L’apôtre résume maintenant les grands principes de son enseignement, et notamment l’entrée des nations dans les privilèges de l’évangile.
“Jésus Christ a été serviteur de la circoncision, pour la vérité de Dieu, pour la confirmation des promesses faites aux pères” (verset 8). Christ a donc pris, devant Dieu, la place de serviteur de son peuple terrestre (“la circoncision”), placé autrefois sous l’ancienne alliance. Venu dans ce monde pour visiter en grâce les “brebis perdues de la maison d’Israël” Matthieu 15. 24, il accomplissait ainsi les promesses faites aux patriarches et confirmées par les prophètes. Rejeté par son peuple qui l’a crucifié, Christ est devenu, par sa mort, le médiateur et le garant d’une nouvelle allianceHébreux 7. 22 ; 9. 15. Pour Israël, le Fils de Dieu est donc “né de la semence de David, selon la chair” (1. 3).
“Et pour que les nations glorifient Dieu pour la miséricorde” (verset 9). Dieu est demeuré fidèle à son peuple terrestre en leur envoyant le Messie promis. Mais par l’œuvre de Christ, il a fait, en même temps, abonder sa grâce envers les nations, en leur donnant “la repentance pour la vie” Actes 11. 18, et en leur ouvrant “la porte de la foi” Actes 14. 27. Christ est donc aussi “Fils de Dieu, en puissance, selon l’Esprit de sainteté, par la résurrection des morts” (1. 4).
Ainsi, Christ a été serviteur du peuple d’Israël sur le fondement de la première alliance. Par pure grâce, il a aussi amené en relation avec Dieu, des païens, étrangers à toutes les promesses. Les croyants tirés des nations glorifient alors la miséricorde divine. Nous pouvons donc répéter avec l’apôtre cette doxologie1 de la sagesse de Dieu : “O profondeur des richesses et de la sagesse et de la connaissance de Dieu” (11. 33) !
L’apôtre appuie ses déclarations sur quatre citations (versets 10-12) tirées de la loi, des Psaumes et des Prophètes2. Depuis longtemps, la pensée de Dieu était donc de bénir les nations avec le peuple d’Israël. La déclaration d’Ésaïe, citée par l’apôtreÉsaïe 11. 10, est faite après que Christ a été présenté comme le vrai
En faisant miséricorde à tous (11. 32), Dieu accomplit son dessein éternel envers Christ et l’assemblée, dans laquelle toute distinction entre Juifs et Grecs (symbolisant toutes les nations) est maintenant effacée. Marcher avec amour et patience les uns à l’égard des autres selon les enseignements qui précèdent, c’est donc, dans les détails de la vie pratique, se conformer aux pensées de Dieu. La prière de l’apôtre pour les croyants de Rome s’élevait vers le Dieu d’espérance : Que Dieu les remplisse de toute joie et paix en croyant ! Nous pouvons désirer aussi la même grâce. La justification par la foi (“en croyant”) nous donne la paix avec Dieu, nous introduit dans sa faveur, et place devant nous l’espérance de sa gloire. C’est en lui que nous nous glorifions (5. 1, 2, 11).
Le tribunal de Dieu (14. 10) nous a rappelé que Dieu est le “Dieu des rétributions” Jérémie 51. 56. Il est le Dieu de patience et de consolation (verset 5) pour nous donner un même sentiment dans le Christ Jésus. Maintenant, il est le Dieu d’espérance pour nous bénir.
Dieu est le Dieu d’espérance, parce que toutes ses promesses ne sont pas encore accomplies envers nous. “Sauvés en espérance” (8. 24), nous attendons leur réalisation complète avec patience. Dans l’intervalle, le Saint Esprit opère pour nous faire jouir de la paix et de la joie divines, les caractères mêmes du royaume de Dieu (14. 17). Les regards de notre foi se portent vers ce temps glorieux où tout sera accompli dans la lumière céleste de la présence de Jésus. N’est-il pas lui-même “notre espérance” 1 Timothée 1. 1 ?
Pour le temps présent, abonder en espérance est notre ressource pratique pour être gardé du découragement au milieu de la faiblesse et de la ruine de la chrétienté. L’espérance est le ressort moral de la patience. Celle-ci est liée à la souffrance jusqu’au retour du SeigneurJacques 5. 7, 10. Mais l’espérance y apporte les consolations divines2 Thessaloniciens 2. 163.
L’apôtre avait confiance que les croyants de Rome étaient pleins de bonté, remplis de connaissance et capables de s’exhorter l’un l’autre (verset 14).
La bonté appartient à Dieu seulLuc 18. 19, mais l’homme qui possède la vie de Dieu peut la montrer ; “ce qui attire dans un homme, c’est sa bonté” Proverbes 19. 22, vertu profitable, mais trop rare dans ce mondeÉsaïe 57. 1.
La connaissance est celle de Dieu et de sa volontéColossiens 1. 9, 10. Elle s’acquiert par la Parole, dans une marche séparée du monde (12. 2).
Les Romains étaient capables de s’exhorter l’un l’autre, à cause de leur heureux état moral. Leur foi avait été publiée dans le monde entier (1. 8) ; elle entretenait des relations fraternelles bénies dans l’assemblée locale4. On comprend l’ardent désir de l’apôtre de leur rendre visite pour qu’ils soient consolés ensemble.