu tout droit aux promesses. Il ne pourra être béni que par le moyen de la grâce. Le salut découle de la foi à la parole de Dieu reçue dans le cœur ; mais la foi est confirmée par la confession orale. Or, Israël a rejeté le témoignage de Dieu ; aussi un voile est-il placé sur son cœur2 Corinthiens 3. 14-16.
  • chapitre 11 : Cependant, Dieu n’a pas définitivement rejeté Israël. L’apôtre en apporte trois preuves :
  • 1. Son propre cas, lui, un Juif objet de la grâce de Dieu. Un résidu aussi subsistait selon l’élection de la grâce, confirmé par l’exemple d’Élie (11. 1-10).
  • 2. Dieu voulait se servir des nations pour réveiller la conscience d’Israël, et non pas pour le rejeter2 (11. 11-24).
  • 3. Les desseins de Dieu étaient un mystère, celui de l’endurcissement partiel et momentané du peuple (11. 25-31).

En définitive, les dons de grâce et l’appel de Dieu sont absolument assurés (11. 29). Si tous les hommes sont désobéissants, à tous la miséricorde est offerte. La grâce et la sagesse de Dieu sont merveilleuses !

5. Les exhortations pratiques et le service de l’apôtre : chapitres 12 à 15

  • 1. Fondées sur la doctrine de l’épître, les exhortations ont leur source dans les compassions divines. Le chrétien appartient à Christ, pour s’offrir à Dieu. La séparation du monde (dans la marche) et l’humilité (dans le cœur) permettent en pratique de connaître la volonté de Dieu pour lui plaire (12. 1-4).
  • 2. Des dons de grâce sont aussi donnés à l’assemblée (le corps de Christ sur la terre), pour maintenir les liens pratiques entre les croyants (les membres du corps). Les exhortations pratiques en découlent, pour toute l’activité des chrétiens, leurs relations mutuelles (12. 9-16 sauf le verset 14) ou avec le monde (12. 17-21). Les encouragements commencent par l’amour, et se terminent par le bien en activité pour surmonter le mal.
  • 3. Le chrétien est aussi invité à se soumettre à l’autorité et aux autorités ; à cause de la colère (sa responsabilité est envers les autorités humaines comme citoyen) et à cause de la conscience (sa responsabilité est envers Dieu comme chrétien). Le motif suprême demeure l’amour, une dette de tout croyant envers Dieu, que rien ne peut éteindre (13. 1-10).

Le temps est court jusqu’au retour du Seigneur : il faut se réveiller du sommeil spirituel pour rejeter les œuvres des ténèbres et revêtir les armes de la lumière, revêtir le Seigneur Jésus Christ lui-même, dans l’attente de la venue du jour éternel (13. 11-14).

  • 4. La liberté chrétienne est ensuite développée avec la responsabilité qui s’y rattache et les égards dus aux autres (14. 1 à 15. 7). Christ est le modèle parfait de l’abnégation et du dévouement. En le contemplant, nous pouvons ainsi réaliser les caractères moraux du royaume de Dieu, justice, paix et joie dans l’Esprit Saint. En pratique, nous devons éviter le laxisme et le légalisme, dans le respect de la conscience de notre frère, “celui pour lequel Christ est mort” (14. 15) 1 Corinthiens 8. 11.
  • 5. Dieu est le Dieu d’espérance, pour les Juifs comme pour les nations. L’apôtre Paul avait prêché l’évangile dans tout le monde grec. Il ignorait maintenant ce que serait la suite de son service dans le monde latin (l’Italie et l’Europe occidentale). En fait, Rome serait le lieu de sa captivité, mais le Dieu de paix demeurait avec lui comme il est avec nous (15. 8-33).

6. Salutations et conclusion de l’épître : chapitre 16

Les nombreuses salutations qui terminent l’épître expriment le lien d’affection entre l’apôtre et les saints de Rome qu’il n’avait jamais vus, sauf quelques-uns. Paul y associe toutes les assemblées du Christ (16. 1-16 ; 21-24).

La vigilance reste nécessaire vis-à-vis de ceux qui troublaient l’assemblée par des doctrines étrangères. Il faut être sage quant au bien, et simple quant au mal, avant que le Dieu de paix ne brise Satan sous nos pieds (16. 17-20).

L’épître a présenté l’évangile de Dieu et ses résultats pratiques pour l’homme pécheur. Elle montre que la croix de Christ répond parfaitement à la responsabilité de l’homme devant Dieu. De plus, elle place la vérité du salut par la foi en rapport avec les diverses phases des relations entre Dieu et l’homme sur la terre.

L’apôtre ne peut toutefois pas terminer sa lettre aux Romains sans mentionner ce qu’il appelle le mystère, le mystère par excellence : le dessein de Dieu d’unir spirituellement en un seul corps Christ et tous ses rachetés (issus soit des Juifs, soit des nations). Déjà partiellement exposé dans la première épître aux Corinthiens, ce mystère sera pleinement révélé dans les épîtres aux Éphésiens et aux Colossiens, lorsque Paul sera prisonnier à Rome.

Devant les merveilles insondables de l’Évangile et des desseins éternels de Dieu, l’apôtre termine sur une louange au Dieu qui seul est sage.

À lui, comme à Christ, soit la gloire éternellement !

Notes

1La propitiation définit l’acte de couvrir le péché sur la base d’un sacrifice. Dans le tabernacle, le propitiatoire d’or pur, couvercle de l’arche, recevait le sang du sacrifice, figure du sang de Christ qui expie le péché.
2Le gouvernement de Dieu sur la terre est comparé à un olivier. Les racines et le tronc figurent Abraham qui a reçu les promesses de Dieu. Israël est représenté par les branches. Dieu, source de vie, greffe les nations sur l’olivier pour les bénir avec Israël.