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Épître aux Romains
Sondez les Écritures - 1re année

Romains 15. 8-14

Le service en faveur des nations

1. Le Dieu d’espérance des Juifs et des nations

L’apôtre résume maintenant les grands principes de son enseignement, et notamment l’entrée des nations dans les privilèges de l’évangile.

Le Dieu des Juifs : verset 8

“Jésus Christ a été serviteur de la circoncision, pour la vérité de Dieu, pour la confirmation des promesses faites aux pères” (verset 8). Christ a donc pris, devant Dieu, la place de serviteur de son peuple terrestre (“la circoncision”), placé autrefois sous l’ancienne alliance. Venu dans ce monde pour visiter en grâce les “brebis perdues de la maison d’Israël” Matthieu 15. 24, il accomplissait ainsi les promesses faites aux patriarches et confirmées par les prophètes. Rejeté par son peuple qui l’a crucifié, Christ est devenu, par sa mort, le médiateur et le garant d’une nouvelle allianceHébreux 7. 22 ; 9. 15. Pour Israël, le Fils de Dieu est donc “né de la semence de David, selon la chair” (1. 3).

Le Dieu des nations : versets 9-12

“Et pour que les nations glorifient Dieu pour la miséricorde” (verset 9). Dieu est demeuré fidèle à son peuple terrestre en leur envoyant le Messie promis. Mais par l’œuvre de Christ, il a fait, en même temps, abonder sa grâce envers les nations, en leur donnant “la repentance pour la vie” Actes 11. 18, et en leur ouvrant “la porte de la foi” Actes 14. 27. Christ est donc aussi “Fils de Dieu, en puissance, selon l’Esprit de sainteté, par la résurrection des morts” (1. 4).

Ainsi, Christ a été serviteur du peuple d’Israël sur le fondement de la première alliance. Par pure grâce, il a aussi amené en relation avec Dieu, des païens, étrangers à toutes les promesses. Les croyants tirés des nations glorifient alors la miséricorde divine. Nous pouvons donc répéter avec l’apôtre cette doxologie1 de la sagesse de Dieu : “O profondeur des richesses et de la sagesse et de la connaissance de Dieu” (11. 33) !

L’apôtre appuie ses déclarations sur quatre citations (versets 10-12) tirées de la loi, des Psaumes et des Prophètes2. Depuis longtemps, la pensée de Dieu était donc de bénir les nations avec le peuple d’Israël. La déclaration d’Ésaïe, citée par l’apôtreÉsaïe 11. 10, est faite après que Christ a été présenté comme le vrai germe de vie, issu de la descendance d’Isaï (ou de Jessé), père de DavidActes 13. 22. En lui, toutes les nations de la terre (Juifs et nations) sont béniesGenèse 12. 3 ; Galates 3. 8. Les passages cités présentent la louange rendue à Christ, Fils de l’homme, pendant le règne millénaire. Elle s’étend en cercles de plus en plus larges : (1) le résidu de Juda, (2) la grande congrégation de l’Israël de Dieu, (3) les nations, sur la terre tout entière. La louange rendue sur la terre de la part de tous est le fruit de l’œuvre de Christ à la croixPsaume 22. 23-32. L’apôtre Paul donne une autre preuve remarquable de l’introduction des nations dans la bénédiction divine, en rapport cette fois avec l’assemblée et la louange céleste. À Antioche de Pisidie, Paul s’applique à lui-même et à son ministèreActes 13. 47 la déclaration prophétique de l’Éternel au Messie : “Je t’ai établi pour être la lumière des nations” Ésaïe 49. 6.

Le dessein éternel du Dieu d’espérance : verset 13

En faisant miséricorde à tous (11. 32), Dieu accomplit son dessein éternel envers Christ et l’assemblée, dans laquelle toute distinction entre Juifs et Grecs (symbolisant toutes les nations) est maintenant effacée. Marcher avec amour et patience les uns à l’égard des autres selon les enseignements qui précèdent, c’est donc, dans les détails de la vie pratique, se conformer aux pensées de Dieu. La prière de l’apôtre pour les croyants de Rome s’élevait vers le Dieu d’espérance : Que Dieu les remplisse de toute joie et paix en croyant ! Nous pouvons désirer aussi la même grâce. La justification par la foi (“en croyant”) nous donne la paix avec Dieu, nous introduit dans sa faveur, et place devant nous l’espérance de sa gloire. C’est en lui que nous nous glorifions (5. 1, 2, 11).

Le tribunal de Dieu (14. 10) nous a rappelé que Dieu est le “Dieu des rétributions” Jérémie 51. 56. Il est le Dieu de patience et de consolation (verset 5) pour nous donner un même sentiment dans le Christ Jésus. Maintenant, il est le Dieu d’espérance pour nous bénir.

Dieu est le Dieu d’espérance, parce que toutes ses promesses ne sont pas encore accomplies envers nous. “Sauvés en espérance” (8. 24), nous attendons leur réalisation complète avec patience. Dans l’intervalle, le Saint Esprit opère pour nous faire jouir de la paix et de la joie divines, les caractères mêmes du royaume de Dieu (14. 17). Les regards de notre foi se portent vers ce temps glorieux où tout sera accompli dans la lumière céleste de la présence de Jésus. N’est-il pas lui-même “notre espérance” 1 Timothée 1. 1 ?

Abonder en espérance : versets 13, 14

Pour le temps présent, abonder en espérance est notre ressource pratique pour être gardé du découragement au milieu de la faiblesse et de la ruine de la chrétienté. L’espérance est le ressort moral de la patience. Celle-ci est liée à la souffrance jusqu’au retour du SeigneurJacques 5. 7, 10. Mais l’espérance y apporte les consolations divines2 Thessaloniciens 2. 163.

L’apôtre avait confiance que les croyants de Rome étaient pleins de bonté, remplis de connaissance et capables de s’exhorter l’un l’autre (verset 14).

La bonté appartient à Dieu seulLuc 18. 19, mais l’homme qui possède la vie de Dieu peut la montrer ; “ce qui attire dans un homme, c’est sa bonté” Proverbes 19. 22, vertu profitable, mais trop rare dans ce mondeÉsaïe 57. 1.

La connaissance est celle de Dieu et de sa volontéColossiens 1. 9, 10. Elle s’acquiert par la Parole, dans une marche séparée du monde (12. 2).

Les Romains étaient capables de s’exhorter l’un l’autre, à cause de leur heureux état moral. Leur foi avait été publiée dans le monde entier (1. 8) ; elle entretenait des relations fraternelles bénies dans l’assemblée locale4. On comprend l’ardent désir de l’apôtre de leur rendre visite pour qu’ils soient consolés ensemble.

Notes

1Doxologie : formule de louange à la gloire de Dieu.
2La loi, les Psaumes et les Prophètes sont les trois grandes divisions de l’A.T., selon la parole même du Seigneur aux disciples après sa résurrection (Luc 24. 44).
3Les Thessaloniciens avaient vite oublié la pleine assurance de leur espérance, malgré l’abondance de leur foi et de leur amour (2 Thessaloniciens 1. 3) ; ils étaient en danger de se laisser bouleverser par de faux docteurs.
4On peut comparer avec profit la différence entre l’état spirituel pratique des Romains et des Corinthiens à ce moment-là. Enrichis de tous les dons de grâce (1 Corinthiens 1. 6, 7), ces derniers ne pouvaient pas s’exhorter les uns les autres comme les Romains, parce qu’ils recherchaient leur propre gloire et non pas celle de Christ.

Romains 15

8Car je dis que Jésus Christ a été serviteur de [la] circoncision, pour la vérité de Dieu, pour la confirmation des promesses [faites] aux pères, 9et pour que les nations glorifient Dieu pour [la] miséricorde, selon qu’il est écrit : “C’est pourquoi je te célébrerai parmi les nations, et je psalmodierai à ton nom”a. 10Et encore, il dit : “Nations, réjouissez-vous avec son peuple”b. 11Et encore : “Louez le ✷Seigneur, vous toutes les nations, et que tous les peuples le célèbrent”c. 12Et encore Ésaïe dit : “Il y aura la racine de Jessé, et il y en aura un qui s’élèvera pour gouverner les nations ; c’est en lui que les nations espéreront”d. 13Or que le Dieu d’espérance vous remplisse de toute joie et paix en croyant, pour que vous abondiez en espérance par la puissance de l’Esprit Saint.

14Or je suis persuadé, mes frères, moi-même aussi, à votre égard, que vous-mêmes aussi vous êtes pleins de bonté, remplis de toute connaissance et capables de vous exhorter l’un l’autre.

Notes

aPsaume 18. 50.
bDeutéronome 32. 43.
cPsaume 117. 1.
dÉsaïe 11. 10.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)