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Épître aux Romains
Sondez les Écritures - 1re année

Romains 1. 18-21

L’état moral de l’homme, coupable devant Dieu

Avant d’expliquer comment Dieu justifie le pécheur, il est nécessaire de convaincre chaque homme qu’il est pécheur et qu’il doit rencontrer le jugement de Dieu. Le tableau que Dieu trace de tous les hommes nous paraît désespérant. Mais nous sommes réconfortés par la pensée qu’avant de présenter ce constat inéluctable, Dieu a d’abord annoncé qu’il veut faire grâce et sauver (verset 17). En nous laissant pénétrer par la lumière de ces pages, souvenons-nous que celui qui sonde ainsi les hommes est le Dieu Sauveur.

La description complète que Dieu donne de l’humanité concerne successivement :

  • le païen idolâtre qui se conduit sans retenue (1. 19-32) ;
  • l’homme civilisé qui, tout en ayant des principes moraux, tombe dans les mêmes péchés (2. 1-16) ;
  • le Juif, l’homme religieux, qui désobéit à Dieu, tout en possédant la vérité (2. 17-29).

Tous les hommes ont péché, ils sont absolument coupables et, à ce titre, tombent sous le jugement et la colère d’un Dieu juste (3. 1-20). Si cette situation est sans espoir pour l’homme réduit à ses propres ressources, elle ne l’est pas pour Dieu qui, à cause du sang de Christ, peut déclarer juste le pécheur (3. 21-31).

1. La colère de Dieu révélée du ciel : verset 18

En même temps que l’évangile annonce la merveilleuse grâce offerte à chacun, il révèle que tout homme est exposé à la colère de Dieu. Déjà dans le passé, Dieu avait montré sa colère par des jugements qui ont entraîné bien des hommes dans une mort violenteGenèse 19. 24, mais leur condition ultérieure n’était pas clairement révélée.

Un changement capital est introduit par l’évangile : Dieu ne reste plus caché, mais a été vu dans son Fils qui “l’a fait connaître” Jean 1. 18. Jésus Christ a montré l’opposition qui existait entre la nature de Dieu et le mal, car il était sans péché et n’a ni “connu” ni “commis” le péché1 Jean 3. 5 ; 2 Corinthiens 5. 21 ; 1 Pierre 2. 22. Dans sa vie sur la terre, Jésus, homme parfait, a pratiqué et montré ce qui est juste devant Dieu. Jésus a publiquement témoigné que toute personne est passible du jugementJean 5. 27, 29, et en même temps il a offert la grâce rédemptrice : “Qui ne croit pas au Fils ne verra pas la vie, mais la colère de Dieu demeure sur lui” Jean 3. 36.

À la croix, Dieu a montré, comme il ne l’avait jamais fait, combien le péché et le mal lui sont odieux : Jésus y a porté nos péchés1 Pierre 2. 24 et a dû passer par la mort et l’abandon pour qu’ils soient définitivement effacés.

Après son élévation au ciel, ses apôtres ont rendu témoignage du jugement à venir, “la colère qui vient” Actes 10. 42 ; 17. 31 ; 24. 25 ; 1 Thessaloniciens 1. 10 ; 2 Thessaloniciens 1. 8, 9.

La colère de Dieu vise toutes les formes que peut revêtir le mal, qu’il soit commis par un païen, un Juif ou un chrétien. S’adressant aux Romains, d’origine païenne pour la plupart, l’apôtre commence par cette catégorie de l’humanité pour dresser le tableau de son état. Il y montre successivement :

  • sa double responsabilité de connaître et honorer Dieu (versets 19-21) ;
  • son terrible enfoncement dans le mal, sous des formes de plus en plus graves : idolâtrie déshonorante (versets 21-24), dépravation des mœurs (versets 25-27), abandon des valeurs morales (versets 28-32).

2. La culpabilité des païens (1) : versets 19-21

Leur responsabilité d’honorer Dieu : versets 19-21

On pourrait être tenté d’ôter toute responsabilité à ceux qui n’ont pas connu la parole de Dieu. De nos jours, l’évangile n’est pas encore parvenu à beaucoup d’hommes. Mais leur responsabilité est plus grande qu’on ne le pense habituellement.

L’impiété caractérise tous ceux qui refusent de reconnaître leur créateur, que ce soit dans les pays païens ou christianisés.

L’iniquité1 qualifie ceux qui détiennent la vérité – la connaissance de Dieu – et qui la refusent intérieurement par leur comportement injuste. L’apôtre souligne plus loin la responsabilité particulière des Juifs qui avaient reçu la loi, mais l’apôtre l’applique ici à tous les hommes, car Dieu leur a donné un double témoignage :

1. Le témoignage magnifique de la création.

Les œuvres et les lois de la création vont de l’infiniment grand à l’infiniment petit et ces lois, qu’elles concernent le rythme des saisons, la reproduction des espèces ou la gravitation universelle, sont un témoignage constant. “Les cieux racontent la gloire de Dieu et l’étendue annonce l’ouvrage de ses mains” Psaume 19. 2. Cette démonstration de la puissance de Dieu, accessible à la simple intelligence et aux sens, s’impose à tout homme à moins qu’il ne refuse de les voir – c’est “manifeste parmi eux.”

2. La connaissance originelle.

Non seulement l’homme a la possibilité de discerner l’existence de Dieu par la création, mais il a réellement connu Dieu jusqu’au déluge : pendant cette période, il n’est pas parlé d’idolâtrie. De plus, les circonstances du déluge, le signe de l’arc-en-ciel, tout parlait de la majesté et de la bonté de Dieu. En se répandant et se multipliant sur la terre, les descendants de Noé ont transmis cette connaissance2 de Dieu aux générations suivantes. On en trouve d’ailleurs des traces dans les traditions ou coutumes de nombreuses tribus ou peuples païens. Mais l’homme, au lieu de prêter attention au témoignage de la création, s’est détourné de Dieu et, oubliant peu à peu ce qui lui avait été transmis, s’est établi des multitudes d’idoles et a sombré dans un terrible égarement.

Notes

1

Ce terme traduit plusieurs mots grecs différents dont le sens peut être :

  • une action ou une manière d’agir sans loi, sans frein, que ce soit volontaire ou par ignorance (Matthieu 7. 23 ; 24. 12 ; Romains 6. 19) ;
  • l’injustice, c’est-à-dire l’opposé de ce qui est juste, pour ceux qui connaissent ce qui est juste devant Dieu (Luc 13. 27 ; Romains 1. 18 ; 2 Timothée 2. 19).
2Quand les fils de Noé se dispersèrent pour peupler la terre purifiée par le déluge, Sem, par exemple, vécut pendant une centaine d’années en même temps qu’Abraham. Ceci facilita beaucoup la transmission de la connaissance de Dieu de génération en génération et enlève à l’homme toute excuse.

Romains 1

18Car [la] colère de Dieu est révélée du ciel contre toute impiété et toute iniquitéa des hommes qui possèdent la vérité [tout en vivant] dans l’iniquitéa : 19parce que ce qui peut se connaître de Dieu est manifeste parmi eux ; car Dieu le leur a manifesté ; 20car, depuis la fondation du monde, ce qui ne peut se voir de lui, [savoir] et sa puissance éternelle et sa divinitéb, se discerne par le moyen de l’intelligence, par les choses qui sont faites, de manière à lesc rendre inexcusables : 21– parce que, ayant connu Dieu, ils ne le glorifièrent point comme Dieu, ni ne lui rendirent grâces ; mais ils devinrent vains dans leurs raisonnements, et leur cœur destitué d’intelligence fut rempli de ténèbres :

Notes

aailleurs : injustice.
bdivinité ici, non pas déité, comme Colossiens 2. 9.
cc.-à-d. : les [hommes] .

(La Bible - Traduction J.N. Darby)