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Épître aux Romains
Sondez les Écritures - 1re année

Romains 7. 1-13

L’œuvre de Christ en nous, à l’égard du péché

9. Le croyant, mort à la loi

Au chapitre 6, l’apôtre a établi que le croyant est mort avec Christ avec les conséquences qui en découlent pour le délivrer de l’esclavage du péché. Dans le chapitre 7, il va montrer que cette mort a aussi pour effet de le libérer de l’obligation d’accomplir la loi (versets 1-6). La loi est sainte, juste et bonne, elle dénonce le péché (versets 7-13). Mais Paul nous fait constater qu’elle est impuissante à produire le bien à cause de la présence du péché en moi (versets 14-23). Il conclut ensuite sur la délivrance par Jésus Christ (versets 24, 25).

Ce chapitre offre un très grand intérêt pour tout croyant. Pour celui qui, au début de la vie chrétienne, est exposé aux débats douloureux qui y sont décrits, comme pour celui qui a connu la délivrance et se repose sur Jésus Christ en pleine paix. Celui-là peut alors repasser avec beaucoup de sérieux le jugement qu’il a appris à porter sur lui-même : “Car je sais qu’en moi, c’est-à-dire en ma chair, il n’habite point de bien” (verset 18).

Le croyant libéré de l’obligation de la loi : versets 1-4

Dans tout ce chapitre, l’expression « la loi » est employée plus de vingt fois, mais avec des significations différentes. Au début (versets 1-3) elle a le sens général d’obligation juridique, ce que les Romains étaient particulièrement aptes à comprendre, comme aussi les Juifs qui étaient parmi eux. Ensuite (versets 4-16), c’est de la loi de Moïse et de ses commandements qu’il est question. Plus loin encore (versets 23, 25) elle prend le sens de contrainte, de puissance à laquelle on ne peut se soustraire (une autre loi, la loi du péché), à l’exception des deux cas où il est expressément dit : la loi de Dieu.

  • La loi du mari (versets 1-3) : pour faire comprendre de quelle manière le croyant est libéré de l’obligation d’accomplir la loi de Moïse, l’apôtre se sert de la comparaison avec le lien du mariage appelé ici la loi du mari. L’obligation subsiste pour la femme aussi longtemps que son mari est en vie. Lorsqu’il meurt, elle en est alors déliée et libre d’être unie à un autre mari. Ces deux conséquences de la mort sont appliquées par l’apôtre à la situation du croyant.
  • Mis à mort à la loi… pour être à un autre (verset 4) : au chapitre 6, l’apôtre a déclaré : “Nous sommes morts avec Christ”. S’adressant plus particulièrement à des croyants juifs qui étaient sous la loi de Moïse, il leur déclare : “Mes frères, vous aussi, vous avez été mis à mort à la loi par le corps du Christ”. La mort met fin à toute obligation légale. Dans l’exemple du mariage, c’est le mari qui est mort et la femme libérée. Dans l’application qu’en fait l’apôtre, c’est un peu différent : nous, croyants, sommes morts – avec Christ – et ainsi libérés du lien par lequel nous étions tenus (verset 6).

La seconde conséquence, c’est qu’on ne peut être lié à la fois à la loi et à Christ. Comme la femme dont le mari est mort peut en épouser un autre, nous avons été libérés de la loi par la mort : “mis à mort à la loi… pour être à un autre, à celui qui est ressuscité d’entre les morts”. Cette libération s’est opérée par le corps du Christ, car lui est passé par la mort du corps et nous avons été identifiés avec lui (6. 5). Maintenant la nouvelle condition des croyants, c’est d’avoir une vie nouvelle dans laquelle ils sont unis à Christ ressuscité.

L’apôtre ne va pas ici jusqu’à dire que nous sommes aussi ressuscités avec lui comme il le dit en Éphésiens 2. 6. En effet, dans l’épître aux Romains, il envisage toujours le croyant, non dans sa position céleste, mais comme vivant sur la terre où il a à marcher en nouveauté de vie. C’est pourquoi il ajoute ici : “afin que nous portions du fruit pour Dieu”. Tous les résultats de l’œuvre de Christ, que la Parole nous enseigne, doivent avoir des conséquences dans notre vie.

Servir en nouveauté d’esprit : versets 5, 6

Deux situations sont ici très clairement mises en contraste.

Dans l’ancienne, nous étions tenus de servir Dieu par l’obligation d’une loi de commandements écrits (en vieillesse de lettre) ; c’était être dans la chair, et là “les passions des péchés, lesquelles sont par la loi, agissaient dans nos membres pour porter du fruit pour la mort”. Au lieu de nous préserver du mal, les commandements ne faisaient que donner occasion au péché d’affirmer sa force par des passions.

Dans la nouvelle, où nous avons été placés par la mort avec Christ, nous avons été déliés de cette obligation légale. Est-ce pour ne plus servir, pour agir à notre guise, volontairement, sans frein ? Pas du tout, c’est pour servir Dieu (6. 22) 1 Thessaloniciens 1. 9 ; Colossiens 3. 24, mais dans un esprit nouveau de franche volonté qui trouve son plaisir à faire ce qui plaît à Dieu.

La loi et le péché : versets 7-13

La loi est-elle péché ? (verset 7)

Cette question peut se poser, puisque nous avons dû être déliés de la loi comme aussi du péché. Aussi l’apôtre la formule-t-il pour la réfuter aussitôt. La loi n’est pas la source ou la cause du péché. Bien loin de là ; ce serait offenser Dieu qui l’a donnée que de le penser. Mais la loi qui fait connaître les justes exigences de Dieu à l’égard de l’homme, met à nu ce qu’il y a dans son cœur. Un criminel n’est pas condamné à cause de la loi, mais à cause de son crime que la loi interdit.

L’apôtre cite ici le dernier des dix commandements de la loi : “Tu ne convoiteras point”. Bien des gens n’ont ni tué, ni volé, mais qui pourrait dire qu’il n’a pas convoité ? L’apôtre ne cherche pas à mettre en évidence les mauvaises actions, les péchés, comme il l’a fait au début de l’épître, il s’occupe du péché comme principe de mal actif en moi. Et il va montrer le rôle du péché et de la loi dans un homme qui a cru, qui cherche à faire le bien, mais sans réaliser encore qu’il est mort avec Christ comme l’apôtre vient de l’enseigner.

Le péché, la loi et la mort (versets 8-11). Sans la loi, le péché est comme mort, il ne s’agite pas dans l’activité d’une volonté qui ne veut pas se soumettre. On pouvait vivre dans une certaine indifférence, sans conscience de faire le mal. Mais lorsque le commandement qui interdit le mal est venu, le péché s’en est servi pour produire la convoitise et m’y pousser, me faisant ainsi tomber sous la sentence de mort prononcée par la loi. Nous savons bien par expérience que rien n’attise autant le désir de faire quelque chose que la défense de le faire. Le comportement d’un enfant le montre bien. C’est par l’attrait du fruit défendu que Satan a séduit Ève.

La loi révèle le péché (versets 12, 13). La loi de Dieu et ses commandements sont reconnus dans leur vrai caractère, saint, juste et bon. Comment donc est-il possible que l’homme placé sous ce qui est bon, sous la loi, se trouve inexorablement condamné à mort ? C’est à cause du péché qui entraîne dans la mort en se servant de ce qui est bon. Cela démontre le caractère excessivement mauvais du péché. Loin de pouvoir être refréné et corrigé par le bon commandement, le péché, principe de mal inhérent au cœur naturel de l’homme depuis la chute, montre sa malignité en prenant occasion du commandement pour pousser au mal.

Soulignons encore qu’il n’est pas question ici des péchés, des actes commis, mais du péché, principe de mal, que tous les hommes ont reçu par naissance. Nos péchés ont été ôtés par le sang de Christ. Le péché inhérent à la nature humaine subsiste.

Peut-être quelqu’un pourrait-il dire que c’est là un langage bien désespérant. C’est douloureux de découvrir que mon cœur est si mauvais. Ce serait impossible d’accepter un tel constat si l’on n’avait affaire au Dieu de toute grâce. Après nous avoir fait connaître son grand salut, il nous prend comme par la main pour nous montrer de quoi il a dû nous délivrer, et nous tracer le chemin pour saisir effectivement cette délivrance.

Romains 7

1Ignorez-vous, frères, (car je parle à gens qui entendent ce que c’est que [la] loi,) que la loi a autorité sur l’homme aussi longtemps qu’il vit ? 2Car la femme qui est soumise à un mari, est liée à son mari par [la] loi, tant qu’il vit ; mais si le mari meurt, elle est déliée de la loi du mari. 3Ainsi donc, le mari étant vivant, elle sera appelée adultère si elle est à un autre homme ; mais si le mari meurt, elle est libre de la loi, de sorte qu’elle n’est pas adultère en étant à un autre homme. 4C’est pourquoi, mes frères, vous aussi, vous avez été mis à mort à la loi par le corps du Christ, pour être à un autre, à celui qui est ressuscité d’entre les morts, afin que nous portions du fruit pour Dieu. 5Car, quand nous étions dans la chair, les passions des péchés, lesquelles sont par la loi, agissaient dans nos membres pour porter du fruit pour la mort ; 6mais maintenant nous avons été déliés de la loi, étant morts dans ce en quoi nous étions tenus, en sorte que nous servionsa en nouveauté d’esprit, et non pas en vieillesse de lettre.

7Que dirons-nous donc ? La loi est-elle péché ? – Qu’ainsi n’advienne ! Mais je n’aurais pas connu le péché, si ce n’avait été par [la] loi ; car je n’aurais pas eu conscience de la convoitise, si la loi n’avait dit : “Tu ne convoiteras point”b. 8Mais le péché, ayant trouvé une occasion par le commandement, a produit en moi toutes les convoitises, car sans [la] loi [le] péché est mort. 9Or moi, étant autrefois sans loi, je vivais ; mais le commandement étant venu, le péché a repris vie, et moi je mourus ; 10et le commandement qui était pour la vie, a été trouvé lui-même pour moi pour la mort. 11Car le péché, ayant trouvé une occasion par le commandement, me séduisit, et par lui me tua.

12La loi donc est sainte, et le commandement est saint, et juste, et bon. 13Ce qui est bon est-il donc devenu pour moi [la] mort ? – Qu’ainsi n’advienne ! Mais le péché, afin qu’il paraisse péché, m’a causé la mort par ce qui est bon, afin que le péché devienne par le commandement excessivement pécheur.

Notes

aservir, ici : être esclave, servir comme tel.
bExode 20. 17.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)