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Épître aux Romains
Sondez les Écritures - 1re année

Romains 6. 18, 19

L’œuvre de Christ en nous, à l’égard du péché

7. Servir la justice

On n’aurait pas pensé à la comparaison qu’utilise l’apôtre pour illustrer l’extraordinaire changement intérieur qu’apporte la vie nouvelle dans un homme : celle d’un esclave qui change de maître. L’image est forte : l’homme est un être dépendant, comme nous l’avons vu au verset 16.

Affranchi pour servir : verset 18

C’est parce qu’il est placé sous l’autorité d’un nouveau maître, que le croyant échappe à celle de l’ancien.

Mais aussitôt l’apôtre prévient l’inquiétude qui pourrait monter au cœur ; parler d’être “asservi à la justice” entraîne une crainte, parce que dans ce monde, on ne conçoit guère d’autorité absolue qui ne soit pas opprimante. “Je parle à la façon des hommes”, dit l’apôtre, car notre langage est mal adapté à exprimer la condition de quelqu’un qui se trouve placé sous une autorité absolument bienveillante. Or l’exemple de Paul et des autres apôtres qui aiment à se dire esclaves de Dieu, nous montre que c’est une heureuse condition. On s’y trouve dans la compagnie de celui qui a pris la forme d’esclavePhilippiens 2. 7, pour glorifier Dieu sur la terre dans une parfaite communion de pensée avec luiJean 8. 28, 29.

On remarquera aussi que le Seigneur ne dit pas aux siens : “Vous êtes mes esclaves”. Au contraire, il leur dit en Jean 15. 15 : “Je ne vous appelle plus esclaves, car l’esclave ne sait pas ce que son maître fait ; mais je vous ai appelés amis”. C’est celui qui réalise qu’il a été racheté à grand prix de la main d’un maître cruel qui s’attache avec amour à son libérateur pour le servir.

Pour la sainteté : verset 19

L’asservissement au péché liait tous nos membres, nos facultés, à l’impureté et à l’iniquité pour marcher sans frein, mais maintenant nous sommes exhortés à livrer ces mêmes membres devenus libres, pour pratiquer ce qui est juste. Et cela en vue de la sainteté, d’une vraie séparation du mal, une séparation de cœur pour Dieu.

Faut-il s’isoler du monde en espérant ainsi échapper à ses sources de corruption ? Faut-il se fixer des règles de conduite ? Non ! Ce n’est pas ce que l’apôtre propose, bien au contraire. Il présente, dans ce chapitre 6, les secrets de la sainteté et de la consécration ; ils reposent sur la grâce et sont liés à l’attachement du croyant à Christ et à son appréciation de l’œuvre accomplie à la croix.

Demeurer sous la grâce

Aux versets 1 et 15 du chapitre, la question a été soulevée : la grâce ne permet-elle pas de pécher ? L’apôtre repousse cette suggestion avec indignation. Après avoir délivré le croyant du jugement et lui avoir donné la vie éternelle (verset 23), la grâce lui enseigne à ne plus servir le péché et ses convoitises. “Le péché ne dominera pas sur vous, parce que vous n’êtes pas sous la loi, mais sous la grâce” (verset 14).

La loi demandait à l’homme d’obéir, sans lui en donner le désir ni la capacité ; elle fortifiait la volonté mauvaise de l’homme, en excitant, par ses défenses et ses interdits, les convoitises et les désobéissances. Cette loi donnait plutôt de la force au péché, au point que l’apôtre l’appelle “puissance du péché” en 1 Corinthiens 15. 56. Si nous étions restés sous la loi, le péché exercerait encore sa domination sur nous.

La loi, comme règle de vie, a fait place à la grâce surabondante de Dieu. La même grâce, qui l’a délivré du péché, donne au croyant la force de ne plus servir les convoitises de la chair, mais de marcher désormais en nouveauté de vie.

Ce dont le croyant a besoin pour agir, aimer et marcher, c’est la grâce. Car la grâce n’apporte pas seulement le pardon des péchés, elle enseigneTite 2. 11-13. Elle a sa source en Christ et elle fortifie : “Fortifie-toi dans la grâce qui est dans le Christ Jésus” 2 Timothée 2. 1. Rien d’autre ne peut garder de l’iniquité et de l’impureté ou amener à se consacrer à Dieu, à la justice et à la sainteté.

Le croyant est ainsi “sous la grâce”, au bénéfice de son action et de ses effets. Quel privilège par rapport au Juif qui était “sous la loi” ! Nous sommes placés dans “la vraie grâce de Dieu” 1 Pierre 5. 12. N’abandonnons jamais cette position bénie pour retourner aux règles et obligations d’une loi.

Avant sa conversion, le croyant était incapable de rechercher ce qui était juste aux yeux de Dieu et il n’en avait même aucune conscience. Maintenant, tout a changé ; dans sa nouvelle vie, il peut accomplir ce qui est juste devant Dieu et il le recherche. Il ne s’agit pas là d’un progrès graduel de sa volonté, mais d’une véritable rupture. Alors que l’homme naturel aime le mal, même s’il n’y succombe pas toujours, le croyant le déteste et cherche ce qui est juste devant Dieu.

Pour autant, l’apôtre emploie, dans ce chapitre, de nombreux impératifs ; ils sont bien là pour rappeler la responsabilité personnelle du croyant de manifester la nouvelle vie qu’il a reçue, en se livrant ainsi lui-même à Dieu, et ses membres à la justice (versets 13, 19). Il a Dieu devant lui comme objet de ses affections, comme but de sa vie ; il vit à Dieu (verset 11). Dans ces conditions, la vie nouvelle a une conséquence pratique – un fruit – dans la sainteté (verset 22), ce qui est en accord avec le caractère de Dieu.

Romains 6

18Mais ayant été affranchis du péché, vous avez été asservis à la justice19 (je parle à la façon des hommes, à cause de l’infirmité de votre chair). Car ainsi que vous avez livré vos membres comme esclaves à l’impureté et à l’iniquitéa pour l’iniquitéa, ainsi livrez maintenant vos membres comme esclaves à la justice pour la sainteté.

Notes

aétat ou marche sans loi, sans frein.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)